Quatrième Grain de Sable

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Lol, la personne des petits mots aimait bien Basti. Basti n'avait pas l'habitude qu'on l'aime bien, mais il avait l'habitude de rêver qu'on l'aime bien.

Au fond, il voulait juste que ce soit la belle fille au bob bleu ciel... Mais il savait que c'était impossible, alors Basti, il se contentait de la trouver belle de loin, en répondant à ses petits mots -si elle en était l'auteure- par des sculptures de sable.

Mais là, c'était compliqué. Avant de voir le message, il voulait partir ; maintenant qu'il avait vu le message, il voulait rester, et faire une sculpture en réponse. Sauf que, là où ça se compliquait, c'était que Basti, il avait fait une promesse. Une et seulement une, jour après jour pour toujours. Et son "une", il l'avait déjà. Alors, quand il devait partir, il ne voulait pas partir, mais quand il n'avait pas à rester, il voulait partir.

Basti était encore plus paumé, dans sa contradiction... Mais il est parti quand même.

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Le jour d'après, il est venu tôt sur le sable, avant le passage de la râtisseuse et de la cribleuse, alors l'étendue de sable n'était pas lisse, elle était pleine de trous et de bosses. Recouverte de roches. Mais Basti aimait bien venir face à la mer aussi tôt le matin. Y avait jamais personne.

Sauf ce jour-là. Y avait une petite silhouette. Avec un bâton. La petite silhouette était penchée, et le bâton raclait le sable. Merde... a pensé Basti.

Merde parce que c'était l'auteur.e des petits mots. Merde parce que Basti savait pas comment réagir. Merde quoi.

Il savait plus penser, bon sang.

"Putain de merde... chuchota-t-il, avant d'entendre un claquement de langue désapprobateur.

- Je te laisse un week-end et c'est comme ça que tu t'exprimes ? Chenapan, va."

Merde, pensa-t-il encore. C'était Vivi. Plus connu sous le nom de Sylvestre, son grand frère venait apparemment de rentrer de son week-end chez Circé. Plus connue sous le nom d'Apolline, elle était la future belle-sœur de Basti. Mais pour l'embêter il l'appelait Circé, parce que son frère était si amoureux qu'elle aurait pu lui avoir jeté un sort. Et elle, elle appelait Basti Seb. C'était d'un banal.

"Ta mère, répondit finalement "Sébastien" à la pique de Sylvestre.

- On a la même p'tit con.

- Qui sait ? Chuis sûr t'es adopté.

- Si je suis adopté ça veut dire que les parents voulaient de moi. Toi t'es juste un accident."

Basti fixa son frère avec sérieux une quinzaine de secondes, avant de soupirer et de changer de sujet.

"Cici va bien, sinon ?

- Elle pète la forme. Enfin... cette nuit en tout cas, maintenant elle doit sûrement boîter un peu.

- Tu me deg... tope la."

Et, dans un éclat de rire avec son frère Basti oublia complètement la silhouette qui écrivait les petits mots. Il se mit juste en recherche d'un bon spot où faire sa sculpture du jour avec son frère.

"Je te propose de faire le Trône de Sable, clama haut et fort Sylvestre.

- Mouais, pas sûr qu'il supporte le poids de ton ego.

- La masse, on dit la masse. P'tit con.

- Et si je mesure en Newton ? Grand con."

Vivi lui lança un regard mauvais avant de pouffer de rire, vite suivi par Basti. Malgré leur fou-rire, ils reprirent (à peu près) leurs esprits, et se mirent à sculpter le fameux Trône de Sable.

Spoil alert : il ne survécu pas à l'ego du plus âgé.

C'est en partant, en fin de matinée, qu'ils virent le petit mot laissé ce jour-là. Basti, se souvint vaguement de la silhouette, mais l'oublia vite à nouveau, elle était apparue dans sa mémoire en coup de vent, et en était partie aussitôt.

TOUT SUFFOCANT ET BLÊME,  QUAND SONNE L'HEURE

NE PAS NOURRIR LES CHÂTEAUX DE SABLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant