**Chapitre 2**

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Le week-end passe, mais je ne peux me résoudre à rester dans cette situation. Ses pensées me hantent, son visage envahit mes souvenirs, et je me surprends à chercher un moyen de le contacter.

Lundi matin, alors que je suis à l'université, mon téléphone sonne. C'est mon frère. Il m'annonce que jeudi soir, nous dînerons ensemble avec trois patients du cabinet, dont Illyan. Mon cœur s'emballe à l'idée de le revoir. Je décide d'attendre le jour J avec impatience.

Deux heures plus tard, mon téléphone vibre à nouveau. Un message vocal d'un numéro inconnu. Je reconnais immédiatement la voix : c'est Bagar, un autre patient du cabinet, devenu proche de mon frère. Il sera aussi au dîner. Mais il m'annonce qu'Illyan ne viendra pas, sans me donner de raison précise. Pourtant, je l'entends en arrière-plan, sa voix familière résonne, et je sais qu'il est là, à côté de lui. Mon cœur rate un battement. Pourquoi ne vient-il pas ? Je demande des explications, et Bagar me confie à demi-mot qu'Illyan pourrait changer d'avis, mais seulement si c'est moi qui le lui demande. Le message est clair.

Sans hésiter, il m'envoie son numéro, et je m'empresse de lui écrire. À ma surprise, sa réponse arrive dans la minute. Nos échanges commencent, légers, pleins de taquineries. À chaque vibration de mon téléphone, je ne peux m'empêcher de sourire. Sa présence, même virtuelle, illumine ma journée. Pendant deux heures, nous discutons sans voir le temps passer.

Et lorsqu'il me propose de rentrer ensemble, je n'hésite pas une seconde avant d'accepter. Je fais semblant de me sentir mal pour quitter ma classe plus tôt.

Le soleil brille, mais un froid piquant me caresse la peau. La brise légère fait voler mes cheveux alors que je l'attends devant une boutique, les bras croisés pour me réchauffer. Les rues sont calmes, presque désertes. Enfin, une voiture approche. Une petite voiture bleu-gris. Je l'aperçois au volant, un sourire en coin. Je monte côté passager.

« Ce quartier est infernal, les gens sont à cran au volant, et je me suis pris des bouchons interminables », grogne-t-il d'un air agacé.

Il me lance un regard amusé. « Je te préviens, je viendrai pas te chercher tous les jours. »

Je ne manque pas de lui répondre sur le même ton : « Oh, tu pensais vraiment me voir tous les jours ? Désolée, mais ce n'était pas dans mes plans... »

Puis, plus sérieusement, je demande : « On pourrait garder ça pour nous, non ? » Je sens mes joues chauffer légèrement sous son regard. Il acquiesce, souriant. « Pas de souci. Si tu préfères ne pas en parler, je dirai rien. Mais tu sais... j'aurais bien aimé. »

Il ne s'attarde pas sur ses mots, et je n'ose pas creuser davantage. Nous restons bloqués dans les bouchons pendant un bon quart d'heure. Il pose son coude sur la fenêtre et me fixe. Je le regarde à mon tour. Un rayon de soleil éclaire son visage, révélant des éclats verts dans ses yeux. Il sourit, une fossette se dessine sur sa joue. Il est particulièrement beau aujourd'hui.

Avec un air sûr de lui, il me taquine :

- « J'suis trop beau aujourd'hui, non ? » Je lève les yeux au ciel, amusée :

- « J'irais pas jusque-là, désolée. »

- « Avoue, tu refuses juste de me trouver beau parce que je t'ai pas encore complimentée ? » Je souris en coin.

- « Peut-être. Essaie pour voir. » Il éclate de rire et réplique :

- « Évidemment que t'es belle, ça se voit dans mon regard, non ? »

Je commence à lui répondre, mais il me coupe. « Attends ! Laisse-moi mettre une musique. Si tu dois m'avouer que je te plais, autant que ce soit un moment qui marque. » Je ris, mi-gênée, mi-amusée. Mais l'instant devient encore plus surréaliste lorsqu'il allume sa radio. Le son est affreux. Ça grésille, ça hurle dans les enceintes, un bruit de fond épouvantable nous brise les tympans. Incapables de nous contenir, on éclate de rire ensemble, et nos éclats résonnent dans la voiture. À ce moment-là, je réalise qu'une voiture de police nous observe, perplexe.

Entre passion et déception...Where stories live. Discover now