𝟷. 𝙼𝚊𝚞𝚟𝚊𝚒𝚜 𝚝𝚎𝚖𝚙𝚜.

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Bonjour, bonsoir ! 🔪🌺
Ready ? Il plonge direct dans l'ambiance celui là.❄️
TW : abus de violence.






« Le danger que l'on pressent, mais que l'on ne voit pas, est celui qui trouble le plus. »
-Johann Wolfgang von Goethe




❄︎




𝚂𝙴𝙿𝚃𝙴𝙼𝙱𝙴𝚁.☔️





Rode.





— Putain, ça gèle ! m'exclamé-je en serrant d'avantage mon écharpe autour de mon cou.

Les chauffages de l'établissement sont tous étrangement éteints. Le froid s'insinue par les dormants des fenêtres, créant une ambiance plus que glaciale dans toutes les salles.

C'est la fin de la journée. Je suis exténuée, il fait un froid de canard, l'heure défile d'une lenteur horrifiante. Des cernes prononcés logent le dessous de mes yeux, et accompagnent mon teint blafard. Comme tous les jours, la fatigue me frappe à la même heure de la journée.

Je relâche un soupire d'accablement en m'affalant sur ma table encombrée de mes affaires. Mes bras se croisent et ma tête repose entre eux dans un dernier élan de désespoir, évitant ainsi à mon crâne d'exploser sous la pression des lumières blanchâtres qui donnent un étrange climat à la salle.

Cela fait bien longtemps que j'ai décroché du cours. La voix de Monsieur Goodwin s'est affaiblie au fur et à mesure des deux heures qui ont suivi. Tout ce qui me serait favorable c'est un peu de calme. Trente secondes, même dix...

Je n'ai qu'une hâte ; prendre une douche brûlante et m'envelopper dans ma couette sans m'en défaire du week-end entier. Et boire un bon thé brûlant. Des dizaines de tasses de thé.

Ma tête s'oriente vers la fenêtre sans que je puisse me contrôler. Le temps est gris. Une pluie aux débuts orageux se déverse sur les bâtiments qui constituent mon lycée. Les arbres remuent au rythme du vent, laissant tomber quelques feuilles encore vertes sur le sol déjà recouvert.

Les journées ici sont moroses. Dépourvues de vie à mon goût, je ne voyais déjà aucun intérêt à habiter à Londres, et encore moins aujourd'hui, mais si seulement ma famille ne se fiait qu'à moi, nous aurions déménagé à peine arrivés.

Un frisson désagréable me parcourt l'épine dorsale. Un souffle quitte ma gorge, pendant que je clos mes paupières une seconde. Une voix résonne en arrière-plan, sûrement celle de Jack Goodwin, un professeur de mathématiques qui ne sait pas captiver ses élèves. Un léger brouhaha s'est propagé dans la classe. Comme chaque vendredi soir, en fait.

La lumière s'estompe, mes pupilles scrutent attentivement l'environnement docile qui se trouve dehors. L'église, intégrée au bâtiment administratif, au toit pointu comme une aiguille, et au style gothique comme le reste du lycée.

La nuit tombe au loin dans l'horizon. Une brume fine s'étend sur le haut des bâtiments, recouvrant légèrement leurs toits, ajoutant quelque chose d'effrayant à la ville.

De mystérieux. D'insidieux.

Des élèves se déplacent sous les couloirs protégés par le toit du lycée. Tous les chemins sont abrités et reliés directement à la cour ou à l'extérieur en général. Je les observe rire et se tenir les bras en acheminant leur tracé jusqu'à ce qu'ils disparaissent derrière le grand chêne qui trône au milieu de l'espace vers entouré de bâtiments.

— Rode ! Ça fait une heure que je t'appelle.

Mon esprit se concentre sur les seules paroles dissociables, que j'accepte de percevoir. En même temps, je joue avec les cordons de mon bracelet en les entortillant pour ne former qu'un nœud se défaisant une fois la pression moins puissante.

SMOKEMINDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant