Chapitre 8

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Remarque : Présence de Flaschbak dans ce chapitre.( ~~~)

Jaxon Mitchell

Encore une semaine s'est écoulée depuis que je suis rentré de la ville natale de ma mère. Deux semaines, pour être précis. Et Levi ne m'a toujours pas accordé un seul regard.

Je ferme le robinet, attrape une serviette pour sécher mes cheveux, puis en noue une autre autour de ma taille. J'avance vers ma garde-robe, presque machinalement. Comme d'habitude, j'opte pour un jogging et un T-shirt. Rien de spécial, juste moi.

C'est vendredi, les cours sont terminés. En temps normal, je me réjouirais de pouvoir souffler, mais la vérité, c'est que je suis toujours cloué à la maison. Par chance, cette punition prend fin ce dimanche.

Après le retour de mon père de son voyage, nous avons eu droit à la visite du commissaire et des enquêteurs. J'ai dû passer par une série d'interrogatoires. Trois jours plus tard, l'homme a été jugé et condamné à huit ans de prison. C'est là que j'ai découvert son vrai nom : Hugo, pas Louis comme il avait prétendu.

Levi avait raison, je ne suis plus un enfant. Il va falloir que j'apprenne à me méfier des gens.

Je m'assois sur le bord de mon lit et soupire. Cela fait douze jours que Levi et moi n'échangeons que quelques mots, de simples politesses. « Comment ça va ? » « Bien, merci. » Rien de plus. Toute cette histoire me ronge. Ma tante a raison : si je ne sais pas ce que je veux, je risque de nous mener tous les deux dans une impasse.

C'est décidé. Je dois lui parler. Plus maintenant que je sais que Jeff ne le mérite pas.

Je sais qu'il termine son service dans une trentaine de minutes, alors c'est maintenant ou jamais. Ma mère ne m'a jamais appris à fuir mes problèmes. Alors, dans un élan de courage, je me lève d'un bond et dévale les escaliers du salon. Je le trouve dehors, dans le jardin, au milieu des autres gardes.

— Excusez-moi...

Les trois hommes se retournent, et je sens ma gorge se nouer. Je devrais vraiment me remettre à la musculation...

— Seven, tu aurais cinq minutes ? Il faut que je te parle. C'est... c'est important. Devant les autres je ne peux que l'appeler par son nom de code, c'est un fait.

Il hausse un sourcil, puis acquiesce finalement, me suivant jusqu'à ma chambre. Une fois la porte refermée derrière nous, le doute m'envahit. je me demande si c'était vraiment une si bonne idée.

— Alors, c'est quoi l'urgence ?

Il scrute la pièce d'un regard attentif, vérifiant à travers les rideaux, puis se tourne vers moi, gardant une certaine distance. Je reste figé, observant chacun de ses gestes. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser. Deux minutes plus tôt, ça me semblait être l'idée du siècle, mais maintenant, face à lui, je me sens minuscule, comme un petit poussin face au loup.

— Écoute, Jaxon, il faudrait que tu te décides. C'est aujourd'hui ou demain ?

— Aujourd'hui, lâché-je brusquement. Ce que je veux dire, c'est que... aujourd'hui, tu agissais bizarrement. En fait, depuis notre retour du festival, tu n'es plus toi-même.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

Son ton glacial me coupe le souffle. Mon cœur se serre.

— Là, tu recommences... murmuré-je à peine. Tu es distant, on dirait que tu m'évites. Est-ce que j'ai fait quelque chose qui t'a contrarié ?

— Non, tu n'as rien fait de mal.

Je m'approche doucement de lui.

— Vraiment ? Depuis une semaine, tu me réponds froidement, et tu évites même de me regarder.

UNDER Guard [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant