CHAPITRE 12

169 11 64
                                    

DIANA

S'il y a bien une chose que je redoutais, c'était de perdre quelqu'un de mon entourage. D'aussi loin que je me souvienne, cette crainte hantait mon esprit dès que je m'aventurais à réfléchir un peu trop.

J'imaginais de nombreux scénarios catastrophe impliquant ma famille et mes amis, puis je me réveillais complètement paniquée, mais heureuse que tout ceci n'était que dû à mon imagination.

Malheureusement, cette fois-ci, je ne me réveillais pas de ce cauchemar sans fin. Tous les jours qui passaient me volaient un peu l'espoir de retrouver ma meilleure amie. Toutes ces heures passées à l'hôpital me rappelaient sans cesse que rien ne serait plus jamais comme avant.

Cette petite bulle de bonheur qui maintenait en équilibre toute ma vie se désagrégeait autour de moi sans que je puisse ne contrôler quoi que ce soit, à mon grand désespoir.

L'été 2007 avait été l'un des pires de ma vie. On m'annonçait la mort certaine de celle que je considérais comme ma sœur et celui dont j'étais malheureusement amoureuse passait son temps en mission, sans donner la moindre nouvelle.

Octobre 2007

Comme tous les mercredis soirs depuis plus d'un an, je me dirigeais vers l'hôpital pour rendre visite à Hana. Depuis l'annonce des médecins au mois d'août, son activité cérébrale n'avait jamais cesser de fonctionner.

Suguru n'était plus revenu depuis le soir où je lui avais annoncé cette nouvelle, et il n'avait jamais répondu aux quelques SMS que je lui avais envoyés. Satoru ne me parlait pas bien plus, il était très occupé et n'avait jamais le temps. Je me retrouvais seule assez abruptement, et il était difficile pour moi de gérer cette situation sans angoisser.

Alors je m'étais créé une routine qui me réconfortait, et tous les mercredis je me rendais à l'hôpital pour laver les cheveux d'Hana. Pendant ces quelques heures auprès d'elle, je lui racontais ma journée, ce qu'on avait fait en cours et je déversais mes tracas dans cette chambre d'hôpital.

Ce soir-là, pourtant, un texto me fit changer de trajectoire et me diriger vers l'école d'exorcisme, le cœur battant la chamade.

« On peut se voir ? »

Il ne m'avait pas écrit depuis des semaines, et on ne s'était pas vu depuis des mois.

J'arrivais devant l'endroit familier, une boule d'appréhension s'était formée dans mon ventre alors que j'observais ce bâtiment qui me rappelait encore à quel point elle me manquait.

"Salut Diana."

Je me figeais un instant à l'entente de sa voix que je n'avais pas oubliée, puis je me retournais pour lui faire face en masquant comme je le pouvais la tempête émotionnelle qui s'abattait en moi.

"Salut Satoru." finissais-je par lâcher avec un sourire. "Ça fait un moment qu'on ne s'est pas vu."

"Ouais, c'était galère." répondit-il en regardant le sol. "J'ai quelque chose à t'annoncer, et c'est assez grave." Il m'avait sorti ça de but en blanc, comme s'il voulait s'en débarrasser.

"Quoi ?" Je le regardais cherchant une réponse dans ses yeux bleus éclatants, mais tout ce que je pus y déceler, c'était de la tristesse.

"Suguru a été condamné à mort."

"Pardon ?"

Ma bouche se décrochait presque de mon visage tellement je n'arrivais pas à y croire, et pourtant il était sérieux. Il était aussi complètement abattu malgré le fait qu'il essayait de le cacher, sous un visage impassible.

LOVE BEYOND CONVICTIONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant