**Chapitre 4**

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Nos regards se croisent, et soudain, tout autour de nous semble disparaître. La foule, le bruit, les couleurs éclatantes du festival s'éloignent, laissant place à un instant suspendu entre lui et moi. Mon cœur s'emballe, et une bouffée d'émotions contradictoires me submerge. Je n'ai pas besoin de parler, ni lui non plus. Nous sommes là, face à face, comme si le reste du monde n'existait plus.

Illyan finit par briser le silence, un sourire discret se dessinant sur ses lèvres.

-  « Je suis content de te voir. » 

Ses mots, simples, mais lourds de sens, me ramènent doucement à la réalité. Je lui souris à mon tour, cachant difficilement mon excitation.

Je lui présente rapidement Lylia et Malya, mes deux acolytes de toujours, et je suis soulagée de voir qu'elles l'accueillent chaleureusement. Le courant passe immédiatement entre eux, et je sens la tension qui m'habitait s'adoucir. Illyan est accompagné de deux de ses amis, Ramo et Romain, que je ne connais pas, mais ils semblent aussi détendus et sympathiques.

La journée commence doucement. Nous déambulons dans les allées du festival, fascinés par tout ce qu'il a à offrir. Des stands aux couleurs éclatantes, des animations interactives, et surtout des jeux vidéos. Très vite, nous nous laissons entraîner dans une partie de Mario Kart. Lylia et moi formons une équipe redoutable, et à notre plus grand plaisir, nous battons Illyan et ses amis à plate couture. Les rires fusent de toutes parts, et cette compétition bon enfant renforce encore plus cette complicité nouvelle entre nous.

Le festival regorge de curiosités culinaires, et nous ne manquons pas d'en profiter. Nous testons des encas tous plus loufoques les uns que les autres, certains délicieux, d'autres... un peu moins. Mais peu importe le goût, chaque bouchée nous fait éclater de rire, et c'est là l'essentiel. Tout semble si léger, si simple. Je réalise à quel point je suis heureuse à cet instant, entourée de tous ces gens.

Tout au long de la journée, je ne cesse de voler des regards à Illyan. Il est attentif, toujours souriant, et je sens cette connexion grandir entre nous. Il est d'une douceur presque désarmante avec Lylia et Malya, ce qui les charme immédiatement. Leurs rires, leurs échanges complices, tout s'enchaîne naturellement. C'est comme s'il faisait partie de notre groupe depuis toujours, comme s'il était celui qu'il nous manquait.

Le soir tombe rapidement. Après des heures de divertissement, de photos et de moments partagés, il est temps de rentrer. Nous quittons le festival épuisés mais ravis. Dans la voiture, Lylia et Malya ne cessent de parler d'Illyan. Elles l'ont vraiment apprécié, bien plus qu'elles ne l'auraient imaginé.

- « Avec lui, c'est différent... Ça se voit que vous allez trop bien ensemble. Ça à l'air évident. », dit Lylia avec un sourire rassurant. 

- « On dirait qu'on le connaît depuis des années », ajoute Malya. Leurs impressions reflètent les miennes. Illyan a trouvé sa place parmi nous, sans effort, et cette pensée me réchauffe le cœur.


Le lendemain matin, je reçois un message d'Illyan. C'est une photo de lui tenant son diplôme, souriant fièrement. C'est le jour de sa remise des diplômes, un moment important pour lui, et je ne peux m'empêcher de ressentir une vague de tendresse en voyant cette photo.

Je décide alors de marquer le coup. Il mérite plus qu'un simple message de félicitations.

Le soir, à 20h, je lui envoie un message : « Sors, j'ai quelque chose pour toi ». Il ne pose pas de questions, et quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons. J'avais prévu que ce serait rapide, juste cinq minutes pour lui donner un petit cadeau. Mais rien ne se passe comme prévu.

Avant de le rejoindre, je fais un saut rapide dans un magasin. Je me sens un peu pressée par le temps, et en cherchant un gâteau, je me rends compte qu'il ne reste plus que des éclairs au chocolat. J'attrape aussi quelques bougies et un briquet avant de filer.

Illyan monte dans ma voiture, et nous roulons en silence jusqu'à un endroit un peu à l'écart, un parking surplombant une vue magnifique. Devant nous, une vaste forêt s'étend jusqu'à l'horizon, et au loin, la mer scintille sous les derniers rayons du soleil.

Je lui demande de fermer les yeux, et pendant qu'il attend, je m'affaire à allumer les bougies sur les éclairs. Quand il rouvre les yeux, je lui tends les petites pâtisseries improvisées, et il éclate de rire. 

- « Des éclairs ? Vraiment ? » 

Je ris avec lui, légèrement embarrassée, mais son sourire désarmant me fait vite oublier ce petit détail.

Il souffle les bougies, et me regarde ensuite, le visage empreint de gratitude. 

- « Merci... mais je ne mérite pas tout ça. » 

Ces mots, pourtant empreints de sincérité, me touchent profondément. Je lui assure qu'il le mérite, plus qu'il ne le pense, mais il reste silencieux un moment, perdu dans ses pensées.

C'est alors que la conversation s'ouvre. Nous parlons de tout. De nos insécurités, de la peur de ne pas être à la hauteur, de nos relations passées, des attentes des autres et de celles que l'on s'impose. Les mots coulent naturellement, sans retenue, et je réalise à quel point nous sommes similaires. Il comprend mes peurs, mes doutes, comme personne ne l'a jamais fait avant lui. Il me confie ses propres angoisses, ses propres blessures, et je me reconnais dans chacune de ses paroles.

Le temps semble s'écouler sans que nous nous en rendions compte. La nuit est tombée depuis longtemps, mais nous restons là, dans cette voiture, à échanger des vérités que nous n'aurions jamais partagées avec quelqu'un d'autre. La connexion entre nous devient presque palpable, et je sais, à cet instant, que quelque chose de fort est en train de se tisser.

Lorsque la conversation finit par s'épuiser, nous nous retrouvons dans un silence confortable. Nos regards se croisent une nouvelle fois, et je sens la tension monter. Une part de moi voudrait l'embrasser, et je sens dans son regard qu'il en a tout autant envie. Mais une autre part de moi sait que ce moment est trop précieux pour être précipité. Nos regards suffisent à nous comprendre, et sans un mot, nous décidons de ne rien faire. Pas ce soir.

Je le ramène chez lui, le cœur léger mais troublé. À peine rentrée chez moi, je reçois un message d'Illyan. Il me confie qu'il est bouleversé et qu'il peine à croire ce qu'il ressent pour moi. Il évoque même le terme « âme sœur », un mot qui, bien que profondément touchant, me laisse aussi un peu inquiète. Ce sentiment de connexion est inattendu et surprenant, et je me demande ce que l'avenir nous réserve. En attendant, je laisse ces émotions s'installer, prête à découvrir où cette nouvelle voie pourrait nous mener.

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⏰ Last updated: Sep 16 ⏰

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