Chapitre 23

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Il le sait que c'est inutile, qu'il ne peut pas courir plus vite qu'une meute de chiens entraînés. Il a manqué de vigilance en enterrant ce corps, et maintenant le voilà poursuivi par plusieurs hommes à cheval, armés. Il a entendu les tirs fuser à côté de lui. Les chiens l'ont attrapé une fois, endommageant sérieusement sa jambe et son bras. Il est parvenu à tirer pour les faire reculer, mais cela ne suffit pas à éteindre la soif de sang des canidés.

Il court à travers la forêt, ignorant la douleur de ses jambes et celle de ses poumons en feu. Il se retourne et assène un coup de pied au premier chien qui arrive, mais le deuxième est déjà là, puis un troisième, et bientôt, les mâchoires l'attrapent, le percent et le secouent de toutes parts. Non. Il ne peut pas finir ainsi ! Il ne peut pas mourir maintenant !

— Non... panique Alastor, tandis qu'il tente de fuir la fureur des chiens.

Il se débat, tout en fixant l'homme qui se tient derrière la meute, une arme braquée sur lui... Il entend le bruit sourd du tir et se redresse en hurlant !

Haletant, il sort de son lit en hâte, tout en se frottant le visage et se massant les tempes en jurant discrètement. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus fait ce rêve ! Pourquoi cela le tourmente-t-il autant ?

Il disparaît pour se glisser dans la chambre assombrie de Diesel, vêtu de son pyjama froissé.

Elle est allongée et endormie, à moitié recouverte par le drap, dans une position si peu confortable qu'il se demande même comment elle arrive à dormir. Il s'approche et s'assoit sur le lit sans même faire attention à ne pas trop la secouer.

Évidemment, Diesel sursaute et se redresse, remarquant seulement alors la présence du démon. Elle se frotte les yeux dans un bâillement, tout en observant Alastor, confuse.

— Alastor ? Tu n'arrives pas à dormir ? demande-t-elle dans un soupir.

— J'ai une question à te poser, Diesel. Ton arrière-grand-mère, Sarah, s'appelait-elle Sarah Martin ? A-t-elle vécu à la Nouvelle-Orléans ?

— Euh... Oui, c'est bien ça... Pourquoi tu... Diesel, un peu plus éveillée, écarquille alors les yeux. Quoi, tu veux dire que le Alastor dont elle m'a parlé, c'est toi ?

Le démon sourit avidement, mais aussi avec une pointe d'agacement... Pourquoi ?

— Sais-tu qui est ton grand-père ? demande le démon.

Diesel le dévisage alors avec une certaine confusion, puis son regard devient compréhensif et un sourire se dessine alors sur ses joues.

— Toi, et en même temps, tu ne l'es pas, répond Diesel.

— C'est-à-dire ? grogne légèrement Alastor.

— Mémère Sarah m'a parlé de toi. Tu es mort le jour où elle voulait t'annoncer sa grossesse. Je sais donc que tu ignores que tu as eu une fille, mamie Elise.

Le prénom le fait réagir, un drôle de sentiment le parcourant.

— Mamie Elise a eu un fils, Louis, mais elle a également adopté une fille, ma mère, explique Diesel.

Alastor écoute la déchue ; il se sent rassuré par ses propos, bien qu'il ne veuille pas en admettre la raison. Elle a bien un lien avec son passé, mais pas exactement comme il le pensait.

Diesel le dévisage, tout en penchant la tête sur le côté.

— C'est une idée ou cela semble te soulager ? dit Diesel. Elle se met à rire. Non, tu n'es pas incestueux.

Elle ricane, tandis qu'Alastor fronce les sourcils... peut-être. Toujours avec son sourire narquois, Diesel se rallonge, ne semblant plus aussi nerveuse en sa présence.

Hazbin Hôtel : DéchueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant