Prologue

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En cette chaude après-midi de juin, Nantes s'éveille sous un ciel d'un bleu éclatant. Les rayons du soleil, filtrés à travers les feuilles des arbres, dessinent des motifs changeants sur les pavés du parc. La brise légère transporte le parfum sucré des fleurs de tilleul, et les rires d'enfants résonnent, ajoutant une touche de vie à cette scène idyllique. Le parc est un havre de paix, où l'on oublie les tracas quotidiens, du moins en apparence.

Non loin du centre, le marchand de glaces a installé sa camionnette près de l'aire de jeux. L'odeur alléchante des cornets fraîchement préparés flotte dans l'air, attirant une foule de petits gourmands. Une musique joyeuse, un vieux classique des années 50, sort des hauts-parleurs de la camionnette, accentuant l'atmosphère légère et insouciante. Les enfants, leurs visages illuminés par l'excitation, se précipitent vers le marchand, tirant sur la main de leurs parents ou courant sans se retourner, trop pressés de choisir leur parfum préféré.

Parmi eux, une petite fille attire l'attention. Ses cheveux roux, éparpillés autour de son visage délicat, captent la lumière du soleil, leur donnant des reflets dorés. Elle avance avec empressement, ses pas rapides résonnant légèrement sur le gravier. Ses yeux, grands et curieux, brillent d'une anticipation gourmande, tandis qu'elle s'approche de la camionnette. Derrière elle, une femme la suit du regard, un sourire aimant aux lèvres.

Mais ce sourire ne dure qu'un instant. Il s'efface rapidement lorsque la femme réalise que la petite fille s'éloigne trop. D'un geste rapide, elle allonge le bras et pose une main ferme sur l'épaule de l'enfant. La petite fille se fige, son expression d'excitation se transforme en une confusion soudaine.

« Tu viens, ma chérie ? » demande la femme d'une voix douce mais teintée d'inquiétude. La petite fille se retourne lentement, ses yeux cherchant à comprendre ce qui se passe. Devant elle se tient Isabelle, une femme d'une quarantaine d'années, aux traits délicats mais marqués par les soucis. Ses cheveux bruns sont rassemblés en un chignon soigné, mais quelques mèches rebelles témoignent d'une certaine nervosité. Elle s'agenouille pour être à la hauteur de l'enfant, ses mains tremblant légèrement alors qu'elle arrange une mèche de cheveux derrière l'oreille de la fillette.

« Ne t'éloigne pas de moi, d'accord ? » murmure Isabelle, son ton suppliant masqué par une douceur apparente. La petite fille baisse les yeux, incapable de répondre, mais le silence de son regard en dit long.

Isabelle esquisse un sourire, mais ce dernier est plus fragile, plus incertain. « Je ne voudrais pas te perdre encore une fois, » ajoute-t-elle, sa voix se brisant légèrement. Elle attrape le bras de la fillette, sa poigne douce mais fermement décidée. Ce contact, qu'elle espère rassurant, trahit en réalité une angoisse profonde, celle d'une mère qui a déjà trop perdu. Cependant, en jetant un regard rapide au poignet de l'enfant, Isabelle se fige.

Son sourire disparaît complètement lorsque son regard tombe sur le poignet nu de la petite fille. Le bracelet, ce bijou qu'elle chérit comme une relique précieuse, manque à l'appel. Ses doigts tremblent alors qu'ils effleurent la peau de la fillette, et son cœur se serre douloureusement.

« Aline, où est ton bracelet ? » La question est posée avec une telle intensité que la petite fille recule d'un pas, mal à l'aise. Ses yeux rencontrent ceux d'Isabelle, mais elle semble chercher une échappatoire dans le regard de la femme.

La fillette secoue timidement la tête, ses lèvres tremblant légèrement. « Je ne suis pas Aline, » murmure-t-elle, sa voix à peine audible, trahissant une peur qui grandit en elle.

L'impact de ces mots est comme un coup de poing pour Isabelle. Son cœur bat à tout rompre, la frustration et la panique se mélangeant en elle. Elle ferme les yeux un instant, cherchant à chasser cette vague d'émotions incontrôlables qui la submerge. Elle inspire profondément, essayant de retrouver une façade de calme, mais lorsqu'elle rouvre les yeux, son visage porte encore les stigmates de cette lutte intérieure. Un sourire doux refait surface, fragile et teinté de désespoir.

« Allez, ne dis pas de bêtises, » réplique-t-elle avec une tendresse qui masque mal son angoisse. Elle tend la main vers la petite fille, tentant de la rassurer. « Viens, viens avec moi. »

La fillette hésite un instant, ses petits doigts se refermant finalement sur ceux d'Isabelle, qui la guide loin de la foule.

Tandis qu'elles s'éloignent de l'aire de jeux, Isabelle serre la main de la petite fille un peu plus fort, comme pour s'assurer qu'elle ne disparaîtra pas, qu'elle ne s'évanouira pas comme un rêve que l'on perd au réveil.

Bonjour à tous/toute, merci de lire mon roman! Il est déjà tout finis, mais je publierai 2 fois par semaine! Je souhaites vraiment que cette histoire changera votre vision de certaines maladies inconnues... Une maladie dont vous allez suivre les dégâts, dans tout les sens du termes ! J'espère que ça vous plaira.. Bonne lecture 🫶🏻

Aline Où les histoires vivent. Découvrez maintenant