5.2 - Limerence

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Mardi 18 mars 2025, Shangaï


Alors que les portes de l'ascenseur sont sur le point de se fermer sur moi, une main tatouée s'intercale entre les battants, les faisant se rouvrir sur une silhouette que je ne pensais pas revoir ce soir. Lewis se glisse dans l'appareil en silence, se contentant de se tenir droit à mes côtés. Je peine à comprendre ce qu'il fait là alors qu'il m'a dit devoir rester encore un peu à la soirée il y a quelques minutes à peine mais je n'ai pas le temps de lui poser la moindre question puisqu'il se jette sur moi dès que nous commençons notre ascension à travers les étages. Ses lèvres s'emparent des miennes sans préavis et mon souffle se coupe instantanément sous la ferveur de son assaut. Nos bouches se cherchent, comme mues d'un magnétisme inexplicable et ses mains viennent se perdre dans le bas de mes reins, me rapprochant au plus près de lui et me permettant de sentir la bosse qui déforme déjà son pantalon. Nos souffles s'emmêlent pour rapidement devenir erratiques et, si je ne comprends pas totalement ce qui l'a conduit à me rejoindre, je n'ai pas le loisir d'y réfléchir très longtemps puisqu'une petite sonnerie d'alerte se met à retentir dans mon esprit.


- Lewis...


Je tente de l'interpeller alors que ses lèvres se perdent dans mon cou, rendant mon souffle plus court encore. Ses mains parcourent mon dos tandis que sa bouche me torture et il se contente de m'adresser un grognement qui fait vibrer tout mon corps comme simple réponse.


- Lewis, on est dans un ascenseur...


Mes paroles ne semblent pas l'atteindre et alors que je me liquéfie sous ses caresses tout en désespérant à l'idée que quelqu'un nous surprenne, c'est lui qui m'étonne en s'écartant soudainement de moi pour reprendre sa place dans un coin de l'ascenseur au moment où ce dernier s'arrête dans un ding caractéristique. Un couple parlant une langue que je ne comprends pas nous rejoint dans l'appareil et je me recule dans une coin pour leur laisser de la place. Ils ne semblent pas remarquer que mon souffle est court, ou ne font pas mine de s'en soucier, tandis que Lewis garde un air impassible de son côté. Nos regards se croisent dans le miroir qui tapisse l'une des parois de l'appareil et le feu que je vois brûler dans ses yeux enflamme mes joues et mes entrailles.  Ses prunelles parcourent ma silhouette sans aucune gêne, comme s'il pouvait voir à travers mes vêtements par ce simple geste. Il connait chaque courbe et chaque aspérité de mon corps, aussi j'ai l'impression de sentir ses mains se perdre sur ma peau lorsqu'il me détaille de cette façon. Il descend lorsque nous nous arrêtons de nouveau, cette fois à l'étage de son écurie, et il ne me jette pas un regard, sa main frôlant simplement la courbure de mon dos lorsqu'il s'éloigne pour s'avancer dans le couloir de l'hôtel. Je me contiens pour ne pas hurler de le voir s'écarter de la sorte et maintiens un visage aussi inexpressif que possible le temps que nous parvenions à mon étage, trois niveaux au-dessus. Je me faufile hors de la cabine et retire mes escarpins lorsque les portes se referment pour laisser mes pieds profiter de la douceur de la moquette plutôt que la torture qu'ils subissaient jusqu'ici. Je reste quelques instants figée dans le couloir lorsque l'ascenseur se referme derrière moi, peinant à réaliser ce qui s'y est passé en l'espace de quelques petites minutes, avant de reprendre mon chemin. La porte de ma chambre émet un petit bruit reconnaissable quand je la déverrouille à l'aide de ma carte magnétique et, alors que je fouille ma petite pochette pour saisir mon téléphone en pénétrant dans ma chambre, une main se pose sur ma bouche tandis qu'un corps massif me pousse à entrer dans la pièce en claquant la porte derrière moi. Je reconnais immédiatement l'odeur de Lewis, mais ce constat ne suffit pas à calmer les battements de mon cœur qui s'emballe de plus belle en comprenant l'identité de ce visiteur inespéré. Le souffle de Lewis est court lorsqu'il s'échoue dans mon cou et je peux sentir à la vitesse de sa respiration qu'il a couru dans les escaliers nous séparant pour me rejoindre. Ses mains s'emparent de mes hanches tandis qu'il plaque mon dos contre la porte pour la refermer dans un claquement et je n'ai pas le temps de reprendre mon souffle que ses lèvres s'emparent déjà des miennes dans un baiser fiévreux.


Les braises de notre amour - Lewis HamiltonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant