12- L'Ultimatum

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Le lendemain matin, Sofia se réveilla dans la chambre froide et austère que l'on lui avait assignée. La nuit avait été un enfer de pensées tourmentées, de sanglots étouffés dans l'oreiller, et d'une peur constante qui n'avait cessé de croître. L'idée d'affronter de nouveau Alessandro la paralysait, et pourtant, elle savait qu'il n'y avait pas d'échappatoire.

Le soleil se levait à peine, mais elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Elle resta un long moment allongée, fixant le plafond, le cœur battant à tout rompre, jusqu'à ce que des coups secs à la porte la fassent sursauter.

— "Sofia" la voix rauque d'Enzo résonna à travers la porte, froide et autoritaire. "Alessandro t'attend."

Sofia, tremblante, se leva lentement, ses muscles raides après une nuit passée à se tordre d'angoisse. Elle marcha vers la porte, hésitant un instant avant de poser sa main sur la poignée. Elle n'avait pas le choix. Elle devait affronter ce qui l'attendait.

En ouvrant la porte, elle se retrouva face à Enzo. Son regard était sombre, et tout comme la veille, il n'y avait aucune trace de compassion dans ses yeux. Sofia savait qu'il lui en voulait. Qu'il la tenait pour responsable de la situation dans laquelle ils se trouvaient tous.

— "Suis-moi" ordonna-t-il simplement, se retournant sans attendre qu'elle réponde.

Sofia suivit en silence, le cœur battant à tout rompre, les jambes flageolantes. Ils traversèrent les longs couloirs sombres du manoir, chaque pas résonnant lourdement dans le silence oppressant. L'atmosphère n'avait rien de rassurant. Elle savait qu'elle entrait dans la gueule du loup, et cette fois, il n'y aurait personne pour la protéger.

Ils arrivèrent finalement devant la porte du bureau d'Alessandro. Enzo frappa légèrement, puis entra, tenant la porte ouverte pour que Sofia puisse le suivre.

Alessandro était là, assis derrière son immense bureau en bois massif. Il ne leva pas les yeux immédiatement. Il lisait un document, un stylo dans la main, comme si elle n'était qu'une simple interruption dans son emploi du temps chargé. Cette indifférence feinte était bien plus terrifiante que la colère qu'il avait montrée la veille. Elle savait que ce silence cachait une froideur bien plus dangereuse.

— "Sofia" finit-il par dire sans relever le regard, sa voix basse, tranchante. "As-tu réfléchi à la situation dans laquelle tu te trouves ?"

Sofia ouvrit la bouche, mais les mots moururent sur ses lèvres. Sa gorge était sèche, et son esprit, engourdi par la peur, peinait à formuler une réponse. Elle savait que quoi qu'elle dise, cela n'aurait aucune importance pour Alessandro. Il avait déjà pris sa décision. Elle n'était là que pour subir les conséquences.

Alessandro leva enfin les yeux vers elle. Son regard était glacial, impitoyable.

— "Je t'ai dit hier que tu n'étais qu'un pion dans cette histoire. Rien n'a changé depuis." Il se leva lentement, contournant son bureau pour se planter devant elle, son regard la transperçant. "Mais tu as encore un rôle à jouer."

Sofia sentait ses jambes trembler, son corps réagissant à la menace silencieuse qui émanait de chaque mot d'Alessandro.

— "Que... que veux-tu que je fasse ?" balbutia-t-elle, désespérée.

Alessandro esquissa un sourire froid, sans une once de chaleur.

— "Tu vas m'aider à ramener Isabella ici. Je ne laisserai pas cet enfant me filer entre les doigts, et tu es la clé pour la ramener."

Sofia secoua la tête, ses yeux s'écarquillant sous le choc.

— "Je... je ne peux pas," balbutia-t-elle, reculant légèrement. "Je ne peux pas la forcer..."

Les Héritiers Des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant