Chapitre 3 germination 2/4

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Commencer à écrire votre histoire

Une fois le repas servi, la mère d'Aminata entra pour manger avec elles. Elle commença à parler :

« Alors les filles, comment ça va ? Ça se passe bien, cette après-midi entre filles ? »

Elles rétorquèrent toutes deux : « Oui, super, merci ! »

Puis elles se mirent à rire, car elles l'avaient dit en même temps. La mère d'Aminata, Nafisatou, reprit :

« Ce n'est pas possible, on dirait des jumelles, vous deux ! »

Puis elle ajouta : « D'ailleurs, Fanta, je suis très contente que tu aies obtenu ton bac. Je sais qu'Aminata te l'a déjà dit, mais je tenais à te féliciter personnellement. Tu le mérites amplement. Je te l'ai déjà dit, mais tu es la bienvenue chez moi quand tu veux. Je t'ai proposé à plusieurs reprises de venir, mais tu n'as pas voulu. Sache que cela ne me dérange pas ; si tu changes d'avis, tu me le dis.

Fanta - Merci, ça me fait plaisir, Tantie. Oui, je n'hésiterai pas.

Nafisatou - Alors, tu as prévu quoi pour l'année scolaire prochaine ? Aminata m'a dit que tu allais à l'université, n'est-ce pas ?

Fanta - Oui, c'est bien ça. Je suis super pressée de continuer mes études. In sha Allah, cela portera ses fruits, je l'espère.

Nafisatou - Oui, j'en suis sûre, cela portera ses fruits, ne t'en fais pas, tout va bien se passer, Ni Allah Sona Ma. As-tu trouvé les fonds nécessaires ?

Fanta - Non, mais je commence demain à travailler. Ils réclament une somme de trois cent quinze mille francs CFA., mais je n'ai pas encore la somme.

Nafisatou - C'est énorme, Fanta. Je vais te les donner, ne t'en fais pas.

Aminata - C'est ce que je lui ai dit, maman, mais elle ne veut pas m'écouter. Elle veut travailler tout l'été pour payer ses études toute seule. Tu t'eb rends compte ? Elle ne va même pas avoir de vacances, alors qu'elle les mérite amplement, sa vie n'est pas de tout repos.

Fanta - Je vous assure que ça va aller. Travailler ne me fera pas de mal. Je vous serai toujours reconnaissante pour votre aide. Que Dieu vous le rende.

Nafisatou - Je n'aime pas ça, tu le sais très bien. Je te donne cet argent, insista Nafisatou, la mère d'Aminata.

Mais Fanta refusa catégoriquement, car dire oui, c'était choisir la facilité. La jeune Fanta, devenue maintenant adulte, n'avait pas encore toute la sagesse pour comprendre que parfois, recevoir de l'aide ne fait pas de mal. Elle n'avait pas encore appris que l'on a parfois besoin de se faire tenir la main, et que cela ne représente en rien une honte. Elle n'avait pas encore compris que se faire porter sur le dos n'est pas réservé qu'aux enfants, qu'un adulte aussi a parfois besoin qu'on le soutienne pour alléger ses souffrances.

Nafisatou - Très bien, je respecterai toujours tes choix. Mais sache que si tu n'as pas les fonds nécessaires avant la fin des vacances, tu viens me voir ; tu auras la somme dont tu auras besoin. Et si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais déjà où est notre maison.

« Fanta - Oui, bien sûr, Tantie, ne t'inquiète pas. Merci beaucoup pour tout.

Nafisatou - C'est normal, ma chérie.

Suite à cela, une longue discussion s'ensuivit. Elles riaient à gorge déployée autour d'un repas bien garni, oubliant tous leurs soucis et leurs maux. Quand Fanta était avec Aminata, c'était comme si le temps s'arrêtait de tourner. Elle était avec son double, c'était sa plume et si un jour l'encre de Fanta venait à manquer, elle utiliserait celle d'Aminata, et vice versa. La mère d'Aminata était aussi la sienne, et les frères et sœurs d'Aminata étaient également les siens. Dans le quartier, on les appelait les jumelles. Après ce repas, Fanta demanda la route pour rentrer chez elle. La mère d'Aminata lui dit : « Déjà ? Reste encore un peu ! »

Les maux de FantaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant