Chapitre 10 : Ilona

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Je m'engageai dans la salle, et me dirigeai vers le milieu de la pièce.

Mes jambes tremblaient quand l'homme qui avait torturé Amelia rentra à nouveau dans la pièce et me fit signe de m'asseoir sur la même chaise qu'elle. J'obéis, terrifiée.

-Salut, poupée, me dit l'homme avec un sourire diabolique.

J'écarquillai les yeux pour toute réponse.

-Tu as aimé mon spectacle avec l'autre chérie tout à l'heure ? reprit-il d'une voix doucereuse en me caressant la joue.

-Espèce de connard, crachai-je.

-Oh, mais c'est qu'on est malpolie ! rit-il en me tapotant le nez du bout du doigt.

Doigt que j'avais envie d'arracher avec mes dents.

-Tu vas voir, on va bien s'amuser, sourit-il.

Je restai silencieuse.

Il attrapa un couteau sur le mur à ma gauche, et se rapprocha à nouveau de moi. J'écarquillai les yeux, et me levai d'un bond. Hors de question de me laisser faire.

Il sourit :

-Reviens ici, poupée.

J'esquissai un sourire narquois, tentant d'effacer la terreur de mon visage :

-Hmmm, non.

Il rit carrément. Il retourna vers le mur, reposa le couteau et s'empara d'un pistolet. C'était la première fois de ma vie que j'en voyais un en vrai, et il était pointé sur moi.

-Comme tu veux, me dit-il.

Je vis son doigt commencer à appuyer sur la gâchette, et la peur quitta mes veines. Tout sembla ralentir quand la balle partit, je m'entendis hurler.

Un drôle d'instant s'empara de moi, et je tendis mon bras vers la balle que fusait, paume grande ouverte face à elle.

J'eus soudain chaud, très chaud.

Et la balle fondit. Littéralement, je vis le plomb devenir liquide et tomber au sol.

Je me figeais et regardais le métal fondu, à une centaine de centimètres de mes converses.

Ma bouche s'entrouvrit de surprise, et je relevais la tête vers l'homme. Celui-ci souriait à pleines dents, comme si ce qui venait de se passer n'était pas très étrange.

-Qu... Que... ? bégayai-je.

-Ça va plaire au Boss, ça, ricana l'homme.

Je m'accroupis et contemplai le liquide gris. Celui-ci refroidissait déjà.

Mais comment...

Je n'eus pas le temps de me questionner davantage. Déjà, l'homme qui m'avait tiré dessus se rapprocha de moi, m'attrapa par l'épaule, me releva, et m'emmena vers la sortie. Il me poussa vers Alessio et lui demanda :

-Tu ne fera plus de bêtises ?

Ce dernier baissa les yeux et secoua la tête. L'homme hocha la tête en retour, et partit. Je vis Mila, à ma gauche, pinçait les lèvres d'un air triste et inquiet, avant de suivre le tortionnaire d'Amelia.

Je sentis la main d'Alessio s'enrouler autour de mon bras et il me poussa en avant. Nous traversâmes quelques couloirs, avant que, n'y pouvant plus, je me retournai en déclarant :

-Pourquoi tu ne fais pas quelque chose ? Ils torturent ta sœur !

Le jeune homme se décomposa et répliqua d'une voix faible :

La vengeance célesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant