CHAPITRE UN : EIRINA

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Douze ans plus tard.

-Comment réagissent les sujets d'expérimentations sept, quatorze et dix-neuf ?

-Plutôt bien monsieur. Comme vous pouvez le voir sur les enregistrements de caméras de surveillance suivants, il semble que les trois jeunes filles se sont plutôt bien adaptées ici depuis leur transfert.

-Parfait. Et qu'en est-il de leur comportement vis-à-vis de Numéro Un ?

-...

L'homme, qui était habillé d'un costume noir, se tourna vers la femme en blouse blanche. Il attendit un certain temps sa réponse avant de finir par perdre patience. Sans le moindre geste brusque il fit signe à un de ses hommes, tout de noir vétu, également présent dans la petite pièce blanche. Ce dernier s'avança et lui remit une arme à feu. Il l'a pris et la déposa sur la table. Une goutte de sueur perla sur le front de la femme qui ne put s'empêcher de jeter un regard au pistolet posé sur son bureau.

-Docteure, ce simple mot avait suffit à faire sursauter la scientifique, Monsieur Zakharov ne vous paie pas pour faire joujou avec les sujets d'expérimentations. Il attend des résultats. Il nous faut au moins un numéro qui s'entende à la perfection avec Numéro Un. Ce dernier doit savoir se reposer sur lui au moindre besoin. Parmi toutes les filles que vous avez eu jusqu'ici, ne me dites pas qu'aucune n'a su s'entendre avec elle ?! L'homme, qui avait commencé à s'énerver, avait frappé le bureau en métal de son point, décoiffant ainsi sa chevelure blonde, dont une mèche revenait juste devant son regard ébène. Avec le plus grand calme, il ramassa son arme et posa le culot sur le front de la scientifique tout en désactivant le cran de sécurité. Répondez à ma question. Numéro Un, a-t-elle un numéro de disponible ?

-Non monsieur. Numéro Un leur fait passer une sorte de test... Cependant... Toutes ont échoué. Elle n'avait pu empêcher sa voix de trembler alors qu'elle répondait du mieux qu'elle le pouvait à son supérieur. Ses yeux fixaient un point sur le sol. Une tâche de sang, qui n'avait pu être nettoyée après la mort de sa collègue. Encore une qui a fauté se dit-elle intérieurement. Elle remonta son regard le long du corps de l'homme et croisa son propre reflet dans ses iris. Tout ce qu'elle entendit fut le bruit de la gâchette. Du sang avait giclé sur le visage de l'homme. Il n'avait pas cillé le moins du monde. Il se tourna de nouveau vers le mur de verre opaque.

-Sept cent vingt-trois. Un des hommes présents dans la pièce fit un pas en avant, rompant ainsi la rangée de soldats qui s'étendait dans la pièce de part en part. Allez en chercher une autre. Faites en sorte qu'elle soit compétente, si vous ne voulez pas être le prochain. Sur ces mots, le soldat ouvrit la porte et s'en alla, et ce qui parut être une bonne dizaine de minutes plus tard, il revint avec une femme de petite taille qu'il tenait fermement par le bras.

-De quelle couleur sont ses cheveux ?

-Noirs monsieur.

-Bien. Qu'elle approche. C'est ce que la femme de petite taille fit. Elle enjamba le corps sans vie de sa prédécesseure qui gisait sur le sol désormais plus si immaculé que ça. Le sang s'était répandu autour de son corps. Un autre soldat s'avança et s'accroupit pour saisir une de ses jambes. Il se releva et s'en alla à son tour faisant glisser le cadavre derrière lui ne laissant plus qu'une traînée de sang dans son passage.

-Monsieur, si je puis me permettre, quelle fut la raison de sa mort ? Demanda-t-elle, les yeux rivés sur le corps sans vie de sa consœur ? L'homme ne prit même pas la peine de la regarder mais lui répondit tout de même trois mots.

-Elle était rousse.

-Pardon ? J'ai bien peur de ne pas comprendre.

-Peu importe. Il appuya sur un bouton à côté du bureau et le mur devint transparent. Une jeune adolescente se tint au milieu de la pièce qui se révélait aux yeux de tous. Sa chevelure flamboyante habituellement lâche était relevée en une simple queue de cheval pourtant très serrée. Sa tenue entièrement noire et toute en cuir entrait parfaitement en résonance avec sa posture bien droite, ses mains jointes dans son dos. Elle fixait un point devant elle. Le regard rivé sur le miroir qui la séparait des autres. Faites les entrer.

Vengeance : Le début de la finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant