Partie 17 - Appartenir.

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Un mois plus tard.

Il n'arrivait pas à croire qu'ils l'avaient fait, enfin. Il respirait fortement, essoufflé, et entrouvrit les yeux pour regarder devant lui. La petite chambre était plongée dans la pénombre donc il ne voyait rien, mais il pouvait sentir les doigts de Guillaume dessiner une arabesque sur son dos avec douceur. Il tenta alors de se redresser contre lui, ressentent soudain le besoin de le voir, et il entendit un petit clic avant que le visage de Guillaume apparaisse devant ses yeux.

« Ça va, Aurél ? Tout va bien ? » lui demanda son copain en l'aidant à se redresser à ses côtés après avoir allumé la lumière et il le sentit attraper avec douceur son avant-bras afin de le caresser, comme il aimait à le faire.

Il ne sut pas quoi répondre un instant avant de voir un air soucieux s'inscrire sur le visage de Guillaume qui le poussa à hocher la tête précipitamment pour le rassurer.

« Oui. Tout va bien. Et toi ?

— Moi ? répéta d'un air étonné son copain en exhalant un petit rire. On ne peut mieux. Je suis content qu'on l'ait fait, enfin.

— Oui, moi aussi... répondit-il avant d'esquisser un petit sourire timide à l'encontre de Guillaume. Excuse-moi d'autant t'avoir fait attendre.

— Tu rigoles ? Je ne disais pas ça pour ça, mon chat. Désolé, c'était maladroit. Je suis content d'avoir attendu, qu'on l'ait fait à notre propre rythme. C'est ce qui compte.

– Mm... »

Il se perdit un instant dans ses pensées et il sentit Guillaume attraper sa main avec douceur sur le lit avant de porter celle-ci à ses lèvres pour y déposer un petit baiser.

« À quoi tu penses, Aurél ? Je peux savoir ?

— Je pensais... que moi aussi j'étais content de l'avoir fait avec toi. Enfin, insista-t-il sur le mot et il vit Guillaume lui sourire tendrement.

— Ah oui ? Et pourquoi ça ?

— Parce qu'avant ça... les seules fois où j'ai fait... l'amour...? balbutia-t-il, cherchant ses mots avec précaution,. C'était avec Julien. Et ce ne sont pas... de bons souvenirs... Alors... je suis content de les remplacer par des souvenirs avec toi. »

Un petit sourire triste apparut sur les lèvres de Guillaume quand il dit ça et il sentit alors ce dernier glisser ses doigts dans ses cheveux afin de caresser sa nuque en dessous :

« Je m'en doutais, tu sais. Avec ce que tu m'as raconté... Je me suis dit qu'il avait dû être ta première fois et que tu ne l'avais sûrement jamais refait après.

— Je suis désolé...

— Pourquoi tu t'excuses, Aurél ? lui demanda son copain en fronçant les sourcils en légère confusion.

— Parce que... ça doit te faire bizarre... de te dire que la dernière personne... enfin la seule en l'occurrence... bredouilla-t-il en détournant le regard, gêné. Avec qui je l'ai fait avant toi... c'était avec ton ami.

— Non, en vérité je pourrais pas plus m'en foutre. Vraiment. C'était il y a plus de dix ans et ce mec n'existe plus à mes yeux. Ça fait longtemps que je le considère même plus comme un ami et que j'aurais dû m'en éloigner, dit sincèrement Guillaume avant qu'il ne le voie se mettre à réfléchir. Je suis même plutôt soulagé... Enfin, tu me diras c'est presque la même chose au final... J'étais pas si loin de la vérité...

— De quoi ?

— Non rien, oublie. Ça ne sert à rien de te mettre des idées comme ça en tête avant de dormir, répondit Guillaume en haussant les épaules et il se rapprocha de lui dans le lit.

— Guillaume... dis-moi ! Je veux savoir.

— D'accord, très bien. Je vais te dire, soupira le plus grand. Voilà, ces dernières semaines... je veux dire avant de savoir la vérité, je me demandais vraiment pourquoi tu semblais si perturbé à l'idée de faire l'amour avec moi. Tu semblais en avoir envie, mais en même temps tellement peur. T'avais l'air d'avoir un réel blocage, et maintenant bien sûr je comprends pourquoi. Mais à ce moment-là je savais pas alors je m'étais creusé la cervelle pour comprendre et... j'ai fini par penser que plus jeune, t'avais été... agressé ? Je veux dire... sexuellement. Ça expliquait vraiment tout. Alors je suis soulagé que ça soit pas ça au final. Même si... tu m'enlèveras pas de l'idée que c'était un peu le cas quand même.

— Pou-Pourquoi tu dis ça ? J'étais consentant, dit-il en fronçant les sourcils, réellement perdu.

— Je sais pas à quel point tu l'étais vraiment, Aurél. Tu as avoué toi-même que tu réagissais en terme de récompense, non ? T'étais sous le contrôle de la drogue et celui qui contrôlait celle-ci... ben c'était Julien. Pas vraiment toi. »

Il se mit à réfléchir et se dit que ce que disait Guillaume n'était pas complètement faux. Il avait même tout à fait raison.

« C'est vrai. Au début j'ai été complètement idiot d'accepter, mais j'étais consentant mais ensuite... petit à petit... c'est lui qui me manipulait avec la drogue. Il faisait ce qu'il voulait de moi au final. Il me tenait avec ça, réfléchit-il avant de sortir de ses pensées. Mais tout ça c'est de l'histoire ancienne. Je ne veux plus y penser. Je n'ai plus de blocage et si tu le veux bien... on recommencera demain ? »

Il esquissa un petit sourire intimidé à Guillaume en disant ça et celui-ci le dévisagea d'un air étonné avant de lui sourire tendrement :

« Bien sûr, mon chat. Mais après la soirée avec les gars alors, hein ? On travaille tous les deux je te rappelle demain et pas question de rater le travail pour s'envoyer en l'air, hein ? »

Il partit dans un grand éclat de rire en entendant la réponse de Guillaume et lui sauta au cou pour venir l'enlacer de toutes ses forces. Qu'est-ce qu'il l'aimait. Guillaume entoura sa taille de ses bras pour le tenir tout contre lui, puis il le sentit se rallonger dans le lit sans jamais le lâcher avant d'éteindre la lumière.

« Bonne nuit, Aurél. Je t'aime, dors bien, lui chuchota ce dernier dans le noir et un petit sourire de bien-être remplaça aussitôt le large sourire qu'il avait jusque là sur les lèvres.

— Moi aussi, je t'aime. Je suis si content de t'avoir rencontré. » répondit-il et une seconde plus tard, il sentit un baiser atterrir sur son cuir chevelu.

Il était tellement heureux, là, blotti tout contre la chaleur de son amoureux. Il pensa à la chance qu'il avait eut de le rencontrer, lui, parmi tous ces profils tinder ne pensant apparemment qu'au cul alors qu'il ne s'en doutait même pas. Et il était heureux de revoir les amis du plus grand demain, ceux-ci qui, après avoir éjecté Julien de la fête de Matthieu la dernière fois, lui avaient tous dit qu'ils préféraient mille fois être amis avec lui qu'avec celui-ci, le surprenant grandement. Alors il était heureux de se sentir autant aimés par des gens qu'il ne connaissait pas encore trois mois à peine plus tôt. Il se sentait appartenir. Appartenir à un groupe, à une famille. Et c'était la meilleure sensation au monde. Il n'avait pas perdu Guillaume, et mieux que ça encore : il avait gagné une famille.

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Fiction OrelxGringe - J'ai trop peur de te perdre. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant