𝑯𝑶𝑷𝑬𝑳𝑬𝑺𝑺 (TERMINÉE)

𝐅𝐥𝐚𝐬𝐡𝐛𝐚𝐜𝐤 𝐈𝐈𝐈⎮𝐏𝐚𝐫𝐤𝐞𝐫

Derrière chaque évidence se cache des points de vue différents.
Parce qu'une évidence ne l'est pas forcément pour tous.

Bonne lecture mes amours, n'oubliez pas d'aimer et de commenter.
(Le chapitre est court, mais le prochain retrouve la taille habituelle)

...

Parker
Dix-sept mois en arrière, Juillet

Les lumières sont éteintes en pleine après-midi. Le soleil du mois de juillet a laissé place aux nuages gris de janvier. Il n'a pas encore plu, ce que je trouve assez ironique vu les larmes qui ont coulé sur toutes les joues.

Personne n'a osé croiser mon regard aujourd'hui, à vrai dire, même moi j'ai fui mon reflet toute la journée. Je n'avais pas envie de croiser son visage, tout en sachant que je ne le verrai plus.

Je n'ai pas pleuré, enfin pas comme je le pensais. Ma peine m'empêche de réagir, j'ai juste l'impression que mon âme est au-dessus de mon corps et qu'elle me regarde partir doucement.

Tout s'est passé beaucoup trop rapidement. Je l'entrevois encore monter dans la voiture aux côtés de Scott, je ressens ces pressentiments qui me demandent de garder mon frère sur la terre et je me vois le laisser partir.

Parce que je ne suis personne pour lui dicter sa vie, je ne voulais pas devenir comme notre père qui nous forme tel son idéal.

Jack et moi avons toujours été très différents. Scolaire, le meilleur de sa classe, je n'étais que le râté à côté de lui. Sur la glace, c'était autrement. Nous n'étions plus les deux frères King, nous étions les King. Nous formions qu'un. Moi à l'avant, lui derrière, tous les palets passaient de sa crosse à la mienne. Rares sont les fois où le palet ne finissait pas dans le filet. À nous deux, nous étions le pire cauchemar de nos adversaires.

Maintenant, je me demande comment la vie va se dérouler sans lui. Plus rien n'a de saveur. Même cette pluie qui commence à tomber sur mon corps.

Je suis assis sur ce banc, juste devant le cimetière. Mes vêtements sont trempés, à en juger leur état, je devrais être frigorifié mais je ne ressens rien.

Le seul qui me donnait envie de vivre a complètement disparu, emportant avec lui le soleil au-dessus de nos têtes.

Comment suis-je censé vivre sans celui qui est là depuis mes premiers jours ? Je serai prêt à lui dire que c'est le meilleur des King si ça me permettait de le ramener... Malheureusement, une fois qu'ils sont réellement partis, il n'y a plus de marche arrière.

Il faut simplement vivre avec ce trou béant dans nos poitrines. Parce que c'est la seule chose qu'il a laissé derrière lui. Des personnes détruites par sa perte.

— Attention !

Cette mise en garde résonne deux secondes trop tard. J'ai à peine levé les yeux que je reçois un frisbee sur le front.

— Oh, je suis terriblement désolée. Vous allez bien ?

Évidemment que je ne vais pas bien mais je retiens tous les mots qui affluent dans ma tête. Le choc ne m'a pas fait mal, mon corps refuse de ressentir le moindre sentiment.

Et la douleur est celle qu'il refuse de ressentir depuis qu'on m'a appris sa mort.

— Quelle question, je murmure.

Mes yeux finissent par s'ouvrir. Je tombe sur une femme et mon cœur rate un battement. En général, les brunes ne m'intéressent pas. Mais son sourire est trop réel pour que je le fasse fuir. Ma colère s'évanouit et je ramasse le frisbee.