Fiction OrelxGringe - J'ai trop peur de te perdre.

Partie 11 - Les pleurs.

« Eh, eh, eh, Aurél...! Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu pleures ?! »

Il secoua la tête lorsque le plus grand lui demanda ça en panique quelques jours plus tard chez lui. Il n'arrivait plus à s'arrêter de pleurer. Après leur rendez-vous d'un peu plus tôt en ville, il avait pris son courage à deux mains et avait demandé à Guillaume quand celui-ci l'avait ramené s'il souhaitait monter boire un dernier verre chez lui. Et, ainsi, voir pour la première fois l'intérieur de son petit appartement. Son intimité qu'il avait gardé secrète jusqu'ici. Sans surprise, ce dernier avait évidemment accepté, heureux d'enfin pouvoir voir où il habitait et il l'avait mené jusqu'à son appartement, le cœur battant à mille à l'heure dans la poitrine. En réalité, il lui avait proposé de monter car il devait lui parler. Lui parler de Julien. Il n'arrivait pas à oublier les mots que lui avait dit la dernière fois ce dernier. Julien s'était invité sur son lieu de travail pour le menacer, clairement, d'accepter ce qu'il demanderait de lui dans les prochains jours – un mois il avait dit – ou sinon il dirait la vérité à Guillaume. La vérité sur le fait qu'ils se connaissaient en réalité tous les deux et même lui raconter ce qu'ils avaient fait pendant de longs mois ensemble. Enfin... ça c'était s'il choisissait de lui raconter la vérité, car il lui avait aussi fait comprendre que grâce aux photos et vidéos de lui qu'il avait retrouvé sur son ordi, il pouvait aussi inventer un mensonge tel que Guillaume le rejèterait. Alors il avait pris la décision, même si c'était douloureux et qu'il avait peur de sa réaction, de tout lui dire avant que Julien ne le fasse. Il préférait le faire lui, même si la finalité devait être que Guillaume mette fin à leur relation. Car il en était sûr, Guillaume serait dégoûté de lui – même s'il n'était plus le même qu'à l'époque, ce drogué ne (sur)vivant que pour avoir sa prochaine dose, allant jusqu'à se prostituer à son dealer pour recevoir ce qui le maintenait en vie. Sauf que lorsqu'ils avaient été assis tous les deux côte à côte sur son canapé, une tasse de thé fumante sur la table basse devant chacun d'eux – ils n'avaient pas eu envie d'alcool au final et il n'avait pas vraiment eu de quoi dans son frigo de toute façon –, il n'avait pas trouvé les mots, ayant bien trop peur de les prononcer, et avait demandé à Guillaume de l'embrasser à la place. Celui-ci s'était exécuté et lorsque leurs lèvres s'étaient trouvées, il s'était dit que si ce que Julien voulait c'était coucher avec lui, alors il préférait le faire avec Guillaume en premier. Il s'était donc allongé sur le dos doucement tandis que Guillaume l'embrassait toujours, l'autorisant ainsi à aller plus loin – message que apparemment ce dernier avait très bien compris –, sauf qu'à un moment il avait paniqué en le sentant aussi proche de lui et l'avait repoussé. Il s'était senti oppressé, des souvenirs de quand Julien se penchait de même sur lui des années auparavant flashant derrière ses paupières closes, et il l'avait alors supplié d'arrêter. Arrête, non... Guillaume s'était immédiatement redressé, le laissant respirer de nouveau, et c'est là qu'il s'était mis à pleurer, n'arrivant plus à réguler sa respiration erratique tant la panique qu'il avait soudain ressentie en lui était grande. 

« Aurél, attend... Redresse-toi... Viens-là... »

Il se laissa faire lorsque Guillaume l'aida à se redresser sur le canapé, mais eut tout de même un mouvement de recul une fois assis, ayant l'impression que sa peau le brûlait rien qu'à son toucher. Guillaume haussa les sourcils de surprise à cette réaction de sa part à son contact et il lui lança un regard implorant en se rendant compte de son geste :

« Pardon... Je suis désolé...

— Pardon ? répéta Guillaume d'un air confus avant de le dévisager d'un air soucieux. Aurél... Qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Quelque chose que je n'aurais pas dû ? Si c'est ça je m'excuse. Je ne recommencerais pas, je te jure.