Partie 13 - L'oppression.

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« Ça va mieux, mon petit chat ? »

Il hocha la tête, embarrassé au plus haut point de s'être évanoui sur Guillaume. Il était à présent allongé sur le canapé – son copain l'ayant sûrement transporté jusqu'à ce dernier quand il était tombé dans les pommes – et Guillaume était accroupi à même le sol à ses côtés, passant une main dans ses cheveux pour le ramener au monde avec douceur. Tous ses amis étaient là aussi, sûrement alertés par Guillaume, et il sentit ses joues le chauffer de honte en pensant à ça.

« Désolé... Je ne sais pas ce qui m'a pris...

— Eh, ne t'excuse pas, le coupa aussitôt Guillaume en se relevant pour l'aider à se redresser sur le canapé. Tu m'as fait une belle frayeur, mais tu n'y es pour rien, Aurél. T'as vraiment aucune idée de ce qu'il s'est passé pour que tu paniques à ce point ? »

Guillaume vint s'asseoir à ses côtés sur le canapé après avoir dit ça et il osa regarder les amis de ce dernier qui le regardaient tous d'un air inquiet. Enfin, tous... Pas Julien évidemment. Il détourna alors rapidement le regard en voyant ce dernier plisser les yeux d'un air menaçant quand il s'arrêta sur lui et il secoua la tête avant de venir se blottir contre Guillaume.

« Désolé, je ne sais vraiment pas... »

Il sentit alors Guillaume plonger sa main dans ses cheveux afin de caresser sa nuque sous ces derniers et il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Il détestait lui mentir. Mais il avait bien trop peur de le perdre s'il venait à apprendre la vérité. Cependant, plus il tardait à lui dire cette dernière, et plus il prenait le risque que ce soit Julien qui la lui raconte. Avec ce qu'il faut de mensonges et de manipulation pour être sûr que Guillaume ne veuille plus jamais le revoir. Il était coincé. Il avait l'impression d'étouffer. Et il ne savait pas quoi faire pour s'en sortir.

***

« A-Attends, Aurél... Tu es sûr...? »

Il était en train d'embrasser Guillaume comme si seules ses lèvres pouvaient lui permettre de respirer, assis à califourchon sur lui dans le lit qui leur avait été attribué le matin-même en arrivant au chalet. Avant le repas, Guillaume lui avait expliqué que Julien était arrivé à l'improviste pendant leur balade et s'était en quelque sorte incrusté à leur week-end. Et au dessert, Matthieu s'était d'ailleurs énervé contre celui-ci, lui reprochant de ne même pas avoir eu la courtoisie de les prévenir qu'il venait au final, ce à quoi Julien avait répondu d'un air blasé que ça s'était fait comme ça, parce qu'il en avait eu la possibilité et qu'il ne voyait pas le problème vu qu'il leur rembourserait sa part. Alors ensuite, durant la soirée, il était resté collé à Guillaume, trop effrayé que ce dernier ne le lâche du regard une seule seconde et que Julien n'en profite pour l'approcher à ce moment-là. Mais heureusement, Guillaume aussi avait eu l'air de ne pas vouloir le lâcher une seule seconde du regard. Et c'était seulement quand il avait commencé à s'assoupir contre son épaule que ce dernier lui avait proposé d'aller dormir tous les deux et il avait accepté, pressé de s'éloigner de Julien et de se retrouver enfin seul avec son copain. Il avait croisé le regard perçant de Julien sur lui quand il s'était levé et s'était dit à ce moment-là qu'il devait faire l'amour avec Guillaume avant que Julien ne s'interpose entre eux. Avant qu'il ne lui tende un piège. N'éloigne Guillaume de lui. Ou bien ne lui fasse du mal. C'est pour ça qu'à peine entré dans la chambre, il avait sauté sur ce dernier avec une idée précise en tête : coucher avec lui.

« Au-Aurél... Tu m'entends ? réussit difficilement à dire Guillaume alors qu'il l'embrassait avec empressement avant de poser ses mains sur ses épaules pour le forcer à reculer et alors, il eut l'impression de sentir son cœur s'emballer dans sa poitrine à l'idée qu'il le repousse.

Fiction OrelxGringe - J'ai trop peur de te perdre. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant