𝙿𝚛𝚘𝚕𝚘𝚐𝚞𝚎.

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Bonjour, bonsoir ! 🔪🌺
(J'ai écrit le prologue avec Chihiro dans les oreilles, c'est un conseil si vous voulez vous plonger pleinement dans l'ambiance, en plus de la pluie.❄️)






« On est tous à la recherche d'une frontière, une ligne claire entre le rêve et la réalité. »
-Tahar Ben Jelloun




❄︎




𝚀𝚞𝚎𝚕𝚚𝚞𝚎 𝚙𝚊𝚛𝚝 𝚍𝚊𝚗𝚜 𝚕'𝚒𝚗𝚏𝚒𝚗𝚒𝚝𝚎́ 𝚍𝚞 𝚝𝚎𝚖𝚙𝚜.





Rode.





Avez-vous déjà rêvé ?

Car celui-ci est poignant, dantesque et si cru qu'il paraît réel. Un récit relaté aux enfants afin qu'ils se retiennent de crier au couché. Au final, ils finissent par hurler. De peur, de rage, ou d'horreur, l'histoire est pourtant toujours la même.

Et la crainte n'accroît que plus au fil de la légende.

Un rêve qui procure la même terreur qu'un monstre sous le lit, que les menaces d'un parent, que le fond de l'océan ou que la mort lorsqu'on est enfant.

Un rêve si massacrant qu'il en devient un cauchemar qui nous dépasse.

Insurmontable, indomptable.

Fictif, aux tendances véritables.

Mes yeux s'ouvrent brusquement, mes pupilles trouvent le vide.

Un éclair bleuté vient briser le clame de la nuit alimentée de pluie. À la suite, c'est une tempête orageuse qui s'abat sur les hauts bâtiments m'entourant, l'eau formant un ruisseau divaguant spontanément dans les plaques d'égouts.

Un son divergent s'érige autour de moi, l'humidité s'emporte sur le polyéthylène des poubelles, celles-ci proches de mes jambes nues étant mouillées.

Mon souffle d'ores et déjà erratique s'accélère, et mon cœur fait de même. Il pulse promptement contre ma cage thoracique et ma main recouvrant le haut mon torse.

Ainsi qu'il voudrait y sortir, implorant de s'expulser. Comme si mon corps souhaitait arrêter de vibrer, dans le but de me laisser sans vie, ici, blessée ou meurtrie. Dans la pénombre de Londres, abandonnée dans une ruelle, entachée et détruite.

Rêveuse mais pourtant tellement consciente.

Jamais je n'aurai dû ouvrir ces paupières.

Des flots chutent sur mon front, et glissent le long de mes tempes en même temps que la sueur qui habite ma peau devenue blême.

Mes joues sont ferventes, je les imagine rougeâtres et gonflées part des larmes silencieuses affluant sur la surface de mes pommettes. Mes épais cheveux sont ruisselants, près à êtres essorés, imbibés de pluie et d'impuretés.

Merde, lève-toi !

Mon corps est si froid... Aussi froid qu'un cadavre de longue date. Aussi glacial que du givre, que les yeux bleus transperçants de mon père.

SMOKEMINDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant