Vive la luxure !

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    — Miel, avale tout ça.
    — Ryô... C'est trop, je peux pas... Ça rentre même pas dans ma bouche, gémit Megumi en essayant de se reculer. J'ai plus faim...
    — Je t'ai gentiment préparé un petit-déjeuner, c'est le premier que je te prépare depuis un mois, alors profites-en. Je suis sûr que t'en prends plus depuis que t'es parti en plus. Allez, mange, insista Ryômen en enfonçant un pancake dans sa bouche.
    Il était trop garni, le miel était sucré, les fraises dessus menaçaient de tomber, et la chantilly qui le recouvrait débordait. Megumi ouvrit la bouche et essaya de tout faire rentrer dedans, mais la moitié des fraises tombèrent sur la table et la chantilly laissa une trace blanche sur ses lèvres. Il n'arrivait pas à mâcher tant sa bouche était pleine, il ne pouvait pas avaler tout cela... Il ferma les yeux et se força à mâcher du mieux qu'il pouvait, et il déglutit difficilement en s'accrochant au bord du plan de travail.
    — T'en as partout Miel, répondit Ryômen en se penchant au-dessus de son dos.
    Il passa ses doigts sur ses lèvres pour récupérer la chantilly qui traînait dessus, avant de les enfoncer soudain dans sa bouche. Megumi poussa un gémissement de surprise et rouvrit les yeux, mais tout ce qu'il réussit à voir était flou. Les doigts de Ryômen étaient sucrés, ils avaient un goût de fleurs, d'acacia ou de rose. Ils étaient recouverts de miel, qui coulait au fond de sa gorge comme une traînée de douceur. Megumi suça ses doigts avec excitation, incapable de se retenir. Il les laissa pénétrer un peu plus sa bouche, sans cesser de s'accrocher au plan de travail, en se frottant contre Ryômen pour ressentir plus de plaisir. Sa langue s'enroula autour de ses doigts, ses ongles tapèrent la cavité de sa bouche, sa salive se mêla au sucre qui couvrait sa peau chaude. Megumi avait envie de bouger, mais il n'y arrivait pas, et chaque mouvement qu'il parvenait à faire le faisait frissonner. Il avait déjà abandonné l'idée de changer de position depuis longtemps. Il ne pouvait que sucer les doigts de Ryômen comme s'il s'agissait d'une friandise aphrodisiaque qui éveillait tous ses sens... Ou bien en imaginant qu'il s'agissait d'autre chose... Oui, si seulement il s'agissait d'autre chose...
    — C'est bien. Maintenant mange le pancake, je l'ai fait juste pour toi, ordonna Ryômen d'un air amusé. Mets tout dans ta bouche.
    Il saisit la gorge de Megumi et la serra, le forçant à relever la tête, et enfouit un nouveau pancake dans sa bouche.
    — C'est bon ?
    Seul un gémissement d'excitation échappa à Megumi, qui ressemblait plus à une supplication qu'à autre chose. Il se trémoussa avec impatience contre Ryômen pour le faire réagir, mais en vain. Ryômen resta aussi immobile et dur que le marbre sur lequel s'appuyait Megumi. Et ça pour être dur...
    Non enfin, un peu de tenue...
    — Tu aimes bien le miel ?
    — Oui...
    — Et les fraises ? Elles sont comment ? Alors ?
    — Oui... Oui elles sont... Elles..., balbutia Megumi alors que Ryômen lui faisait croquer des fraises, sans cesser de serrer sa gorge. Ryô...
    Sucrées, douces, juteuses, avec une pointe d'acidité, elles étaient parfaites. Megumi savait que ce n'était que de simples fraises, mais il ne pouvait s'empêcher de les savourer comme s'il s'agissait de fruits ensorcelés. L'excitation qui s'agitait en lui les transformait en graines de plaisir qui germaient en lui et enivraient tous ses sens. Ce n'était pas possible... Megumi était presque dépendant de ces fruits qui giclaient dans sa bouche. Soit ils étaient parfumés aux arômes aphrodisiaques... Soit Megumi était sérieusement en manque de sexe. Et étant donné que Ryômen l'avait gardé dans ses bras toute la nuit, et qu'il s'était arrangé pour l'exciter sans lui donner ce qu'il voulait, Megumi était probablement victime d'un gros, gros, manque de sexe.
    Le plan de travail était froid, mais il paraissait brûlant sous les paumes de Megumi. Sa sueur, mêlée au miel, au jus des fraises et à la chantilly fondue, le faisaient luire, et son torse nu collait sur sa surface lisse. Il était à moitié couché dessus, plié en deux pour que son torse repose dessus, et que des jambes tendues se cognent contre son support. Ses vêtements étaient éparpillés dans la cuisine. Ryômen se trouvait juste derrière lui, collé à son corps au point de le bloquer contre le meuble pour l'empêcher de bouger. Megumi ne saurait pas dire depuis combien de temps ils étaient dans cette position, il avait l'impression que cela faisait une éternité que Ryômen le maintenait contre ce meuble, et qu'il le possédait sans bouger. Son sexe était chaud, il l'immobilisait et semblait prendre de plus en plus de place en lui à chaque seconde qui passait. Megumi ne savait pas s'il avait oublié ce que cela faisait d'avoir Ryômen en lui, ou s'il était simplement trop excité pour supporter qu'il reste ainsi sans bouger, mais cette position était en train de lui faire perdre la tête. Depuis combien de temps était-il en lui ? Et combien de temps tiendrait-il encore sans bouger ? Il n'allait tout de même pas se contenter de le faire sien en restant immobile, n'est-ce pas ?
    Il avait l'air prêt à tenir toute la journée... Megumi n'allait pas tenir, il était sur le point de craquer. Cela faisait un mois que Ryômen ne l'avait pas touché, alors il était sensible ! Il avait déjà joui une fois lorsque Ryômen l'avait préparé en plus, alors il était encore plus sensible... Il n'en pouvait plus, il avait besoin de faire quelque chose. Megumi lâcha d'une main le bord de la table et la conduisit discrètement entre ses cuisses, mais avant qu'il n'ait le temps de se toucher, Ryômen saisit son poignet et plaqua sa main près de son torse.
    — Je t'ai pas dit que tu pouvais faire ça, murmura Ryômen à son oreille.
    — Si tu continues comme ça je vais mourir d'un manque d'orgasme, répliqua Megumi avec envie.
    — Sois pas impatient Miel, savoure le moment, chuchota Ryômen tout près de son oreille, de manière à ce que son souffle caresse sa joue et le fasse trembler.
    — Si tu veux que je savoure, fais-moi l'amour ! s'écria Megumi sans cesser de frotter ses fesses contre lui.
    — Je veux qu'on termine ensemble, ça sera plus excitant pour toi, répondit Ryômen sans se laisser déstabiliser.
    — Débrouille-toi pour avoir un orgasme alors ! s'exclama Megumi avec détresse.
    — Du calme Miel, je tiens d'abord à finir mon petit-déjeuner, que j'ai mis du temps à préparer, répondit Ryômen avec calme.
    Quelque chose de froid tomba soudain sur le dos de Megumi, et un hoquet de surprise lui échappa. Ryômen fit couleur le miel le long de sa colonne vertébrale avec lenteur, pour qu'il glisse sur sa peau chaude en lui offrant une douce torture, et qu'il se recueille entre ses omoplates comme une source d'or. Des fils de miel volèrent dans les airs avant de retomber sur ses épaules pour former un ornement doré, alors que des gouttes chatouillaient ses reins, ses fesses, et coulaient le long de ses jambes. Megumi se mordit les lèvres en sentant le miel serpentait sur sa peau, tandis que Ryômen déposait ses lèvres dans le creux de son cou. Il l'embrassa en prenant son temps, comme s'il goûtait sa peau pour la première fois et qu'il découvrait un mets si exquis qu'il devait le savourer lentement. Ses lèvres le goûtaient avec envie, leurs mouvements étaient empreints d'une passion maîtrisée, et la peau de Megumi fondait sur chacune de ses papilles.
    Il dévora son cou de baisers jusqu'à lui voler toute sa saveur, puis il dégusta ses épaules, une part une, en saisissant sa taille. Ses mains se refermèrent sur ses flancs, ses doigts glissèrent sur son ventre alors que ses pouces s'approchaient de ses reins, et il le serra avec une force qui fit tressaillir Megumi. Il pourrait jouir rien qu'en sentant les mains de Ryômen emprisonner sa taille tant ce geste était sensuel. Il s'obligea cependant à contenir sa passion et se mordit les lèvres avec plus de violence, ses paupières tremblantes de plaisir. Il devait rester calme. Il devait rester calme...
    Mais les papillons qui ne cessaient de voler dans son ventre dissipaient le peu de retenue qu'il gardait. Il ne pouvait s'empêcher de gémir et de se cambrer sous Ryômen, de frotter son ventre contre le marbre du plan de travail, de presser ses cuisses l'une contre l'autre, et de tressaillir à chaque baiser de Ryômen. Ses jambes tremblaient tant qu'elles menaçaient de céder, ses iris se révulsaient de désir, et son intimité gonflée ne demandait qu'à recevoir des caresses. Son corps tendu était sur le point de prendre feu, comme des braises chaudes qui n'attendaient qu'une étincelle pour faire jaillir des flammes. Sa respiration irrégulière se perdait dans des râles de plaisir, sa poitrine pressée contre le marbre se gonflait à peine, il n'était même plus sûr de savoir comment respirer. Si dans deux minutes, il n'a toujours pas bougé, je le plaque sur la table, je lui monte dessus, et je termine le travail à sa place.
    Comment pouvait-il ressentir autant de plaisir ? Megumi avait l'habitude de ce genre de moment maintenant, il connaissait le corps de Ryômen par cœur, et il était habitué à se retrouver dans ce genre de situation. Il devrait être capable de se contrôler, de dompter son plaisir... Mais il n'y arrivait pas, et chaque geste de Ryômen lui donnait envie de réaliser chaque fantasme qui lui traversait l'esprit. Et vu ce qui lui passait par l'esprit... Mieux valait ne rien faire. Le sentir en lui l'excitait, encore plus maintenant qu'il était immobile, sa voix grave l'excitait, ses caresses délicates l'excitaient, ses baisers langoureux l'excitaient, sa simple présence l'excitait... Megumi trembla et laissa tomber son front sur le plan de travail en sentant la langue de Ryômen effleuré sa colonne vertébrale. Cette situation était aussi embarrassante qu'excitante... Mais il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même, il s'était mis tout seul dans cette position. Il savait très bien que Ryômen lui sauterait dessus dès son réveil, puisqu'ils avaient l'appartement pour eux tout seuls.
    Lorsque Ryômen avait commencé à préparer le petit-déjeuner, Megumi avait sorti du miel, ainsi que des fraises qu'il avait dégustées juste sous ses yeux, et il s'était volontairement glissé entre le plan de travail et lui pour l'embrasser. Il savait que Ryômen ne résisterait pas, mais il ne pensait pas qu'il lui ferait l'amour dans la cuisine, ni qu'il se montrerait aussi dominant... Et visiblement, Ryômen adorait le maintenir aussi près de l'orgasme sans le laisser y goûter. En plus, il faisait exprès de s'enfoncer profondément en lui. Il profitait de cette position pour déposer des baisers sur son corps alangui d'envie, ses mains le parcouraient avec avidité, elles se posaient sur ses fesses et les serraient sans retenue, elles les frappaient avec douceur pour lui voler de nouveaux gémissements. Il savourait cette situation plus que jamais.
    — Tu sais ce qui m'a le plus manqué dans ton absence ? susurra Ryômen contre sa peau.
    Incapable de répondre, Megumi ne dit rien et essaya de faire fonctionner son esprit pour comprendre ce que lui disait Ryômen.
    — La façon dont tu gémis. À chaque fois que j'essayais de m'en souvenir, tes gémissements me venaient en tête, mais plus j'y pensais, et plus ils m'échappaient. Un peu comme de l'eau qu'on essaye de retenir entre nos mains. J'essayais de m'y accrocher, de me remémorer tout ce qu'on avait fait ensemble, mais ça marchait pas et ta voix finissait toujours déformée dans mon esprit. Être privé de ta présence près de moi, c'est acceptable, pour un certain temps. Mais être privé de tes gémissements, c'est comme être privé d'imagination, et je crois que je suis incapable de vivre sans imagination, chuchota Ryômen, alors que l'une de ses mains passait entre les cuisses de Megumi et se refermait sur son intimité.
    Oui ! Enfin !
    Une lamentation enrouée de plaisir échappa à Megumi et il se cambra encore plus, ses lèvres couvertes de sucre collant à la surface du plan de travail, son souffle faisant apparaître des taches de buée sur le marbre. Il allait craquer, il le sentait. Son corps couvert de fièvre devenait incontrôlable, son plaisir était si fort que s'en devenait douloureux, son intimité semblait vraiment sur le point de saigner de gouttes d'euphorie. Et il aimait tellement ça qu'il ne savait pas s'il voulait rester dans cette position jusqu'à s'effondrer de bonheur, ou bien s'il préférait reprendre le dessus et se soulager tout de suite. Ryômen ne le laisserait jamais inverser les rôles, mais il ne pouvait pas continuer de supporter cette torture...
    — J'ai besoin que tu bouges, supplia Megumi d'une voix saccadée.
    — Tu peux encore tenir quelques secondes ?
    Megumi acquiesça et sentit les lèvres de Ryômen le quitter. Il se redressa derrière lui et se mit à bouger en lui, avec des gestes toujours aussi lents. La respiration saccadée de Megumi se transforma en halètements, une succession de souffles désordonnés qui se mêlaient à des gémissements de plaisir. Des vagues remuaient le ventre de Megumi, elles étaient de plus en plus fortes, elles l'écrasaient comme s'il n'était qu'un vulgaire château de sable qui flanchait sous l'écume. Ce n'était pas suffisant, il en fallait plus... Non. Megumi devait tenir. Il ne pouvait pas céder tout de suite, il devait attendre...
    Mais plus Ryômen venait en lui, et plus il perdait le contrôle. La cadence adagio qu'il suivait lui permettait de rendre plus intense sa présence en lui, il s'amusait à frapper juste en dessous de sa prostate, et repartait comme si de rien était. Sa lenteur donnait l'impression à Megumi qu'il gravissait un interminable escalier qui le conduisait au septième ciel, et que ses jambes menaçaient de fléchir à chaque marche qu'il dépassait.
    Mais soudain, le rythme des va-et-vient de Ryômen s'accéléra, et il se mit à frapper sa prostate avec puissance. Megumi fronça les sourcils et se mit à gémir plus fort, ses ongles griffant le marbre du plan de travail. Il devait résister, il devait résister, il devait résister... Mais lorsque la main de Ryômen remonta sa main le long de son intimité, son orgasme explosa d'un coup, sans qu'il ne puisse le retenir. Il le submergea avec violence, des étoiles éblouissantes apparurent sous ses yeux, si bien qu'il se sentit au bord de l'évanouissement pendant quelques secondes. Son plaisir explosa en lui comme une source d'eau gelée qui voyait les premiers rayons de soleil, il se retrouva paralysé, aveuglé par la lumière du septième ciel. Il resta ainsi, haletant contre le plan de travail, jusqu'à ce que son orgasme s'envole et que son corps refroidisse.
    La température de son corps chuta en même temps que son extase, et un frisson de froid le parcourut. Maintenant qu'il redevenait lucide, il se rendait compte d'à quel point cette position était inconfortable. Il avait mal aux côtes à force d'être allongé dessus, son estomac semblait écrasé, et il s'était mis sur la pointe des pieds sans s'en rendre compte. Il commençait à avoir des crampes au mollet... Megumi se redressa lentement, mais ses jambes tremblaient tant qu'il ne parvenait pas à tenir debout. Ryômen le saisit alors par la taille pour le soutenir, il le tourna vers lui, et l'attira dans ses bras. Megumi posa sa tête contre son épaule, apaisé. Cette sensation de bien-être totale lui manquait déjà, il avait presque oublié ce que cela faisait de faire l'amour avec Ryômen...
    — Ça va ? demanda Ryômen d'une voix essoufflée. T'es tout rouge...
    — Avec ce que tu m'as fait, c'est normal..., répondit Megumi , qui reprenait peu à peu ses esprits.
    — C'est vrai..., dit Ryômen embrassant sa tempe.
    Il l'étreignit avec tendresse, comme il avait l'habitude de le faire après chaque moment d'amour, et Megumi en profita pour s'accrocher à lui comme un koala à son bambou. Ryômen laissa échapper un doux rire en le voyant faire, mais il le souleva et l'emmena dans leur chambre, en passant par la salle de bain pour récupérer un gant humide. Il s'allongea ensuite sur le lit sans le lâcher, de manière à être sous lui.
    — J'y suis pas allé trop fort ? demanda Ryômen en passant ses mains dans le dos de Megumi pour essuyer le miel qui le couvrait.
    — Si, mais j'ai adoré.
    — Si tu sens que je vais trop loin ou que t'en peux plus, tu sais que tu peux me dire stop, hein ?
    — Ryô, t'étais parfait et j'aime quand tu es comme ça. T'inquiète pas, je te fais confiance et je sais que tu prends soin de moi. Et puis tu sais j'ai un safe word si ça devient trop pour moi.

Miel in ParisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant