Chapitre 4

88 9 0
                                    

Année 1833, sur un bateau inconnu dans les eaux européennes.

Était-ce la mort qui m'accueillait les bras ouverts ou les vagues était devenue soudainement très confortables ? J'étais sur une surface dure et molle à la fois, un matelas semblait-il, couverts de draps d'une douceur inégalable. Une épaisse couverture me recouvrait le corps et je sentais que ma blessure était recouverte d'une épaisse couche de bandage. La première chose vers laquelle mon esprit fut dirigé était mes affaires. Mon sac avec toutes mes affaires et surtout mon épée, où était ma rapière. Je me levai d'un mouvement brusque, si brusque que la douleur me relança au niveau du flan.
-Restez allongée, je ne souhaite pas me démener de nouveau pour penser votre blessure.
Je sursautait à l'entente de la voix du jeune homme qui se tenait à ma droite, un jeune homme d'environ deux ou trois ans de moins que moi aux cheveux noirs comme l'ébène et à la peau aussi blanche que la neige. (NDA : appréciez la référence subtile) Il avait un regard froid mais rassurant à la fois. Il me força à me rallonger en posant sa main sur mon épaule. Il était donc français.

-Donde...Où sont mes affaires ? Et mon épée ?

Le jeune homme soupira et pointa une immense table en face du lit sur lequel j'étais allongée, où étaient disposées sur un drap toutes mes affaires, mon costume, mes armes et quelques babioles. Et mon épée était là, en parfait état et elle brillait de mille feux.$

-Vous devez considérer cette épée comme votre fille pour vous y accrocher aussi durement qu'avec la vie.

-C'est...haletai-je, c'est mon père qui me l'a fabriqué

Le jeune garçon leva les sourcils et s'avança pour saisir l'épée de sa main en en observer le pommeau, le logo de notre fabrique y était inscrit.

-J'ai rarement vu une lame si bien définie, souple et solide à la fois. Elle est légère tout en maintenant son efficacité. Votre père est vraiment quelqu'un de talentueux.

-Était, rétorquai-je en le corrigeant, il est décédé, mais nous ne sommes pas là pour parler de ça. Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

Le garçon se rassit en face de moi et passa sa main sur ses cheveux. Pendant se laps de temps, je pris le temps d'observer en détails la pièce dans laquelle j'étais. Nous étions sur un bateau, dans une cabine luxueuse et spacieuse avec des objets que je ne pouvais acheter avec une vingtaine d'années d'économies.

-Le comte va venir vous voir sous peu, en attendant il faut que vous repreniez des forces. Et surtout il faut me remercier

-Pour ?

-Pour vous avoir sauvé la vie pardi ! Heureusement que je suis très bon nageur  sinon vous auriez servi d'entre-met au animaux marins.

Il se leva et ouvrit la porte pour sortir de la cabine qui semblait me faire office de chambre. Je ne pouvais faire grand chose si ce n'était que de prier pour que l'on ne me fasse pas le moindre mal. Avant de fermer la porte, j'interrompis le garçon en lui demandant son nom.

-Je m'appelle André , repose-toi. Le comte va venir te voir dans quelques minutes, affirma-t'il en claquant la porte.

J'étais abasourdie. Tout se bousculait dans ma tête, trop d'évènements y étaient assimilés. Ce garçon, André, il m'a sauvé la vie alors qu'il ne me connaissait pas. Pourquoi ? Et qui était ce fameux comte. Allaient-il me faire du mal ? Enfin, je n'avais pas besoin d'y craindre fortement étant donné que je savais me défendre. C'était pour cela que je m'étais levée en vitesse malgré les recommandations d'André et je saisis ma rapière dans ma main en me tenant, tremblante mais debout, devant la porte prête à accueillir ce fameux Comte. Oh je n'étais pas aussi intrépide, j'allais quand même lui laisser la chance de s'expliquer.

Le serment de l'épéisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant