8 | Bavardages horripilants

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Le mois d'octobre venait de commencer et les conversations au château tournaient autour de quatre sujets : l'identité secrète du nouvel Attrapeur de Poufsouffle - Ophélia gardait férocement ce secret, refusant que les capitaines des autres équipes ne soient au courant -, les pronostics concernant le premier match de Quidditch de l'année, la fête d'Halloween prévue fin du mois, et la sortie à Pré-au-Lard prévue ce week-end.

James, lui, était principalement intéressé par deux sujets de conversation : le Quidditch et la sortie au village sorcier. Tant et si bien que les jumeaux Lupin essayaient constamment de fuir le petit Gryffondor qui les harcelait de questions pour savoir comment était le village au lieu d'aller embêter ses cousines à ce sujet. Molly et Roxanne posaient moins de questions, ayant eu tout le temps nécessaire pour le faire l'année dernière - Ted se souvenait encore du calvaire que ça avait été de répondre à la ribambelle de questions des deux filles. Lucy, elle, allait davantage auprès de Victoire, notamment pour demander quelques confiseries de chez Honeydukes. Quant à Dominique, elle était principalement ravie de pouvoir enfin mettre les pieds dans le village, ayant reçu son autorisation signée durant l'été, après maintes négociations auprès de ses parents - la fameuse technique du "Mais vous avez autorisé Victoire à y aller, pourquoi moi je ne pourrais pas ?" avait été utilisée, une technique étrangement efficace auprès de Bill, un peu moins sur Fleur.

— Pour la millième fois, Jay, oui, je te ramènerai des Chocogrenouilles, des Gnomes au poivre, et d'autres trucs du genre ! lâcha Adèle, exaspérée, en voyant le Gryffondor ouvrir la bouche après être venu squatter la table des Blaireaux.

— Merci, répondit le petit Lion avec un sourire satisfait, mais ce n'était pas pour ça que je venais.

— Et c'était pour..? intervint Gabrielle, assise à la droite de sa meilleure amie.

Gabrielle avait la fâcheuse tendance à venir squatter chez les jaune et noir pour certains petits-déjeuners - comme William et Maxime qui se tenaient en face des filles, discutant avec Ted assis à la gauche de sa sœur -, ce qui faisait que James avait eu un étrange accueil de la part du groupe de sixième année : un mélange de regards exaspérés et amusés.

— Bah, Dom ose pas venir demander à Addy et Teddy s'ils peuvent lui servir de guide pour sa première sortie à Pré-au-Lard, expliqua James. Et comme elle veut pas demander à Vic... Je vous jure, Dom ne fait que me parler de ça depuis des jours, j'en peux plus, elle me parle du village constamment !

— Ça me rappelle quelqu'un, tiens... commenta Ted, faisant sourire William et Maxime.

— Très drôle, vraiment, rétorqua le première année.

— Et donc, Dom t'a envoyé ou tu as décidé de venir sans la consulter ? demanda Adèle en écrasant de l'avocat sur son toast avant d'y déposer un œuf au plat, faisant froncer les sourcils de Maxime qui la jugeait pour ses étranges goûts alimentaires depuis leur première rentrée à Poudlard.

Le silence de James fut plus éloquent que n'importe quelle explication ou justification. Les cinq adolescents le fixèrent, ébahis par tant d'audace - Dominique détestait que l'on prenne des décisions la concernant à sa place. Gabrielle se mordit l'intérieur de la joue en souriant, ayant hâte de voir le moment où la troisième année l'apprendrait, et vu le regard que William lançait à l'immense double-porte de la Grande Salle, il n'était pas nécessaire d'être devin pour savoir que la Gryffondor se tenait sur le seuil et lançait un regard noir à son cousin.

— JAMES SIRIUS POTTER ! s'écria Dominique en marchant en direction de la table des Poufsouffle, suivie par plusieurs paires d'yeux à toutes les tables.

— Salut, cousine ! sourit James en regardant la troisième année qui arrivait vers lui.

— Je vais te tuer, p'tit con de mes deux ! T'étriper ! T'empaler ! T'immoler ! Te noyer ! Et je te ressusciterai pour recommencer !

— C'est pas très Gryffondor tout ça...

James n'eut pas le temps de développer son commentaire puisque Dominique lui poussait la tête dans son bol, barbouillant son visage et ses cheveux de chocolat chaud. La jeune fille s'installa ensuite à côté de William tandis que son cousin relevait la tête en cherchant une serviette pour essuyer son visage. Maxime, par solidarité Gryffondor, finit par lui tendre un paquet de mouchoirs.

— Miss Weasley, cinq points en moins pour Gryffondor ! tonna le professeur Londubat face à la scène.

— Mais professeur... protesta Dominique.

— Miss Weasley, je me fiche de vos raisons, on ne noie pas ses camarades, ou sa famille, dans le chocolat chaud. Pas quand je suis présent en tout cas, ajouta le professeur de Botanique après quelques secondes de silence.

— On sent l'influence de McGonagall sur son ancien élève... commenta Ted dans un murmure, se rappelant vaguement du Neville Londubat qui rendait parfois visite à Harry et Ginny quand lui et sa sœur étaient petits - les jumeaux Lupin avaient adoré écouter les trois Gryffondor se rappeler de leurs années scolaires.

— Mr Potter, posez ce toast à l'avocat, continua l'ancien Gryffondor.

— Eh ! Ma tartine ! s'exclama Adèle en se rendant compte que c'était son toast que James avait pris et semblait prêt à écraser dans les cheveux de sa cousine.

La rose récupéra son toast avant que James ne mette son plan à exécution malgré les remontrances de son directeur de maison. Ce dernier commença à reprendre sa conversation avec la professeure Bibine - que les première année continuaient d'adorer - quand le petit Gryffondor décida de prendre le verre de jus de citrouille de Ted pour le jeter au visage de Dominique.

— James ! s'offusqua cette dernière avant que ne retentisse la voix du professeur Londubat.

— Mr Potter, cinq points en moins pour Gryffondor ! Miss Weasley, n'essayez même pas de répliquer à son geste ou je vous mets en retenue tous les deux ce soir pour m'aider avec les Mimbulus Mimbletonia !

Les deux Gryffondor froncèrent le nez à la simple idée de s'occuper de cette plante qui pouvaient les couvrir d'Empestine, un jus à l'odeur repoussante dont ils auraient du mal à se débarrasser - Maxime leur ayant raconté sa retenue avec le professeur de Botanique durant sa troisième année, Adèle leur avait ensuite appris qu'il avait gardé l'odeur d'Empestine pendant une bonne semaine malgré de nombreuses douches.

En pestant contre les deux petits Gryffondor, Ted reprit son verre, regardant les gouttes de jus restantes d'un air dépité. William lui tendit la carafe tandis que James et Dominique faisaient des efforts à côté pour se contenir de continuer leur ridicule bagarre de cousins. Gabrielle finit son petit-déjeuner en souriant, essuyant ses mains l'une contre l'autre.

— On te fera visiter Pré-au-Lard, du coup, Dom, lâcha la Serpentard en faisant fi de l'ambiance étrange qui régnait à table.

La vie d'une Métamorphomage || Harry PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant