prologue

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Juin 2012 : Bordeaux, un vendredi soir.

Cela faisait quelques temps qu'il se sentait fébrile. Il se souvenait avec exactitude le moment où il avait ressenti ce malaise. Comment pouvait elle être aussi ignoble ? Depuis, il avait l'impression d'avancer dans la vie comme un automate. Il avait pourtant essayé de se raisonner, de se dire qu'il avait Léa. Qu'elle l'aimait. Que tout irait bien. Mais rien à faire. Il était obsédé par le fait que sa vie n'avait plus aucun sens. Depuis combien de temps jouait il le rôle du mec cool, drôle, bien dans ses baskets ? Trop longtemps... seulement voilà, tout lui revenait d'un coup à la figure. Ses vieux démons refaisaient surface, ne le laissant plus tranquille. Souvent, il ressentait une boule dans la gorge qui l'empêchait de respirer. Cela faisait plusieurs mois qu'il était dans cet état. Et plus le temps passait plus le vide en lui grandissait. Voilà ce qu'était sa vie. Un trou béant. Un abyme où il s'enfonçait un peu plus chaque jour. Il n'avait pas parlé de ses peurs à Léa. Elle ne comprendrait pas. Elle ignorait tout de ses vieilles blessures. Il lui fallait prendre une décision rapidement... Tout à coup, une voix le sortit de ses pensées :
- Et toi, tu t'en fous de ce que je raconte ?? Tu dis rien?? T'es dans la lune ou quoi ?
Bertrand sursauta. Il avait l'impression d'être pris en faute.
- Euh... Non non. Je suis un peu fatigué.
- Bon, vu que tu n'écoutes rien, je répète. Je pars en tournée pendant deux mois dans toute la France avec la troupe. Génial non?? Putain, Léa fais gaffe, on est en train de perdre ton mec. Complètement ailleurs ce soir mon pauvre Bertrand.
Bertrand scruta Pénélope d'un œil mauvais. Ne pouvait elle pas lui foutre la paix? Il se calma un peu et choisit de ne pas entrer en conflit avec elle. Il n'avait aucune envie de partir dans des débats interminables maintenant. Il ne s'en sentait pas la force. Et puis, à quoi bon? De toute façon, personne ne pouvait l'aider. Il prit une profonde inspiration.
- Super Pénélope, je suis ravi pour toi." Il sentit tous les regards braqués sur lui. Ses amis le dévisageaient avec inquiétude. Il avait pourtant essayé de prononcer cette phrase de la manière la plus neutre possible. Visiblement, son humeur transparaissait à travers ses mots. Il baissa les yeux pour ne pas avoir à affronter ses amis. La réponse de Pénélope ne se fit pas attendre.
- Mouais. T'as l'air content... Ça fait plaisir à voir. Bon, tu n'es pas en forme, c'est un fait. Mais moi, j'ai une bonne nouvelle à fêter et j'ai bien l'intention de profiter de ce moment avec vous. Mathias, mon chou, apporte nous une de tes meilleures bouteilles pour l'occasion. tant pis pour les ronchons, pourvu qu'on ait l'ivresse. " Elle dessina un arc de cercle avec son index pour désigner ses amis et ajouta "et que ça saute, c'est moi qui régale ! !

Tout ce que je ne t'ai jamais ditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant