UNDER Guard [BxB]

Chapitre 6

Jaxon Mitchell

— Nina, je ne trouve pas le ketchup.

Je dis ça en ouvrant tous les placards de la cuisine, encore une fois.

— Dans le frigo.

— Mais j'ai déjà regardé, et il n'y en a toujours pas.

Elle débarque dans la cuisine, roule des yeux, ouvre le frigo et en sort la bouteille de ketchup comme si c'était évident.

— Voilà, ton ketchup, dit-elle en me le collant contre la poitrine.

Je reste figé, la bouche grande ouverte, avant de m'esclaffer.

— T'es une sorcière, avoue ! T'as des pouvoirs magiques, c'est ça ?

— Continue de me traiter de sorcière, et le prochain prince transformé en crapaud, ce sera toi, dit-elle en me lançant un regard menaçant.

Je lève les mains, amusé.

— J'ai fait des tartines grillées, tu en veux ? je tente, sourire en coin.

— Laisse-moi juste me laver la figure, et j'arrive, répond-elle en montant les escaliers vers la salle de bain.

Je la regarde partir, puis me dirige vers la cafetière. Je commence à préparer deux tasses de café, en repensant à hier soir. Après le festival, ma tante nous a proposé de dormir chez elle pour la nuit. Levi avait refusé direct, disant que ce n'était pas assez sécurisé, mais elle a insisté. Ça faisait un moment qu'elle ne m'avait pas vu, alors il a fini par céder.

J'ai dormi dans la chambre d'en haut, là où je venais toujours quand j'étais petit. Levi, lui, a pris le canapé, après avoir sécurisé toutes les entrées de la maison. D'ailleurs, depuis ce matin, il est dans le jardin, en pleine discussion au téléphone avec ses supérieurs. Je peux le voir de la fenêtre. Il a l'air tendu, les muscles de ses épaules sont crispés. J'espère vraiment qu'il n'a pas de soucis à cause de moi.

L'idée qu'il ait fait tout ça pour moi me fait penser que peut-être je compte plus pour lui qu'il ne veut le laisser croire.

— Alors, la vue te plaît ?

Je sursaute presque. La voix de ma tante me sort de mes pensées. Je ne l'avais pas vue arriver.

— Il est vraiment canon, je te comprends, soupire-t-elle en tenant sa tasse de café. Sa préférée, celle que je lui avais offerte pour la fête des mères.

— Moi aussi, à ta place, je ferais une fixette sur lui.

Je savais que je n'aurais jamais dû lui parler de mes sentiments pour Levi.

— T'as quoi, quarante-quatre ans... ?

— Tu sais, certains hommes aiment les femmes mûres. Parce qu'elles ont plus d'expérience, si tu vois un peu ce que je veux dire, répond-elle en haussant les sourcils, le sourire espiègle.

— Par pitié, épargne-moi les détails, soufflé-je, agacé. Et pour info, il n'a aucun penchant pour les femmes.

— Pourquoi faut-il que ce soit toujours les plus beaux... soupire-t-elle, presque résignée.