Chapitre 30

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Lucifer n'est toujours pas revenu du paradis, et les conversations dans le hall en attendant, entre les deux aristocrates et le reste des convives, sont loin d'intéresser Alastor ou même Diesel, qui est restée dans sa tour. Alastor, quant à lui, est allé chercher Charlie et Vaggie, qui se méfient toujours de lui vu l'accord passé avec sa petite amie, même si Alastor a continué de se montrer utile pour l'hôtel depuis.

Ils avancent dans le couloir aux lumières tamisées pour rejoindre un salon à l'étage, loin du reste des résidents. Ils s'installent, Charlie, dubitative sur l'interpellation du démon, et Vaggie, toujours méfiante quant à ses possibles tentatives de manipulation.

Charlie et Vaggie s'assoient sobrement, et même Alastor ne prend pas ses aises sur son siège. Elles le dévisagent, le trouvant étrangement sérieux. Il n'a même pas prononcé la moindre blague depuis qu'ils sont arrivés.

— Je t'écoute, Alastor. De quoi voulais-tu parler ? demande Charlie.

— Ma chère Charlie, je sais que tu veux offrir une deuxième chance à quiconque entre ici, mais entre nous, très chère, est-ce vraiment une bonne idée de laisser vagabonder deux personnes qui mettent un de tes premiers résidents dans un tel inconfort ?

Charlie et Vaggie le dévisagent, surprises.

— N'est-ce pas justement le genre de choses que tu aimes pour te distraire ? rétorque Vaggie avec mesquinerie.

— Hum ! C'est toi qui vois, très chère, mais Diesel m'est bien plus précieuse que ces deux clowns sans originalité, réplique Alastor, dédaigneux.

Charlie affiche un petit sourire narquois tout en observant Alastor.

— Il est vrai que Kami et Raymond mettent Diesel dans un drôle d'état, mais elle n'a jamais vraiment parlé de ce qu'elle a contre eux, dit Charlie.

— Ma puce, peut-être qu'Alastor n'a pas complètement tort. Ce Kami m'a semblé faux dès le début, et même s'il dit que Diesel joue la comédie, elle reste tout de même un ange, même déchue, contrairement à ces deux-là, qui sont de purs démons, ajoute Vaggie.

— Bonne réflexion, très chère, sourit Alastor. Je doute que Diesel se confie devant tout le monde. Elle l'a fait avec moi parce que j'ai simplement compris ce qu'elle cachait, ricane-t-il.

— C'est ça, râle Vaggie.

— Et ? Insiste Charlie, cherchant à le faire parler davantage.

— Je suppose que garder le silence ne m'apportera rien avec vous, soupire Alastor.

Vaggie laisse retomber ses épaules, agacée par ses manigances.

— Tocapelotas, tu vas te décider à parler ! Tu la protèges vraiment, ta "chérie" ?

Alastor se crispe, son expression se teinte d'irritation.

— Ce que je protège, ce sont mes intérêts. Diesel en fait partie, mais elle n'est pas "ma chérie", précise-t-il, agacé.

Il lève les yeux au ciel, fronçant les sourcils, puis laisse échapper un soupir contrarié.

— Son beau-père et son ex ont tous deux abusé d'elle. Ça me semble pourtant évident qu'elle ne simule pas son angoisse, rétorque Alastor.

Vaggie et Charlie échangent un regard silencieux. En effet, c'est évident, mais Charlie préfère croire qu'il est possible de faire comprendre à ces démons leurs erreurs pour qu'ils se rachètent. Elle veut croire que tout le monde mérite une seconde chance.

Pendant ce temps, Diesel rejoint le hall principal, espérant y retrouver Angel, Husk, Sherry ou Adam. La journée touche à sa fin, et Lucifer ne devrait plus tarder... Elle marche dans le corridor, toussant légèrement et secouant la tête face à une odeur qu'elle reconnaît trop bien, une odeur qui la fait vaciller.

Hazbin Hôtel : DéchueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant