Chapitre 14

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Marc décrocha le téléphone, et la panique dans la voix de Jeanne ne lui échappa pas. Elle lui demanda de venir tout de suite, sa peur palpable. Marc tenta de la calmer, lui promettant qu'il serait là rapidement. Pendant qu'il conduisait, il lui parla de sa voix rassurante, l'encourageant à respirer profondément.

À son arrivée, il trouva Jeanne tremblante, l'air désespéré. Il l'enveloppa dans ses bras, lui murmurant qu'elle n'avait plus rien à craindre. Ses mains étaient encore moites, mais la chaleur de son étreinte commença à apaiser un peu son angoisse.

— « Quelqu'un me suit, Marc. Il est entré chez moi. Regarde ça, » dit-elle en lui montrant le carnet, sa voix tremblante.

Marc examina les pages, puis, avec une fermeté tranquille, lui proposa de passer la nuit chez lui.

— « Viens, ça te fera du bien. Tu as besoin de te ressourcer, de reprendre tes esprits, et nous pourrons en parler calmement. »

Elle acquiesça, soulagée à l'idée de quitter cet appartement devenu étriqué. Marc l'accompagna, promettant de tout faire pour que la situation s'arrange.

Le lendemain, alors que la lumière du jour filtrait à travers les rideaux, Jeanne décida qu'il était temps de retourner chez elle pour récupérer ses affaires et se rendre directement au commissariat avec Marc. En entrant dans son appartement, une boule d'angoisse se forma dans sa gorge. Elle hésita un instant avant d'ouvrir la porte, puis se figea. Le carnet du harceleur et le sien avaient disparu.

— « Non... non, ce n'est pas possible ! » murmura-t-elle, la panique montant en elle. Ses espoirs de fournir une preuve concrète au commissariat s'envolaient.

Marc s'approcha, une expression d'inquiétude sur le visage.

— « Jeanne, calmes-toi. On va trouver une solution. »

Malgré ses paroles rassurantes, elle ressentait une profonde frustration. Il lui proposa de passer la journée avec elle, mais il devait partir le lendemain pour un déplacement.

— « Je vais tout faire pour t'aider avant de partir. Je te promets, » ajouta-t-il.

Pour tenter de s'éloigner de ses pensées sombres, Jeanne décida de récupérer des dossiers au bureau. En revenant chez elle, elle trouva Marc en train d'installer des caméras.

— « Qu'est-ce que tu fais ? » demanda-t-elle, intriguée mais soulagée de le voir agir.

— « Je veux m'assurer que si quelqu'un rentre à nouveau ici, on saura qui c'est, » expliqua-t-il, le regard déterminé.

Jeanne sentit une odeur délicieuse émaner de la cuisine.

— « Tu es en train de préparer à manger, tu installes des caméras, et tu ne me prends pas pour une folle... serais-tu parfait ? » plaisanta-t-elle, un sourire se dessinant sur son visage.

Leurs échanges étaient désormais empreints d'une complicité apaisante. La soirée se déroula agréablement, avec des rires et un bon vin, et pour un moment, Jeanne parvint à oublier ses problèmes. Les angoisses s'évanouirent peu à peu, et elle se laissa emporter par la douceur du moment passé avec Marc.

Le lendemain, alors que Marc s'apprêtait à partir en déplacement, Jeanne sentit un mélange d'anxiété et de joie à l'idée de retrouver son quotidien. Pour l'aider à faire face, il avait décidé de rester un moment après son retour pour s'assurer qu'elle soit en sécurité.

— « Je vais penser à toi, » lui dit-il en l'embrassant doucement.

Après son départ, Jeanne prit la décision de passer quelques jours chez Amélie, une amie de longue date vivant à plusieurs heures de route. Amélie savait pour le harcèlement de Jeanne, mais ignorait à quel point les choses avaient empiré ces derniers temps.

Elle se promit de ne pas s'attarder sur ses soucis. Avec Amélie, elle pourrait se ressourcer dans la légèreté des enfants et la simplicité d'une amie qui était comme une sœur.

Cependant, alors que les jours passaient, la joie qu'elle avait ressentie chez Amélie contrastait avec la boule au ventre qui lui prenait à l'idée de retourner chez elle. La réalité de son quotidien l'attendait, tout comme Marc, qui rentrait de son déplacement en même temps qu'elle.

En se dirigeant vers son appartement, elle sentait son cœur s'accélérer. Inquiète pour elle, Marc avait décidé de rester un moment à ses côtés, et elle était soulagée de savoir qu'elle ne serait pas seule.

Alors qu'elle ouvrait la porte, elle se demanda si elle pourrait réellement faire face à ce qui l'attendait. Leurs regards se croisèrent, et un léger sourire se dessina sur les lèvres de Marc. Malgré la menace qui planait au-dessus d'elle, elle savait qu'elle pouvait compter sur lui.

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