SUGURU
J'avais souvent entendu qu'il fallait profiter de l'instant présent. Je n'avais jamais vraiment compris le sens de cette expression, jusqu'au jour où tout le bonheur qui s'était accumulé dans ma vie depuis quelques mois commençait petit à petit à me filer entre les doigts.
Tout débuta par un coup de fil à 8h00 du matin, au lendemain de la soirée sur la plage. On s'était endormi très tard dans la nuit après avoir fait l'amour dans tous les coins de la chambre (ainsi que la salle de bain et le jacuzzi). Nous avions prévu de ne pas nous réveiller avant le début d'après-midi, et pourtant la sonnerie du téléphone d'Hana nous avait tirés de force de nos rêves.
Elle s'était levée en râlant après celui ou celle qui la dérangeait dans son sommeil et ça m'avait fait sourire. Alors qu'elle décrochait, je me retournais dans le lit prêt à me rendormir, mais sa conversation me fit vite me redresser.
Sa voix était inquiète et son visage avait un air que je n'avais jamais vu encore chez elle. Il était grave et figé, et je compris qu'il se passait quelque chose de sérieux. Elle finit par raccrocher les yeux perdus dans le vide avant de se tourner vers moi.
"C'est mon père... c'est la fin..."
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Hana était partie le lendemain, en direction de notre village d'enfance où habitaient ses parents. Son père était malade depuis des années, je l'avais toujours connu en mauvaise santé, et elle m'avait confié qu'il souhaitait finir ses jours dans sa maison entouré des deux femmes de sa vie. Il méritait de partir ainsi.
fin Juillet 2006
Les jours s'écoulèrent et elle ne rentrait toujours pas. Le manque que je ressentais me faisait presque peur. Il me rappelait sans cesse que mes sentiments pour elle étaient bien plus intenses que je ne le pensais.
On s'appelait tous les soirs pour se raconter nos journées respectives et dès l'instant où j'entendais sa voix, toute ma négativité disparaissait. Elle arrivait à être drôle même dans les moments compliqués, c'était sa façon à elle de se protéger et de dédramatiser les événements tragiques qu'elle traversait, et je l'admirais pour ça.
Ce soir-là nous ne dérogions pas à notre appel quotidien et, malheureusement, cette fois-ci, elle ne plaisanterait pas.
"Ça y est, il est parti." m'annonça-t-elle la voix tremblante. "C'est fini." Je l'entendais renifler au bout du fil et mon cœur se serra en l'imaginant pleurer.
"Je suis tellement désolé Hana..."
"On s'y attendait, tu sais... Mais c'est quand même dur... J'appréhende l'enterrement dans 2 jours..."
"Ça va aller, tu as été forte jusqu'au bout, mon cœur." La réconfortais-je comme je pouvais. "J'essaierais de venir pour les obsèques...Tu peux tout lâcher maintenant, tu sais..." poursuivais-je en sentant qu'elle se retenait de laisser aller sa peine.
Il ne lui en fallut pas plus pour éclater en sanglots, m'empêchant de comprendre un traitre mot de ce qu'elle me racontait, mais je m'en fichais, tant que ça la soulageait.
Je restais au téléphone avec elle toute la nuit, me valant une panne de réveil le lendemain matin et les réprimandes de mon professeur. Je demandais exceptionnellement à Yaga si je pouvais m'absenter lors d'une journée pour les obsèques du père d'Hana. Il accepta à condition que je trouve quelqu'un pour mes missions ce jour-là et Nanami me proposa de me remplacer gentiment.
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LOVE BEYOND CONVICTIONS
Fanfic⚠️Cette fanfiction est destinée à un public adulte et déconseillée aux personnes mineurs et sensibles⚠️ « Dans cette vie et même après c'est toujours toi que j'aimerais. » On avait 14 ans la première fois qu'il m'a dit cette phrase. Nous n'allions p...