𝟸. 𝚉𝚊𝚒𝚌𝚑𝚒𝚔.

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Bonjour, bonsoir !🔪🌺






« Il vaut mieux croire que ne pas croire; en faisant, vous apporterez tout au royaume de la possibilité. »
-Albert Einstein




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𝚂𝙴𝙿𝚃𝙴𝙼𝙱𝙴𝚁.☔️





Rode.





Le vide condamnable est parfois notre seul moment de réflection, notre unique ami où trouver refuge. Tout comme la solitude. Certaines personnes trouvent cette pensée triste ou déplorable. Moi, j'y déniche du réconfort. J'y découvre ma place.

Le silence n'est pas une honte, ou un acte dont on doit se cacher. Le silence c'est savoir transmettre ce que l'on ressent sans le besoin permanent d'utiliser la parole, sans forcément être capable d'entendre.

Alors on s'y habitue. On prend ses aises. On y est chez soi.

Parfois, ce même mutisme peut nous sauver de beaucoup de voix entêtantes. Il nous évite de nous accrocher à un espoir qui terminera brisé.

Il nous protège de souffrances ultérieures. Il abrège la vérité.

Seulement, peu d'Hommes le comprennent, et finissent détachés de la réalité.

On donne une quantité démesurée voire exubérante, et on attend qu'on rende en retour. Mais on ne reçoit jamais rien. Et c'est la même chose que parler. On déblatère, on patiente jusqu'à avoir une réponse. Mais celle-ci reste continuellement bloquée dans la gorge. Celle-ci ne vient jamais non plus.

L'assaut d'une poignée qui s'abaisse fend le bruit inexistant de l'air. Je n'ai pas besoin de me tourner en direction de la porte — qui vient de laisser passer un rayon de lumière extérieur — pour être certaine de quoi il s'agit. Ou plutôt de qui.

L'inspectrice Mayers, chargée de l'enquête, prend place sur la chaise positionnée en face de moi. Ses mains maintiennent un carnet noir d'où je peux déceler quelques feuilles s'échappant d'un dossier paraissant confidentiel.

Ses doigts posent délicatement le calepin sur la table en acier. Seules mes respirations percent la quiétude de la salle d'interrogatoire. Cela fait une heure et quart que je suis attachée et assise sans être autorisée à bouger. Et pourtant aucun individu ne m'a encore posé de questions.

J'imagine qu'elle va s'en charger en première.

J'ai envie de pisser. J'ai soif.

Une horloge murale me permet de tenir sans m'effondrer en sanglots. Je sais pertinemment pour quelle raison je suis ici, ça m'inquiète.

Mais je ne sais comment je me suis localisée ici. Prête à subir un interrogatoire concocté pour les méchants , digne des plus grands criminels de l'histoire.

Vivement que mon père se pointe, pour que l'anecdote s'arrête là et qu'on en finisse. Je sais déjà comment je vais être accueillie. À la maison, au lycée, dans la rue, sur les chaînes télévisées...

Si cette affaire s'ébruite trop et devient plus qu'une rumeur de couloir, alors je peux officiellement dire adieu à tous les rêves qui m'attendent à l'après guerre. Mes doux mirages.

— ...rod... sais... ce que... là ?

Je n'entends que quelques parcelles de sa voix rugueuse, entachée par la soixantaine qui s'abat doucement sur son état.

SMOKEMINDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant