Eirina.
Cela faisait maintenant plus de deux heures que la voiture conduite par Numéro Un s'était arrêtée dans une des ruelles entourant la célèbre boîte de nuit Elysia. A peine eut-elle le temps d'entrer dans le bâtiment que Numéro Un s'était dirigée vers le bar. Ne sachant ce qu'elle devait faire, Renna accompagnée d'Eowyn s'étaient toutes deux dirigées vers la piste de danse où toutes sortes de personnes se déhanchaient. Numéro Un regarda son bras droit quelques instants alors qu'elle dansait avec la nouvelle. Leurs corps se mouvaient de telle sorte qu'elles se rapprochaient peu à peu l'une de l'autre. La rouquine baissa les yeux quelques secondes sur son verre avant de se rappeler la raison de leur présence en ce lieu. Elle releva la tête et aperçut au loin la cible de sa mission. Elle but son verre d'une traite avant d'en demander un second. Lorsqu'elle le prit en main, elle se leva et partit en direction des canapés où se trouvait tout un groupe d'hommes et de femmes qui semblaient à peine plus âgés qu'elle. Elle s'avança jusqu'à l'homme qui parlait fort.
-Puis-je m'asseoir ici ? Elle faisait un effort surhumain pour contrôler sa voix et ainsi, ne pas laisser transparaître sa froideur ou son manque d'émotions. L'homme à la tête du groupe releva la tête et la dévisagea. Il lui donna la permission de s'installer en lui faisant de la place juste à côté de lui. Elle s'y installa non sans remarquer les œillades des jeunes femmes qui s'évertuaient depuis le début de la soirée à accéder à cette place de choix.
-Alors... D'où peut bien venir un si jolie bout de femme ?
-D'ici et là... d'un peu partout dans le monde. J'ai tendance à beaucoup voyager.
-Hmmm, dommage. Si tu avais été un peu moins mobile, on aurait facilement pu continuer à se voir. L'homme prit un air faussement abattu en terminant sa phrase. Il avait l'air totalement pendu à ses lèvres, ne pouvant empêcher ses yeux de détailler le corps athlétique de la jeune femme. Les deux compères avaient créé une sorte de bulle autour d'eux, les coupant totalement du monde.
-Si tu veux tant que ça que l'on fasse connaissance... On peut toujours s'éclipser tous les deux à l'étage. Elle lui avait murmuré ses quelques mots à son oreille et avait laissé courir sa main le long de son abdomen. Elle but son verre en deux gorgées et se leva en tenant la main de l'homme. Tous deux se dirigèrent vers l'escalier. Du coin de l'œil, elle aperçut Renna et Eowyn s'embrasser. Elle se dirigea vers une porte au bout du couloir et y poussa le battant. L'homme la suivit à l'intérieur et se retrouva plaqué contre le mur. La jeune femme à la chevelure de flammes commença à parsemer sa peau de longs baisers. L'homme releva la tête alors en fermant les yeux tandis que sa partenaire continuait son œuvre. La rouquine le décolla du mur tout en l'embrassant et les dirigea vers le lit Dès que les genoux du jeune homme touchèrent la sommier, Numéro Un le poussa sur le matelas et partit vers la salle de bain en lui faisant un clin d'œil et en lui demandant d'attendre.
Une fois enfermée dans la pièce, elle souffla l'air qu'elle avait inconsciemment emmagasiné jusque là. Elle alluma la pomme de douche sans y entrer. Elle se mit accroupie et tira un petit sac de sport qui se trouvait sous le lavabo. Elle l'ouvrit et en analysa le contenu. Plein de petits objets. En les sortant un par un, elle se rendit compte que c'était un pistolet. Elle commença à l'assembler avec rapidité et précision. La dernière pièce ayant enfin trouvé sa place au bout d'une dizaine de minutes, elle sortit de la pièce non sans couper l'eau au passage. Elle retrouva l'homme qu'elle avait laissé quelques minutes plus tôt au même endroit. Dire qu'il n'avait pas bougé serait un mensonge. Il ne portait maintenant rien d'autre qu'un caleçon. Le reste de ses vêtements traînait sur le sol au pied du lit. L'homme à la chevelure châtaine releva la tête de son téléphone et dévisagea Numéro Un qui n'avait pas changé de tenue depuis son entrée dans la salle de bain. Il remarqua la détermination dans son regard sans vie. Il détailla ses traits durs, sa posture bien droite. Elle ne disait rien. Elle attendait. Au bout d'un moment elle prit tout de même la parole.
-Rien de personnel.
-Non attends, je t'en sup...
-Parler ne sert à rien. Ta ligne de vie se coupe aujourd'hui. Tu as une dernière parole ou un dernier souhait ? L'homme fut d'abord surpris devant la demande de la jeune femme. Il se ressaisit bien vite en remarquant que la rouquine le regardait toujours. Il allait ouvrir la bouche pour formuler sa requête lorsque Numéro Un appuya sur la gâchette.
Elle regarda le corps de l'homme retombé sur le matelas. Le même matelas sur lequel il était assis un peu plus tôt. Elle ouvrit la fenêtre de la chambre et se dirigea vers le cadavre. Elle prit ses frêles bras dans ses mains et le tira sur le tapis. Elle se formalisa pas plus que ça de son poids et se dépêcha avant que le sang ne se déverse en grande quantité. Elle le fit rouler sur le tapis et le rapprocha de la fenêtre. Elle le souleva du mieux qu'elle put et passa tout son corps à travers cette dernière. Elle regarda la ruelle en dessous qui s'étendait en dessous de cette dernière et y chercha le pick-up. Dès qu'elle l'eut trouvé, elle s'empressa de rassembler ses affaires et sortit de la chambre en trombe. Elle croisa rapidement ses deux acolytes alors qu'elles entraient dans une chambre en s'embrassant. Elle préféra passer outre et partit à la recherche de l'escalier qu'elle dévala deux marches par deux marches. Arrivée au rez-de-chaussée, elle prit la direction de la sortie de la boîte de nuit, elle fit abstraction du bruit de la musique qui l'assaillit ou encore des corps qui se mouvaient les uns collés aux autres au rythme de la mélodie. Elle ne se rendit compte qu'elle était à l'extérieur que lorsqu'elle sentit le vent lui fouetter la peau. Elle ralentit le pas et se retrouva bien vite devant le pick-up. Elle ne prit à peine de reprendre son souffle qu'elle avança vers l'arrière du véhicule. Elle en ouvrit le coffre avant de se retourner et de s'élancer vers l'endroit où le tapis avait atterri. Quand elle le trouva, elle le traîna jusqu'à la voiture, prenant son courage à deux mains pour le mettre dans à l'arrière du véhicule. Une fois fait, elle le ferma et monta sur le siège conducteur. Elle se pencha et ouvrit la boîte à gant dans laquelle elle trouva un combiné à clapet. Elle l'ouvrit et n'y vit qu'un seul numéro. Elle le sélectionna et posa l'appareil contre son oreille. A la troisième sonnerie, l'interlocuteur répondit.
-La mission a été accomplie. Je demande l'envoi de l'équipe de nettoyage.
-Elle est déjà sur place...
Elle n'attendit pas la suite de la phrase pour casser le téléphone. Elle expira bruyamment et essaya tant bien que mal de se détendre en reposant sur l'appui dédié à cette fonction.
Elle attendit.
Zeno
-Aller Zen' vient danser ! On a pas dix-huit ans tous les jours !
-C'est bon les gars ce n'est qu'un anniversaire comme les autres...
-Oui... mais tu sais aussi qu'on a pas forcément le temps de se voir entre ton renvoi et nos devoirs qui ne cessent de s'accumuler.
Il leva les yeux aux ciel alors que son ami lui mit un verre dans les mains. Il repartit sur la piste de danse en bousculant au passage quelques personnes sous le regard attendri de l'élu de la journée. Alors qu'il se préparait à les rejoindre au milieu des danseurs, il aperçut le temps d'un millième de seconde une chevelure rousse passée dans son champ de vision. Il comptait passer outre mais il huma les restes du parfum de l'inconnu alors que l'odeur s'évaporait peu à peu. Son esprit se reconnecta à la réalité quand le bruit d'une explosion de verre arriva à ses oreilles. Il se précipita à la suite de la jeune fille alors qu'il jetait des excuses en l'air, que ce soit pour le verre ou pour les bousculades des gens devant lui. Il vit la femme allée à l'extérieur. Quand il y arriva à son tour quelques secondes après, il ne la trouvait plus. Elle avait disparu.
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Vengeance : Le début de la fin
AcciónUn avenir prédestiné. Un chemin incertain. Une origine oubliée. Eirina Sorin a été programmée pour tuer. Une arme humaine sans aucun souvenir de sa vie d'avant. Que se passerait-il si l'arme ne devenait plus dangereuse pour une seule personne mais...