CHAPITRE 8. Espérance

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Cela fait une semaine que je déjeune tous les matins avec Hadès, pour justifier ces entrevues, nous avons dit aux autres que j'aimerais apprendre le grec, et comme Hadès et le seul à le pratiquer encore, d'ailleurs, c'est le seul à parler autant de langue. Il m'a expliqué qu'il était obligé de parler un peu toutes les langues, il n'y a qu'un enfer, et beaucoup de langue pour beaucoup d'âmes. C'est donc le meilleur des professeurs. Déméter, s'est moqué de nous, nous disant qu'ils le parlaient tous, elle m'a ri au nez en me disant avec plein de sous-entendu, qu'elle comprenait, que je préfère que ce soit Hadès qui le fasse.

Les frères et sœurs du dieu des enfers se doutent de quelque chose, mais n'en parlent pas, je pense qu'Hestia y est pour quelque chose. Un soir pendant le repas, Hadès, a fait une gaffe, alors que Cerbère était encore caché derrière moi pour me faire peur, ce chien est encore plus démoniaque que son maître. Hadès m'a parlé en français, en me disant de faire attention, et en m'appelant ma douce, avant de réprimander Cerbère. Néanmoins ce qu'il n'avait pas anticipé, c'est que Laura, qui était avec nous, est aussi française, elle a donc compris, elle s'est empressée de le traduire à tout le monde, et c'est là qu'Hestia a réprimandé tout le monde.

Ce matin, je me suis réveillé aux aurores, nous sommes dimanche et à cette heure tout le monde dors encore, ne sachant pas trop quoi faire, je décide de me préparer et d'aller voir Hadès pour lui faire une surprise, j'aimerais trop voir le dieu des enfers, dormir comme un bébé. Je me décide alors à me rendre chez lui.

Devant sa porte, je toque, mais personne ne répond, il doit donc être encore en train de dormir, je rentre à pas de loup dans sa chambre, il n'est pas dans son lit, ni dans la salle de bain, je ne le trouve pas. Dépité, je sors de sa chambre, et vais me promener dans les jardins, au loin, je vois Cerbère faire ses besoins du matin, je m'approche tout doucement de la bête, pour ne pas la brusquer.

-. Cerbère, l'appelé-je. Tu dois savoir où est ton maître toi, tu veux bien me conduire à lui.

Le chien à trois têtes s'avance et me pousse légèrement pour me faire comprendre qu'il faut que je le suive. Cinq minutes après le chien m'a conduit devant une chambre dans la maison des domestiques d'Hadès, je ne sais pas si je dois entrer, que vais-je trouver à l'intérieur, si ça se trouve, c'est la maison de l'une de ses amantes et il est en train de prendre du plaisir avec elle, je pose mon oreille sur la porte, pas de gémissement. J'entre sans frapper, avance un tout petit peu, j 'entends Hadès dire comme une sorte d'incantation en grec. Il est debout devant un lit où est couché Adélaïde, la veille dame qui venait me chercher quand il avait besoin de mes services, elle a l'air souffrante, alors que je regarde Hadès, trois femmes hideuses se présentent devant le lit. Habillées d'une longue toge noire, elles font vraiment peur, leur teint est blafard, tout gris, de long très long cheveux blancs, enfin si on peut appeler ça des cheveux, elles n'ont presque rien sur le crâne, juste quelques mèches qui tombe par-ci par-là. Celle du milieu sort de sa manche quelque chose, un long fil, au bout de ce fil est suspendu un œil, à ce moment, je mets ma main devant ma bouche pour m'empêcher de vomir, c'est répugnant. L'œil se tourne vers moi, ce qui fait automatiquement tourner les trois femmes vers moi. Je vois enfin leur visage correctement, elles n'ont pas un centimètre de leurs peaux qui n'est pas ridé, et le pire aucune d'elles n'a d'œil, seulement deux trous noirs à la place.

-. Espérance que fais tu ici, dit Hadès.

Il me prend par le bras, et me fait sortir de la chambre.

-. Hadès, qui sont ces femmes, que font-elles à Adélaïde ? Débité-je.

-. Espérance reste là, je t'expliquerais tout après, pour le moment reste là ne bouge pas, je reviens, me calme Hadès.

Il rentre dans la chambre, je reste là à l'attendre comme il me l'a demandé. Que se passe-t-il, Adélaïde doit être malade, mais pourquoi il ne la soigne pas avec leurs remèdes, et ces femmes hideuses, qui sont-elles.

Depuis maintenant une bonne dizaine de minutes, je fais les cent pas dans le couloir, que si je continue, je vais finir par trouer le sol. Hadès sort de la chambre, j'allais commencer à reposer toutes mes questions, Hadès m'en empêche, d'un signe de main.

-. Pas là, vient, on va dans ma chambre.

Je le suis, on rentre dans sa chambre et Hadès va s'asseoir sur un fauteuil et plonge son visage dans ses mains. Je vais m'asseoir en face de lui sur un repose-pied. J'attends qu'il parle en premier, je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans cette chambre, mais cela à du être pénible pour lui. Il relève son visage, et pose sa main sur ma joue.

-. Ma douce Espérance, tu n'aurais jamais dû voir ça, murmure le dieu.

-. Qui étaient ces femmes, hésité-je à demander ?

-. Les moires, tu viens d'assister à...

Il cherche ses mots pour que je comprenne.

-. Tu viens d'assister, à des obsèques, dit-il.

-. Quoi, vous voulez dire qu'Adélaïde est morte.

-. Oui, elle était vieille, c'était son heure, et ses femmes que tu as vu son venu chercher son âme, pour l'amener aux Champs Élysées.

Quoi, c'est quoi ce truc, les Champs Élysées comme à Paris, je ne comprends rien, devant ma tête, il doit comprendre que je ne pige pas le moindre mot.

-. Les Champs Élysées se trouvent en enfer, c'est un peu comme le paradis, si tu veux, Adélaïde vas y reposer.

-. Pourquoi ne pas l'avoir soigné, demandé-je.

-. Elle était vieille, Espérance, cela fait maintenant soixante-dix ans qu'elle était à mon service, il était temps pour elle de partir.

-. Elle aurait pu vivre encore beaucoup d'années, vous auriez pu lui donner le nectar des dieux, comme à Laura et Mari, proposé-je.

-. Ce n'est pas comme ça que ça marche, si Laura et Mari ont bu le nectar, c'est parce qu'elles se sont mariées avec des dieux, explique-t-il.

-. Pourquoi, ne pas changer les lois alors, ce serait une récompense, pour tous les loyaux services, accomplis...

-. Espérance, je comprends ta détresse, mais ce n'est pas possible, très peu de personne sont au courant pour cet élixir, les gens croient que c'est un mythe... Comment es-tu au courant d'ailleurs, demande-t-il ?

-. Heu Laura me là dit, je suis du genre à poser beaucoup de question ? Dis-je timidement.

-. OK, je sais que c'est dur, j'appréciais énormément Adélaïde moi aussi, pour les humains la vie à une fin, soulève Hadès.

-. Oui, je sais, mais j'en ai marre de voir la mort attraper les gens que j'aime, pleuré-je.

Hadès me prend dans ses bras, et me serra fort contre lui. De la chaleur monta en moi, je ne sais pas si c'est parce qu'il est le roi des enfers, ou si c'est parce qu'un sentiment de sécurité, c'est emparé de moi. Je me sens en sécurité dans ses bras, j'ai l'impression qu'il ne peut rien m'arriver. C'est ce Hadès que je préfère, celui qui me réconforte, qui se confie à moi, qui me fais rire. J'aime avoir ces papillons dans le ventre quand je suis avec lui, ses lèvres sur les miennes, sa peau contre la mienne quand il me touche, me prend la main, ou comme à cet instant présent dans ses bras. J'aime aussi ce ressenti qui me prend quand il m'arrête dans un couloir pour me voler un baiser, pour que personne ne soit au courant, nos petits-déjeuners, nos faux rendez vous, pour qu'il m'apprenne à parler Grec, d'ailleurs, il faudra vraiment qu'il m'apprenne deux ou trois mots, que si on m'interroge, je sache répondre.

J'aime tout ça, en lui, et... Oh, mon Dieu, mon cœur vient de rater un battement, je viens de réaliser quelque chose, ce n'est plus que de simple petit sentiment à présent, je suis tombé amoureuse du dieu des enfers, je suis amoureuse d'Hadès...

OLYMPUS: TOME I :HADESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant