Chapitre VII

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Mes pas me mènent à la salle de réunion où tout le monde, y compris les agents, ont été convoqués. J'ouvre la porte suivit de Rayane et entre dans la pièce. Ils sont tous là, débout, nous attendant patiemment. Je m'installe à côté de Lucia qui les autorise à s'asseoir.

La pièce est silencieuse, pesante. Tous les regards sont dirigés sur un homme que je ne connais pas.

-Bien, commence la cheffe de la Sinaloa. Si nous sommes tous réunis ici, c'est parce que Rafael a du nouveau sur les recherches.

-Oui, continu le fameux Rafael, nous savons où se trouvent Abbie et les autres.

Un petit rire s'échappe de mes lèvres attirant les regards de toutes les personnes présentes. Je me redresse dans mon siège, me donnant un air de domination.

-Vous êtes en train de me dire qu'en seulement quelques jours, vous avez retrouvés Abbie? demandé-je sur un ton sarcastique.

-C'est exact madame, me répond l'homme.

-Donc vous avez réussi à les retrouver en quelques jours, sachant que cela fait des mois que nous les recherchons.

-Nous avons utilisé vos recherches pour nous avancer, oui.

Je ne dis rien de plus car je sais que je vais craquer.

Comment se fait-il que mes agents soient aussi incompétents?

-Comment comptez-vous procéder? l'interroge la mexicaine.

-C'est très simple, il y aura trois unités. Nous enverrons la première en repère puis, une fois la zone étudiée, la deuxième équipe entrera dans le bâtiment pour dégager le terrain. Pendant ce temps, la troisième équipe ira explorer les lieux à la recherche des victimes. Ils devront toujours être en groupe de quatre. Une fois les victimes trouvées, il devront le signaler grâce à des oreillettes. Les équipes une et deux devrons les couvrir le temps de ramener tout le monde en sécurité puis partirons à leur tour.

La femme que j'aime hoche la tête comme signe d'accord mais une chose importante n'a pas été dite.

-Où se trouve leur position? lui demandé-je.

-Et bien...ils se trouveraient au Portugal, plus précisément dans la forêt de Mata do Buçaco.

Mon regard se plonge dans celui de Lucia, qui comprend que l'on doit parler.

-Quittez tous la salle s'il vous plaît et je veux Rafael et Lise dans mon bureau à mon retour.

Ils se lèvent tous et sortent de la pièce sans un mot. L'atmosphère de la pièce devient ainsi plus légère, me laissant enfin respirer. Les ongles de la brune tapent sur la table à un rythme irrégulier.

-Je dois y aller, déclaré-je.

La mexicaine tourne la tête vers à vive allure. Les sourcils froncés, elle me répond:

-Il en est hors de question.

-Je crois que tu n'as pas saisi, continué-je. Je vais y aller, tu n'as pas le choix.

Sous l'incompréhension, je remarque que les larmes lui montent aux yeux. Je me lève alors de ma chaise et m'accroupis à côté de son fauteuil. L'une de mes mains vient se poser sur sa cuisse et, avec mon pouce, fait des mouvements circulaires. Ma bien aimée plonge ses yeux dans les miens et nous restons comme ça pendant plusieurs minutes. Aucune de nous deux ne parle mais ce n'est pas gênant. Nous sommes juste dans une bulle. Une bulle rien qu'à nous.

Après un certain temps, Lucia pousse son fauteuil à environ trente centimètres de la table. Elle attrape doucement mon bras, exerçant une petite pression sur ce dernier de façon à me relever. Elle vient me basculer sur ses genoux avec une facilité déconcertante.

-Je déteste te voir t'agenouiller, me chuchote-t-elle. Cela fait comme si tu étais faible alors que tu es tout le contraire.

Je souris à ses mots et passe mes bras autour de son cou. Je profite de cet instant de tranquillité pour poser mes lèvres sur les siennes. Nous nous embrassons avec tendresse, une tendresse qui nous apaise toutes les deux.

-Ne pars pas, me supplie-t-elle. S'il te plaît, je ne veux pas te perdre une nouvelle fois.

Une larme dévale sa joue, me fendant le cœur.

Je déteste la voir pleurer.

Je dépose mes lèvres sur la petite goutte qui traverse son visage, la faisant disparaître. Je fais de même pour toutes les autres et ça, jusqu'à ce qu'il n'en reste pas une seule. Quand il n'y en a aucune, je me redresse et plonge mes yeux dans ceux de la femme que j'aime.

-Tu ne me perdras pas, finis-je par lui répondre. Je te le promets.

Pour seule réponse, elle m'embrasse une nouvelle fois. Je réponds à son baiser avec passion. Nous nous séparons de façon à reprendre notre souffle. J'encercle sa taille de mes bras et vient caler ma tête dans le creux de son cou. Nous restons ainsi, jusqu'à ce que la nuit tombe.

Toi et moi contre le monde [TOME 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant