3.

298 22 28
                                    

//Sweet, Cigarettes After Sex//

Chapitre 3 :

Gabriel se sentait si mal. Il avait l’impression que tout ce qu’il faisait en ce moment n’avait aucun sens. Cela faisait une semaine qu’il avait surpris Jordan avec cette femme. Il ne faisait que repenser à cette scène. Il s’imaginait Jordan entrain d'embrasser, de câliner cette femme et cela le rendait fou. Il ne voulait plus avoir à faire à lui, qu’on ne parle plus jamais de lui. Mais cela était impossible au vu de la tournure que la conversation prenait avec sa mère.

“J'ai vu qu’il était maintenant président du Rassemblement national. Je ne comprends pas pourquoi il a fait ce choix… Ça me déçoit de lui. À l'époque, quand vous étiez proche, il disait toujours qu'il détestait les extrêmes et maintenant…”

“Je sais maman. C'est comme ça. Il fait ce qu’il veut, c'est un grand garçon.”

Expliqua Gabriel à sa mère d’un air agacé. Elle comprit le malaise entre les deux hommes. Elle savait que Gabriel avait arrêté de parler à Jordan mais ne savait pas la raison. Elle avait toujours compris que les deux hommes avaient une relation spéciale, que Gabriel aimait tant. Elle ne savait pas pourquoi Gabriel avait décidé de ne plus parler à Jordan et elle pensait au fond que ça ne la regardait pas. Elle prit simplement le visage de son fils entre ses mains lui disant

“Tu sais Gabriel. Je ne sais pas pourquoi tu as arrêté de lui parler et je respecte le fait que tu ne veux toujours pas m’en parler. Dans tous les cas, je sais que votre relation comptait beaucoup pour toi. Ça n’a pas dû être évident de vous revoir après toutes ces années.”

Gabriel essaya de contenir ses larmes. Il n’avait jamais réussi à en parler avec sa maman malgré le fait qu’ils ont toujours été très proches. Il s’en voulait d’être resté dans le silence, il savait que sa maman s’était beaucoup inquiétée pour lui. Il était incapable d’expliquer à sa mère parce qu'il avait honte d'être parti de cette façon. Honte d’en vouloir à Jordan de refaire sa vie alors qu’il l’avait laissé, sans aucune explication. Il hocha simplement la tête essayant de rassurer sa maman.

Les jours passèrent et Gabriel continua ses longues journées. Il jonglait entre réunions, déplacements et séances à l’Assemblée nationale. Il était épuisé. Il ne dormait que quelques heures par nuit et il ne cessait de penser à Jordan. Il lui manquait tellement. Le revoir lui rappela tous les bons souvenirs entre eux. Il avait tellement mûri et était devenu si beau. Gabriel se souvenait de sa carrure imposante quand il était adolescent et cela n’avait pas changé au contraire, elle s’était considérablement élargie. Il l’avait toujours trouvé beau et Jordan le savait. Les élections européennes approchent à grands pas. Gabriel s'était promis de faire tout ce qui était en son pouvoir pour gagner ses élections. Il avait aujourd'hui un déplacement dans les hauts de France. Il savait que les résultats étaient largement remportés en tant normal par le rassemblement national et il voulait que cela change.

Il passa la journée à discuter avec de nombreux commerçants et autres. Il devait à présent assister à un marché où il goûta de nombreuses spécialités. Gabriel aimait plus que tout être en contact avec les gens. Il aimait discuter, débattre, s'intéresser à eux. Tout ça le rendait heureux. Il avait toujours rêvé de faire ce métier et dire qu'il en était arrivé là le rendait fier de lui-même. Il s'était longuement considéré comme un incapable, maintenant, il savait qu'il ne l'était pas et ne l'a jamais été. Il se souvint soudain d'une phrase que Jordan lui avait dite

“Gabriel, tu es une étoile, une étoile qui scintille dans l'ombre. Mais un jour, tu sortiras de l'ombre et tu verras la lumière. Tu verras à quel point tu es important.”

Il se mit à sourire inconsciemment. Il se souvenait parfaitement de ces mots qui faisaient tellement de bien à Gabriel.

“Oh non mais sérieusement ? Qu'est-ce qu'ils font là ?”

Déclara l'un des conseillers de Gabriel. Il se retourna pour observer Jordan sortir d'une voiture entourée de journalistes. Il soupira d'agacement. Que venait-il faire ici ? Gabriel ne voulait pas avoir encore une fois à faire à lui. Il ne voulait plus entendre parler de lui et pourtant, il savait très bien qu'il serait encore confronté à Jordan. Il observa légèrement l'homme. Il portait un costume gris, les cheveux plaqués, le sourire aux lèvres. Gabriel détourna le regard décidant de l'ignorer. Il recommença à marcher en parlant avec d'autres commerçants.

“Monsieur Attal. Quelle surprise de vous voir ici. Vous qui ne venez jamais par ici”

“Monsieur Bardella. Eh bien, les choses changent, on dirait” lâcha Gabriel brièvement reprenant sa discussion avec l'un des commerçants.

La visite continua, Gabriel enchaîna les dédicaces et photos avec les habitants. Il souria en écoutant leurs mots si précieux pour lui. Il prit le temps de les écouter et de répondre à leur question. Il était maintenant temps de repartir. Il décida de passer aux toilettes, mais soudain, il sentit quelqu'un accrocher sa veste au niveau de son épaule le tirant dans un petit recoin. En voyant Jordan face à lui et sous la surprise, il écarquilla légèrement les yeux. Jordan lui sourit.

“On dirait que j'ai fait peur notre Premier ministre. Ne vous en faites pas, je ne suis pas là pour vous kidnapper.”

“Laisse-moi passer Jordan.”

“Dis-moi ce qu'il se passe d'abord”

“Comment ça ?”

“Je te connais. Je sais quand ça ne va pas. C'est quoi ces énormes cernes ?”

Dit-il en passant sa main sur le dessous de ses yeux, mais Gabriel repoussa sa main

“Ça ne te regarde pas.”

“Au contraire. Je dirais même que ça me concerne.”

“Tout ne tourne pas toujours autour de toi Jordan.”

Jordan se mit légèrement à rire en lui disant

“C'est moi qui devrais être en colère contre toi. Toutes ces années sans réponse. Dis-moi ce qu'il s'est passé pour que tu me laisses pendant tout ce temps sans un message.”

“C'est du passé Jordan. Laisse-moi passer, mes gardes du corps vont commencer à s'inquiéter”

Il enleva alors son bras mais posa une main sur le menton de Gabriel le relevant légèrement.

“Bien mon étoile.”

Gabriel se dépêcha de sortir complètement bouleversé par leur discussion. Comment essayer de l’oublier ? C'était la question qu'il se posait…

À travers les souvenirs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant