WOH : aux origines

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Je crois que j'ai toujours beaucoup imaginé. 

Comme tous les enfants, en réalité. 

Depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, la petite CupOfTea avait une passion : imaginer la vie des gens qu'elle voyait à la télévision ou dans la "vraie vie". Je pouvais imaginer des histoires sur des présentateurs, des présidents, des ministres, des stars... Mais aussi des gens que je croisais dans la rue : une femme seule au restaurant, un homme dans une voiture... Des contes de fées sans queue ni tête. A l'époque, c'était mignon, mais très vite ça parait en cacahuètes. Plus tard, quand j'ai grandi, cette habitude n'a pas disparu. Mais elle s'est couplée avec une nouvelle habitude : celle de sortir dès que je m'ennuis et de m'asseoir sur une terrasse, sur mon balcon ou quelque part et de regarder.

Les gens. 

Avec un carnet. Oui, c'est cliché. Mais je sors avec un cahier, et normalement deux ou trois stylos. Ou une tablette.

Pour écrire. 

Sur ceux que je voyais. 

Pas "ce" que je voyais. "Ceux" que je voyais. 

Pour créer ces "contes de fées mal arrangées", comme quand j'étais enfant. Mais cette fois, il y a un petit truc qui a changé. 

Pas mon habitude d'inventer des histoires tragiques aux gens seuls au restaurant, ça, ça restera toujours. Je suis désolée, pour toute cette communauté, que je vois comme des héros tragiques dans une vie dramatique. 

Ce qui a changé, c'est que je n'avais plus que mon carnet. Maintenant, j'ai... Un téléphone. Et un casque. Et j'écoute de la musique en créant des histoires. 

Énormément de musique, en fonction des saisons surtout, je crois que j'ai une playlist pour chaque saison. Et si vous ne le savez pas, je suis une personne qui fonctionne à l'ambiance. A la couleur. Au son. A la météo. 

Il me semble que c'était un printemps de 2020... Ou 2021 ? Je ne sais pas exactement, parce que WOH a toujours existé, depuis longtemps. Je n'avais simplement jamais eu l'illumination, les personnages, l'idée qui allait me donner envie de penser à l'histoire. Pas l'écrire, la penser. C'est arrivé au printemps, j'étais posée avec ma sœur qui travaillait et une chanson est passée dans mes oreilles. 

Serendipity, de Jimin. Ce n'est pas ma chanson préférée de lui, ce n'est pas une chanson que j'écoute en temps normal, mais à ce moment là, il s'est passé un truc dans ma tête. La voix, la musique, les paroles, la mélodie : je n'ai pas eu d'illumination littéraire. 

J'ai eu une illumination... Artistique. Dans le sens de la peinture. Un truc que je tiens de mes cours d'art. J'ai imaginé du rose pâle, du vent, une pluie légère, des brindilles. J'ai donné à WOH ses premières caractéristiques : ses couleurs. Son ambiance. 

WOH est une abréviation. Celle pour "Whispers Of Healing", murmures de guérison. Je suis consciente que ça ne veut pas dire grand chose, mais pour moi, ce titre a beaucoup de sens. C'est une histoire que j'avais en tête depuis longtemps, sans jamais réussir à mettre quelque chose dessus. 

Je savais que je voulais parler de certaines choses. Du feu, de la mort, de la parole, de l'Univers, du destin... Il y a ces bribes d'instants, ces chapitres que j'avais déjà en tête même à l'époque. 

De mémoire, j'ai rejoué la chanson, encore et encore, en commençant à écrire frénétiquement. Finalement, j'ai abandonné l'histoire, dans ma tête, pendant un petit moment. Mais elle n'a jamais cessé de vivre. Sans m'en rendre compte, j'avais déclenché un processus : l'histoire avait commencé. Avant que je ne le saches, elle avait commencé. Sans que je le saches, les personnages ont commencé à bouger, interagir, se rencontrer, se confronter. 

Le journal d'une misanthrope (Rantbook de MissCupOfTea)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant