Partie 8 - La conversation.

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« Attends ! Et il t'a pas proposé de monter chez lui après que tu l'aies embrassé ?! »

Il se figea dans le couloir en entendant la voix de Julien s'exclamer ça depuis le salon alors qu'il revenait des toilettes. Oh non. Celui-ci était arrivé alors ? Il avait prévenu Guillaume qu'il partirait tôt ce soir de sa soirée, celui-ci lui ayant dit que Julien arriverait un peu plus tard que ses autres amis pour ne pas changer. Il pensait que 20h30 serait une bonne heure pour s'en aller avant que ce dernier n'arrive, mais apparemment, celui-ci était déjà là. Ça ne faisait même pas 2h qu'il était arrivé, la soirée ayant commencé à 19h pour que chacun ait le temps de rentrer de leur boulot respectif et se changer chez eux avant de venir pour fêter le début du week-end comme il se doit. Donc Julien était de toute évidence arrivé, il ne réussirait pas à l'éviter. Et il... parlait de lui ? Vraiment ?

« Et alors ? C'est quoi le problème ? entendit-il Guillaume répondre quasiment aussitôt et il sentit une agréable chaleur grandir en lui en l'entendant.

— Ben mec... tu vas attendre jusqu'à quand pour coucher avec lui en fait ? » entendit-il ensuite Julien s'exclamer immédiatement et il sursauta, surpris de la question crue.

Qu'est-ce que... Mais qu'est-ce qu'il disait ? Comment osait-il poser une telle question à Guillaume ? Sur un sujet aussi... intime.

« Euh, aux dernières nouvelles ça te concerne pas, Julien, répondit alors une voix qu'il reconnut comme celle de Claude et dans son esprit, il visualisa où il était assis sur le canapé à côté de Guillaume alors que les larmes lui montaient lentement aux yeux. Guillaume et Aurél font ce qu'ils veulent en fait. S'ils veulent y aller doucement, ils ont le droit, hein. Tout le monde n'est pas un chien de la casse comme toi à sauter sur tout ce qui bouge en permanence.

— Un chien de la casse, rigola Ablaye tandis qu'il se passait une main sur les yeux, soulagé d'entendre Claude le défendre, enfin plutôt défendre leur début de relation, comme cela.

— Qu'est-ce que tu peux être chiant quand tu t'y mets, renchérit Matthieu, ne semblant pas rigoler pour sa part, et il le remercia intérieurement de prendre sa défense à son tour.

— Attends, vous allez pas me la faire à moi, hein, reprit alors Julien et il se figea, se demandant avec inquiétude ce qu'il allait pouvoir dire de plus. Guillaume est loin d'être un saint non plus dans ce domaine, on le sait tous. Alors je demande juste pourquoi cette fois-ci il y va aussi lentement...

— Mais parce qu'Aurél me plaît. Pour de vrai. J'ai pas envie de tout gâcher. Qu'est-ce que tu comprends pas là-dedans ? répondit Guillaume et il fronça légèrement les sourcils, se demandant ce qu'avait voulu dire Julien, sans même s'attarder sur ce que Guillaume lui avait répondu.

— Et tu crois que c'est un saint aussi ton Aurél ? Sûrement qu'il attend que ça justement, hein, que tu le- »

Il entra brusquement dans le salon avant que Julien ne finisse sa phrase, ayant bien trop bien peur de ce que ce dernier pourrait dire à Guillaume, ainsi qu'à ses amis, de lui et celui-ci se tourna vers lui en le voyant débarquer aussi soudainement dans la petite pièce.

« Aurél ? » s'étonna Guillaume, confus, avant qu'il ne le voie se mettre à rougir soudainement, comme s'il se disait tout à coup qu'il devait avoir entendu toute la conversation à son propos.

Ce qui était tout à fait vrai. Il resta un moment immobile, ne sachant pas quoi faire de plus et tous les regards braqués sur lui, avant de se diriger vers sa veste posée sur le bras du canapé sur lequel étaient encore assis Guillaume et Claude.

« Je... Je t'avais dit que je devais m'en aller tôt ce soir... À cause du travail... Demain on a des commandes qui arrivent tôt... Alors... je vais y aller. Merci beaucoup pour la soirée... à tous... et à la prochaine...

— A-Attends... Aurél. »

Il n'écouta pas Guillaume lorsque celui-ci lui demanda de l'attendre d'un air confus, sûrement encore sous le choc de son arrivée durant cette conversation, et il secoua la tête avant de s'enfuir littéralement sans lui laisser le temps de le rattraper. Il avait les larmes aux yeux à cause de cette conversation qu'il avait interrompue. Parce qu'au final, il avait eu raison quand il s'était dit que Julien allait tout gâcher entre eux. Mais pourquoi Guillaume était-il donc ami avec celui-ci ??

***

Tu es sûr que ça va ? J'ai l'impression que si t'es parti tout à l'heure aussi tôt c'est pas vraiment à cause de ton boulot.

Il lut le message qu'il avait reçu de Guillaume pour la troisième fois, enfin rentré chez lui, et se mordit la lèvre fébrilement se demandant que répondre quand il en reçut un deuxième.

Aurél, je te demande pardon si t'as entendu notre conversation et que ça t'a dérangé qu'on parle de toi... de nous... comme ça. Julien est vraiment insupportable... Je savais pas vraiment quoi répondre sur le coup. Je m'excuse.

Il repensa à la réponse de Guillaume aux questions de Julien, celle-ci étant un peu floue dans son esprit, s'étant plus concentré sur les questions de l'autre garçon.

Qu'est-ce que tu as répondu ? écrivit-il donc rapidement avant de se mordre la lèvre doucement. Je crois que c'était bien, mais je m'en souviens plus. J'étais plus concentré à écouter ce qu'il disait lui.

Il ne reçut pas de message pendant un bon moment avant qu'enfin Guillaume ne réponde.

Je peux t'appeler ?

Je préfère te le dire de vive voix.

Il sentit son cœur accélérer ses battements dans sa poitrine à ça et il prit un petit moment à son tour avant de répondre par l'affirmative. Une seconde plus tard même pas son téléphone se mit à sonner dans ses mains et il décrocha celui-ci, le cœur battant la chamade en lui :

« A-Allô ?

— Eh... Salut Aurél, entendit-il Guillaume répondre de sa voix chaude et une chaleur réconfortante s'empara de lui à l'entente de cette dernière. Tu m'écoutes ?

— Mm... Oui...

— Voilà ce que j'ai répondu Julien face à son inquisitoire, lui dit le plus grand dans un rire qui fit grandir un petit sourire sur ses lèvres. J'ai dit que si j'acceptais d'aller aussi lentement avec toi, c'était tout simplement parce que tu me plaisais. Et que j'avais pas envie de tout gâcher entre nous. Et je le pense vraiment.

— Ça veut dire... que d'habitude, avec d'autres... vous êtes déjà passés par l'étape... sexe... à ce stade ? bégaya-t-il, heureux de l'entendre lui dire ça mais ne pouvant s'empêcher d'être nerveux de même. Je veux dire... avec tes autres... relations... tes autres... enfin tes dernières...

— Oui, je dois bien l'avouer. C'est vrai que d'habitude, quand je vais sur tinder, c'est juste pour trouver une... baise d'un soir... dit en hésitant Guillaume et il baissa les yeux au vocabulaire cru, gêné de l'entendre dire ça. Mais je te promets qu'avec toi c'est différent. J'en avais rien à faire qu'on couche le premier soir et encore moins maintenant que je te connais encore mieux. Tout ce que je veux c'est passer des moments agréables en ta compagnie, Aurél. Parce que tu me plais vraiment. Et que j'espère que nous deux, ça va marcher. Je l'espère vraiment. »

Il resta un long moment silencieux, réfléchissant aux paroles réconfortantes de Guillaume. Il espérait qu'eux deux ça allait marcher. Parce qu'il lui plaisait. C'était pareil pour lui. Guillaume lui plaisait. Et malgré le fait qu'il faisait déjà beaucoup d'efforts pour prendre sur lui vis à vis de Julien, il se dit qu'il devait redoubler d'efforts. Julien ne les séparerait pas.

Fiction OrelxGringe - J'ai trop peur de te perdre. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant