The Black Angel

𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟔 : 𝑻𝒆́𝒍𝒆́𝒑𝒉𝒐𝒏𝒆

"ℒ𝒶 𝓋é𝓇𝒾𝓉é 𝓃'ℯ𝓈𝓉 𝓅𝒶𝓈 𝓉ℴ𝓊𝒿ℴ𝓊𝓇𝓈
𝓇ℴ𝓈ℯ"

-HOPE-

La nuit était tombé, et les mots échangés avec Heldio tournaient dans un coin de ma tête. Les informations sur Lys qu'il a pu me donner était minime, laissant un voile de mystère que je ressentais le besoin de percer. Est-ce qu'elle possédait vraiment tous leurs pouvoirs ? Comment avait-elle accompli tout cela ? Un soupir m'échappe alors que j'essaie de chasser ces pensées. Après tout, est-ce que cela m'importe tant que ça ? Je préfère m'évader plutôt que de me plonger davantage dans ces questions. Trop dangereux pour moi...Plutôt mourir.

Aujourd'hui, je prévoyais de voler le téléphone de mon professeur de mathématiques, monsieur Sadrun. Il était le seul à ne jamais l'avoir sur lui. Il me suffisait de glisser dans son bureau pour tenter de le récupérer. J'espérais juste que ce soit un téléphone humanoïde...

Je ressens un désespoir profond à cause de l'absence de Damon. J'ai l'impression de l'avoir vu à deux reprises ce soir, une fois aux toilettes et une autre en allant chercher à manger. Le simple fait de le croire présent partout me tourmente, et le vide laissé par son absence est écrasant. Le manque que j'éprouve pour Damon et Stassy se manifeste à travers ces rencontres imaginées qui me laissent désemparée. Je devrais peut-être prendre des médicaments. Je déteste les sentir loin de moi ainsi, je veux les revoir... Au moins une dernière fois...

Allongée dans mon lit, je fixe l'heure sur l'horloge. Je sais que je devrais aller me coucher, mais l'urgence de fouiller dans son bureau pour trouver le téléphone me hante.

Je saisis ma veste et le plan détaillé de l'académie avant de sortir discrètement du dortoir, veillant à ne pas réveiller le démon en plein rêve. En consultant le plan, je constate que son bureau est situé à côté de celui de monsieur casse-couille, ce qui n'est pas si éloigné que ça ! La proximité des deux bureaux pourrait faciliter ma recherche du téléphone.

Je déambule dans les couloirs de l'académie en scrutant chaque détail environnant. L'obscurité ambiante créait une atmosphère mystérieuse, accentuée par la faible lueur de la lune qui baignait ces couloirs interminables d'une lumière argentée. Leur immensité donnait l'impression d'un dédale sans fin, amplifiant le sentiment d'isolement et de grandeur qui régnait dans ce lieu. Puis étant seule dans ce grand couloir, l'impression d'immensité était davantage présente.
Ce soir j'avais besoin de savoir comment Damon et Stassy se sentent, et je comptais bien les appeler pour ne pas qu'ils se fassent des idées. Déjà deux semaines que je suis là, ce qui équivaut à deux semaines sans nouvelle pour eux. Je n'imagine même pas le calvaire que ça doit être pour eux...

Une fois arrivée au bureau, je sors ma barrette de ma poche afin de pouvoir crocheter la porte en toute discrétion. Je vérifiais méticuleusement si quelqu'un pouvait m'apercevoir, mais heureusement il n'y avait personne, il n'y avait absolument personne. Pas même une mouche.

Je réussis à déverrouiller la pièce sans aucune difficultée et entre lentement. Quand j'étais petite, mon père m'apprenait à crocheter n'importe quelle porte si jamais on m'enfermait à nouveau. J'étais au collège et de ma sixième à ma quatrième j'ai eu des amies toxiques qui m'enfermaient dans le placard à balais pendant des heures tout en sachant que j'étais claustrophobe. C'est là que j'ai connu Stassy, ma meilleure amie. Ses beaux cheveux roux rayonnaient ce jour-là, ses yeux verts me fixaient alors que je pleurais pour la énième fois dans ce placard. Elle m'avait ouverte généreusement et ma tendue la main afin que je puisse me lever, et elle m'a conseillée de savoir déverrouiller n'importe quelle porte pour ne plus jamais que ça se reproduise, et ça a été un succès grâce à l'aide de mon père. Je ne la remercierais jamais assez pour ça d'ailleurs...
Pas mon père en revanche... Plus maintenant du moins.