56- Le Piège se Referme

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L'obscurité se faisait plus dense alors qu'Enzo, Vito, et Salvatore se tenaient en silence à l'arrière du fourgon qui les menait vers le port. La nuit était lourde, presque oppressante, comme si l'air lui-même portait la tension qui habitait chacun des hommes. Luca avait parlé, mais personne ne savait encore si ses informations étaient fiables. Le doute planait toujours, mais une chose était certaine : Riccardo était à leur portée, et ce soir, tout se jouerait.

Le fourgon se fraya un chemin dans les rues désertes de la ville, éclairées par de faibles réverbères. Le port, avec ses hangars désaffectés et ses quais silencieux, se rapprochait de plus en plus. Enzo était assis à l'avant, le regard fixé sur l'horizon, le visage dur et fermé. Derrière lui, Vito et Salvatore se préparaient en silence, vérifiant leurs armes, leurs couteaux. Le calme avant la tempête.

— « Hangar numéro 12 » murmura Vito, brisant le silence alors que le fourgon ralentissait à l'approche des quais. « Si Luca ne ment pas, Riccardo sera là avec ses hommes. »

Enzo hocha la tête, mais il n'y avait pas de place pour la confiance ce soir. Luca, malgré ses aveux sous la torture, avait tout intérêt à se protéger jusqu'au bout. Riccardo, de son côté, avait prouvé qu'il était aussi intelligent que retors. Le moindre faux pas, et tout pouvait basculer. Ils devaient se préparer à une confrontation sanglante.

Le véhicule s'arrêta enfin, ses phares éteints, dissimulés dans les ombres des conteneurs empilés à l'entrée du port. Enzo sortit en premier, suivit de Vito et Salvatore. Le vent portait l'odeur de l'océan, mélangée à celle de la rouille et du métal. Le lieu était désert, silencieux, mais l'instinct d'Enzo lui disait que quelque chose clochait. Trop calme. Trop vide.

— « Soyez prudents » murmura-t-il, en sortant son arme. « Riccardo ne se laissera pas piéger facilement. »

Ils avancèrent en silence, leurs pas étouffés par le bruit des vagues qui se brisaient contre les quais. Le hangar numéro 12 se dressait devant eux, imposant, avec ses grandes portes de métal rouillées, à moitié ouvertes. Une faible lumière émanait de l'intérieur, et Enzo fronça les sourcils. Riccardo ne serait pas assez idiot pour les attendre en pleine lumière... cela sentait le piège à plein nez.

— « On fait ça en douceur » chuchota Enzo, ses yeux scrutant les alentours à la recherche du moindre mouvement. « Salvatore, fais le tour par la droite. Vito, surveille l'entrée. Je vais m'occuper de l'intérieur. »

Les deux hommes acquiescèrent sans un mot et se dispersèrent rapidement dans l'obscurité, chacun prenant position avec l'expérience des combats passés. Enzo, quant à lui, avança lentement vers les portes du hangar, l'arme levée, chaque muscle tendu et prêt à réagir à la moindre menace.

En entrant dans l'immense bâtiment, il fut frappé par le contraste. L'intérieur du hangar était encombré de vieux conteneurs et de machines abandonnées. Au centre, une lumière vacillante éclairait un bureau de fortune. Des papiers étaient éparpillés, des cartes marquées de points stratégiques, mais aucune trace de Riccardo. Enzo s'approcha prudemment du bureau, son arme toujours levée. Il examina les documents, reconnaissant des plans liés à leurs activités illicites, mais rien qui ne lui donne une localisation claire de Riccardo.

Il plissa les yeux. Quelque chose clochait. Luca leur avait donné cette cachette, mais tout semblait trop en ordre pour un homme en fuite. Soudain, un bruit derrière lui attira son attention. Un cliquetis métallique, suivi d'un souffle. Il se retourna brusquement, arme en main, mais il était trop tard.

Une silhouette émergea des ombres, une arme pointée sur lui. Riccardo.

— « Enzo, Enzo... » Riccardo souriait, d'un sourire froid et calculateur. « Je dois dire que je suis impressionné. Je ne pensais pas que tu viendrais si vite. »

Les Héritiers Des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant