CHAPITRE 10 : Réflexions

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La maison était silencieuse, plongée dans l'obscurité de la nuit. Cléa se tourna et se retourna dans son lit, incapable de trouver le sommeil. Les événements du week-end tournaient en boucle dans son esprit, chaque mot cruel et chaque critique résonnant comme un écho douloureux. Elle repensait à ses cousins, Thomas et Marie, et à leurs moqueries incessantes, et à sa mère, dont les remarques acerbes avaient été les plus blessantes de toutes.

Cléa se leva finalement, incapable de supporter plus longtemps l'agitation de ses pensées. Elle enfila un sweat à capuche et un pantalon de jogging, puis sortit discrètement de la maison. L'air frais de la nuit l'accueillit, et elle se sentit immédiatement un peu plus légère. Elle avait besoin de s'éloigner, de respirer, de réfléchir sans le poids des jugements constants.

Elle marcha lentement vers le parc près de chez elle, un lieu où elle avait souvent trouvé refuge. Les rues étaient désertes, et seules les étoiles et la lune éclairaient son chemin. Lorsqu'elle atteignit le parc, elle se dirigea vers le banc où elle aimait s'asseoir, un endroit qui lui offrait habituellement une certaine tranquillité.

Cléa s'assit et leva les yeux vers le ciel étoilé, laissant ses pensées vagabonder. Les larmes commencèrent à couler silencieusement sur ses joues, reflétant la lumière pâle de la lune. Elle pensait à tous ces moments où elle s'était sentie inadéquate, jugée non seulement par ses pairs mais aussi par sa propre mère. Elle se sentait perdue, comme si elle ne pourrait jamais être à la hauteur des attentes de Lou.

« Pourquoi est-ce que je ne suis jamais assez bien ? » murmura-t-elle pour elle-même, sa voix brisée par l'émotion.

Elle resta là, les larmes coulant librement, la douleur de l'incompréhension et du rejet pesant lourdement sur son cœur. C'est alors qu'elle entendit des pas derrière elle. Cléa sursauta et se retourna pour voir qui approchait. Son cœur fit un bond lorsqu'elle reconnut Timothée, un ami de longue date avec qui elle partageait souvent des moments de confidences.

« Cléa ? Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ? » demanda Timothée, visiblement inquiet.

Cléa essuya rapidement ses larmes, tentant de reprendre contenance. « Je... je n'arrivais pas à dormir. J'avais besoin de prendre l'air. »

Timothée s'assit à côté d'elle, son regard plein de sollicitude. « Tu pleurais. Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Cléa hésita un instant, puis décida de se confier. « C'est juste que... ce week-end a été vraiment dur. Thomas et Marie mes cousins n'ont pas arrêté de se moquer de moi, et maman... Maman n'a fait que rajouter des critiques. Je me sens tellement... mal aimée et jugée. »

Timothée posa une main réconfortante sur l'épaule de Cléa. « Je suis désolé que tu aies vécu ça. Tu mérites tellement mieux, Cléa. Ne laisse pas leurs mots te définir. »

Les paroles de Timothée réchauffèrent quelque peu le cœur de Cléa, mais la douleur restait vive. Elle baissa la tête, ses larmes recommençant à couler.

« Parfois, j'ai l'impression que je ne pourrai jamais être à la hauteur des attentes de ma mère. Quoi que je fasse, ce n'est jamais suffisant. »

Timothée la regarda avec une intensité qui montrait toute son empathie. « Cléa, tu es une personne incroyable telle que tu es. Tu n'as pas besoin de changer pour plaire à qui que ce soit, pas même à ta mère. »

« N'oublie jamais la femme unique que tu es, ma princesse. »

« Cléa, ça va ? »

Elle hocha lentement la tête, une vague de paix inattendue l'envahissant. « Oui, je crois que oui. » Elle essuya ses larmes, se sentant étrangement réconfortée par cette présence intangible mais puissante de son père.

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