Chapitre 17 : My Kingdom

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Armend

Ils ne doivent pas entrer dans cette chambre, déclarai-je en montrant les deux hommes qui patientaient dans le salon.

J'avais du mal à contrôler le tremblement de ma voix. Je sentais que ces mots étaient les seuls que j'allais réussir à laisser échapper.

S'il y a le moindre problème, c'est toi qui t'occupes d'elle. Je ne devrais pas être très long, continuai-je par écrit.

Raphaël hocha la tête. Il parvenait difficilement à cacher son étonnement de découvrir que j'étais véritablement capable de parler. Il ne m'avait jamais entendu prononcer la moindre phrase lorsque nous étions en détention. Il était sorti il y a plusieurs années, après avoir purgé sa peine.

Il avait participé à un braquage à main armée pour tenter de se sortir de la pauvreté et les choses avaient mal tourné. Il avait été le premier homme avec qui j'avais partagé ma cellule, à mon arrivée en prison. Il était celui qui m'avait affirmé que personne ne pourrait jamais nous priver de liberté et qu'il suffisait de nous laisser emporter par la pensée pour se sentir libre.

Nous avions gardé contact et il s'était maintenant déplacé jusqu'ici pour me rendre ce service. Peut-être que le chèque que je lui avais promis avait fini de le convaincre. Il ne roulait pas sur l'argent et je ne comptais pas les dépenses quand il s'agissait de Diane.

Raphaël était un homme en qui j'avais confiance. Il était le seul à qui je pouvais m'adresser pour garder un œil sur elle en mon absence mais il n'aurait pas été prudent de confier sa protection à lui seul.

Vous aurez l'autre moitié à mon retour, leur affirmai-je en albanais alors que je tendais une enveloppe à chacun des deux hommes que j'avais recruté.

Je me sentais chez moi en Albanie mais je savais qu'en venant ici, je me rapprochais du danger.

Mon poing se serra alors que j'ouvris la porte et m'approchai doucement de Diane. Je me penchais prudemment au-dessus d'elle pour déposer un baiser sur son front.

Elle était profondément endormie et ne se réveillerait surement pas avant plusieurs heures. Je m'inquiétais toujours à propos de ses terreurs nocturnes mais je savais que j'avais accompli quelque chose en la persuadant d'aller consulter une psychologue.

Elle ne pouvait pas continuer à subir ce calvaire. On lui avait maintenant prescrit des médicaments pour dormir sereinement et ils semblaient faire effet.

Je sortis avant de refermer soigneusement la porte. Je faisais confiance à Raphaël pour qu'il ne lui arrive rien mais une boule se forma quand même dans ma gorge à l'idée de la laisser seule.

Nous avions pris cet avion il y a quelques jours et je n'avais pas pu me résoudre à sortir plus tôt. Nous logions dans une magnifique villa qui nous offrait tout ce que nous pourrions vouloir mais cela me laissait un gout amer d'avoir dû louer une maison alors que j'avais grandi à une dizaine de kilomètres d'ici.

Je refermai la porte d'entrée avant de marcher sur l'allée en pierre qui menait au garage. Une pleine lune éclairait mon chemin et me permettait d'apprécier la beauté de ce jardin qui n'était pas le mien.

Je détestais quitter la maison en douce pendant que Diane dormait mais je savais que certaines choses ne pouvaient être observées que la nuit et jamais je ne la mettrai en danger consciemment.

Je sortis les clés de ma poche et pris place derrière le volant. J'avais récupéré mon permis de conduire et il était temps que je m'en serve. Je démarrais et sentis mon cœur s'emballer lorsqu'il réalisa que nous allions vraiment le faire.

Whispers - New RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant