𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟻

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Ava, Présent

Mercredi

PAPA ! AHH HAHAHA Regardez-la !! Pauvre petite chose vide. PAPA ! PAPA !Elle est tellement stupide et nulle cette fille. Même pas belle en plus. PAPA ! PAPA !Elle aurait dû aller vers les gens aussi. Vas-y, dis-luii ce que tu penses de toute façon, : elle n'a pas de cœur, c'est grave marrant !! PAPA ! PAPA !

4 h 00

Je me réveille en sursaut après avoir fait de nouvelles fois ce cauchemar. Je sens mes membres qui se mettent à trembler, je reprends difficilement mon souffle.

Cette histoire va apparemment me suivre toute ma vie...Puis, tout me revient à l'esprit, je suis à présent bien réveillée.

Des premières larmes commencent à rouler, puis des secondes et encore. Je n'arrive plus à m'arrêter de pleurer, au secours, je n'arrive pas à me calmer.

5 h 30

Mon souffle recommence seulement à se réguler. Mes sanglots s'espacent, mes larmes vont peut-être bientôt s'arrêter de couler, mais ma tristesse, elle, ne partira pas. Pourquoi ? Ces nuits si mouvementées deviennent une routine, mais la fatigue qui s'accumule me rend de plus en plus à cran.

Je sais pertinemment que c'est trop tard pour rendormir en étant encore à fleur de peau, alors je me lève, puis je m'habille rapidement avant de sortir pour courir. Il fait toujours nuit noire, j'ai l'habitude de faire ce parcours, je ne me priverais pas de faire mes rituels pour des personnes...

Au bout de dix minutes de course, j'entendis cette musique « Hold on » passer dans mes écouteurs.

I can't imagine a world with you gone

Cette chanson me donne toujours autant de frissons en l'écoutant. Ces paroles si belles et terribles me font toujours autant d'effets qu'avant, mais je ne peux pas me résigner à l'enlever de ma playlist, même si je me fais du mal. Mon cerveau s'arrête quelques minutes de réfléchir, le temps de passer une nouvelle rue.

Mais mon cœur réagit pour moi, je m'arrête alors le long d'une ruelle étroite. Je m'assois, adossé au mur. J'entreprends de reprendre mon souffle tout en sentant mon corps trembler. Je relève rapidement la tête en entendant des bruits de pas. C'est à ce moment précis qu'un visage capuché sort de l'ombre.

Le voir ici me surprend, je ne m'y attendais pas.

Je le vois alors s'assoir en face de moi à une distance raisonnable. Ses traits se crispèrent, il me regarde longuement.

— Respire, Ava, tout doucement. On va le faire ensemble, ok . Inspire maintenant expire. Voilà, continue, c'est bien.

Entre temps, il s'est rapproché, je peux désormais sentir son souffle et la chaleur de sa main sur moi. Plusieurs minutes plus tard, je me suis enfin calmée, même si des larmes continuent de perler le contour de mes yeux.

Puis, nous restons ainsi, assis en face de l'autre, sans rien dire, comme si aucun de nous deux ne voulait casser cette bulle qui s'est installée. J'aime le fait qu'il ne pause aucune question, j'aime le fait d'être entouré de quelqu'un sans pour autant parler. Le silence est parfois plus efficace que mille mots... Les premiers faisceaux de lumière se manifestent, c'est le moment que je trouve alors pour m'éclipser. Toujours dans ce silence cruel et apaisant.

En faisant le chemin inverse, des centaines de questions se bousculent.

Pourquoi la vie est-elle bourrée de coïncidences pour que je le rencontre à ce moment ? Et puis il n'a pas eu la réaction que je pensais qu'il aurait eu. Il a même été gentil. Je ne comprends plus rien à ce qu'il se passe en ce moment. Je n'ai peut-être jamais compris certains casse-tête, mais la, c'est pire encore.

7 h 30

Me voilà maintenant douchée, préparée et prête à endosser les cours, comme si ce qu'il s'était passé avant était un simple cauchemar qu'on pense seulement en se réveillant et en n'y prêtant pas plus d'attention. Mon cauchemar à moi... Mes pensées se tuent enfin lorsque Mme Johnson ouvrit la porte de la salle de classe. Ma place m'attend, à côté d'Hayden. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que quelque chose a changé aujourd'hui. Et je crois bien qu'Hayden l'a compris, puisqu'il ne m'a presque pas parlé du cours. Bien qu'avec mon manque de concentration et le fait que j'ai surement une sale tête, on pouvait cerner quelque chose d'anormal. Les cours s'enchainèrent un à un comme une mélodie continue. Lorsque sonne l'heure du midi, je faillis quasiment rester sur ma chaise si l'on ne m'avait pas parlé. Je ne sais même pas qui c'était.

Mais j'arrive quand même au réfectoire et je m'installe sur une table seule, ne voyant pas mes amis.

Ils arrivèrent quelques minutes plus tard.

— Comment ça va, ma belle ? On était à la table, là-bas, tu ne nous as pas vus ? Dit June en montrant un endroit du doigt.

— Tu n'as pas l'air dans ton assiette. Remarque Casey

Sans blague, comme si je ne le savais pas déjà, c'est ce que j'ai envie de lui répondre, mais je ne dis rien.

Puis, je croise ce regard. Nous restons les yeux dans les yeux quelques secondes avant de rompre ce regard lourd de sous-entendus. Ce déjeuner me paru si long, que je ne retenus rien, que ce brouhaha incessant et le rire des uns et des autres. Je recommence à replonger dans mon monde, à être dans ma coque de verre.

Tout s'enchaine, la sonnerie, les derniers cours, la sonnerie de nouveau.

La journée se serait arrêtée pour moi si je ne devais pas aller faire du shopping avec June. Nous nous rendons au centre commercial en compagnie des trois garçons.

J'abandonne vite l'idée d'aller de boutique en boutique pour rejoindre Hayden à qui on a fossé compagnie. On commande alors une boisson dans un café.

— Ok, je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je vois bien que tu ne vas clairement pas bien.

— Nan ne t'inquiète pas, je suis juste un peu fatigué. Lui répondis-je avec un ton qui, je l'espérais, convaincant.

— Ava je veux que tu saches que je suis là et même si tu n'as envie de rien dire, je veux bien rester avec toi.

Nous passons le reste de l'après-midi ensemble à parler de tout et de rien. Je me détendis légèrement, même si j'étais toujours crispé et cela se voyait. Ma jambe bouge et je ronge mes doigts en permanence.

À part ça, ce n'était pas si compliqué que ça.

Nous sommes ensuite partis manger dans un fast-food. La nourriture était bonne, même si je n'ai pas énormément mangé. Ma soirée se mélangea comme un brouillard, mais je me rappelle du principal.

J'entends des personnes parler :

— Qu'est-ce qu'il se passe avec Ava putain ?

— Rien

— Alors pourquoi tu lui adresses le même regard ?

— Je comprends pas

— Arrête tu me lançais le même regard à une période. Si tu sais des choses, dis-le moi.

— Je sais rien ok

—Je ne te crois pas.

Au fur et à mesure, je repris conscience, je me suis endormie dans la voiture d'Hayden. Et ils sont en train de parler de moi !

Puis le flou...le sommeil repris.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 26 ⏰

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