Réflexion

943 40 344
                                    


Gab : « Réunion de crise ! Dans 30 minutes chez moi !!!!!! »

Gabriel quitta le bureau en trombe, rouge de gêne, le cœur battant à tout rompre. Ses pensées tourbillonnaient, assaillies par un mélange d'incrédulité et d'embarras. Son patron, Jordan, venait de lui faire une proposition si invraisemblable qu'il n'avait eu d'autre choix que de fuir. Il était incapable de réfléchir sur le moment, comme si son cerveau s'était figé face à l'absurdité de la situation. Comment avait-il pu en arriver là ? Quelle série de malentendus ou de circonstances l'avait conduit dans cette impasse ?

Steph : « J'arrive !!! Je ramène de quoi boire ! »

Ah, Stéphane... Toujours fidèle à lui-même, incapable de saisir la gravité des choses, même dans les situations les plus sérieuses. Mais aujourd'hui, Gabriel ne comptait pas lui reprocher son attitude désinvolte. En vérité, il savait qu'il aurait bien besoin d'un ou deux verres pour réussir à expliquer à son meilleur ami dans quel pétrin il s'était mis.

Les minutes passèrent, et Gabriel franchit enfin la porte de son appartement, encore secoué. Devant l'entrée, Stéphane l'attendait déjà, une bouteille de vin blanc à la main et un air détendu sur le visage, comme si tout cela n'était qu'une simple occasion de discuter autour d'un verre. Ils échangèrent un regard silencieux. Gabriel ouvrit la porte, laissant entrer Stéphane sans un mot. L'air pesant n'avait pas l'air d'atteindre son ami, qui paraissait toujours aussi insouciant.

À l'intérieur, dans le calme de son appartement, Gabriel posa ses clés avec un soupir lourd de fatigue. Ils retirèrent leurs vestes, puis, sans même échanger de paroles, se dirigèrent vers le salon. Gabriel alla chercher deux verres dans la cuisine pendant que Stéphane s'affalait sur le canapé, jambes croisées, visiblement pressé d'en savoir plus.

« Alors, tu m'expliques ce qui se passe ? » lança Stéphane avec impatience. « Qu'est-ce qui est si urgent pour que tu convoques une « réunion de crise » ? Tu sais que tu utilises jamais ce mot pour rien ! »

Gabriel, toujours dans la cuisine, prit une profonde inspiration, tentant de calmer la boule d'anxiété qui lui comprimait la poitrine. Il s'avança lentement vers son ami, les mains légèrement tremblantes, et s'assit en face de lui.

« Tu me promets de ne pas te moquer ? » demanda-t-il en baissant les yeux, les mains nerveusement agrippées à son verre.

« Allez, accouche ! T'es en train de me rendre fou, là » cracha Stéphane, de plus en plus impatient.

Gabriel prit une profonde inspiration, comme s'il avait besoin de tout son courage pour prononcer les mots suivants.
 
« Jordan... Mon patron... Il m'a proposé de... m'apprendre le sexe » murmura-t-il à peine audible.

À ces mots, Stéphane, en plein milieu d'une gorgée de vin, faillit s'étouffer. Il toussa bruyamment, cherchant ses mots. 

« Attends, attends... Il a QUOI ?! » s'exclama-t-il, les yeux écarquillés de stupeur.

« S'il te plaît, ne me force pas à me répéter » supplia Gabriel en s'enfonçant dans le canapé, le visage rouge de honte, souhaitant disparaître.

Stéphane le fixait, bouche bée. 
« Gab, mais pourquoi il te proposerait ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » demanda-t-il, visiblement perplexe mais aussi curieux.

Gabriel soupira longuement, visiblement épuisé par l'embarras de la situation.
 
« Je lui ai tout avoué... balbutia-t-il. Tu te souviens, l'autre soir, au bar « Exit » ? J'avais trop bu et il était là... À un moment, il s'est mis à vouloir me donner des conseils, à se mêler de ma vie amoureuse. J'étais complètement épuisé et en colère, alors je lui ai balancé que j'étais toujours vierge... »

PropostaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant