Chapitre 4 : Layla

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 Petit à petit, mes sanglots se calmèrent. La présence de quelqu'un avec moi me rassurait. Parce que je savais que je ne le ferai pas tant que je ne serai pas seule. J'étais en sécurité.

-Layla... Qu'est-ce qui s'est passé ? finit-il par demander au bout de quelques minutes.

-Rien.

Mon ton redevint sec tandis que j'essuyai les dernières larmes sur mes joues. Il ne pouvait pas me voir, et j'en était contente. La vue de mon visage rougi et déformé par les larmes mériterait lui aussi un nouveau « monstre ».

Il soupira longuement, avant de me dire :

-Bon... je suppose que je ne peux pas te forcer à me le dire, tu le feras de toi-même.

Je me tus, pour ne pas le contredire.

Il y eut un gros silence, que je finis par couper d'un :

-Bon, alors, ces acteurs...

Et je me mis à taper leur nom dans ma barre de recherches pour trouver des photos.

Brayden hésita, mais finit par rire, d'un rire hésitant et nerveux, comme pour se convaincre que ça irait, qu'il ne s'était rien passé.

-Ouais. Vas-y, apprends moi, professeur... Professeur comment ?

-Wilson, répondis-je, en lui donnant mon nom de famille sans relever les yeux jusqu'à la caméra.

-Professeur Wilson, termina-t-il d'un air convaincu.

Je ris faiblement, avant de continuer mes recherches.

-Tu savais que les tortues respiraient par les fesses ? me demanda-t-il soudain.

Je relevai brusquement la tête, surprise.

-Quoi ?!

Pourquoi me disait-il ça comme ça ?

-Tu savais que les tortues respiraient par les fesses ? répéta-t-il en souriant.

-Mais... ? Pourquoi tu me dis ça ?! Demandais-je en riant.

-Bah je sais pas, je vérifie si tu sais.

J'explosais de rire, bientôt suivie par Brayden.

Et c'est sur les tentatives plus ou moins réussies de Brayden pour me faire rire que l'appel se continua, avant de se terminer une dizaine de minutes plus tard, une fois que je lui donnai la consigne de réfléchir à sa nouvelle coupe ce soir.

Ce ne fut que lorsque je raccrochais que je replongeais dans mes idées noires. Toutefois, je me sentais un peu mieux, alors j'activais ma musique, et je remis à dessiner.

Je ne relevais la tête que lorsque la sonnette de la maison retentit. Je me levai en fronçant les sourcils, et je descendis voir qui c'était. Ce ne devait pas être Ilona ou Papa, qui ne sonneraient pas, mais alors... ?

J'arrivai en bas des escaliers pour voir Maman ouvrir la porte, et se retrouver en face d'Elise, notre voisine.

La mère d'Anthony.

Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Ou était Ilona ?

Le visage paniqué de la jeune mère m'inquiéta. C'est alors que de derrière sa jupe surgit Anthony.

Je me renfrognai immédiatement. Il m'avait traité de sorcière. Lui.

Ce n'est que quand je vis son visage en larmes que j'oubliais complètement ce qu'il pouvait penser de moi.

Sa mère aussi semblait à deux doigts d'éclater en sanglots.

Mais où était Ilona, merde ?

-Amélie... commença notre voisine d'un voix tremblante, en s'adressant à ma mère. Anthony m'a dit... Il m'a dit qu'Ilona s'était fait kidnappée... !

La vengeance célesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant