Chapitre 10

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CW : Troubles alimentaires

Jaxon Mitchell

— Attends... quoi ? hurle Meine en posant violemment son plateau sur la table.

— Pas si fort, je murmure en jetant un œil aux alentours. Il y a les autres autour de nous.

C'est la pause, et nous sommes assis à une table à la cantine du lycée.

— Ils peuvent bien nous entendre, je m'en fous... Jaxon Mitchell, comment t'as pu oser ?

Et c'est reparti pour une séance de mélodrame à la Shakespeare.

— Moi qui croyais être ta meilleure amie, ton double, ta seconde moitié du mariage... et c'est comme ça que tu me trahis ? En me plantant un couteau dans le dos ?

Non mais sérieusement, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre.

— Ça y est ? T'as fini ? dis-je, complètement exaspéré.

— Non, tu ne vois pas comment mon cœur souffre ? Tu lui avoues tes sentiments et tu me l'annonces maintenant, à midi et quart en plus !

Je lève les yeux au ciel et m'affale sur ma chaise. C'est ma meilleure amie, mais parfois elle abuse.

— Je suis sérieuse, Jax. Je suis ta meilleure amie, tu mériterais une gifle pour cet affront.

— Qui mérite une gifle ? demande Nick en tirant une chaise pour s'installer à notre table tout en déballant son sandwich.

— Jaxon a enfin dit à Levi qu'il l'aimait, déclare Meine d'un ton solennel.

Nick émet un bruit étrange, comme s'il avait avalé de travers son sandwich.

— Tiens, prends de l'eau, dis-je en lui tendant une bouteille.

— Merci, dit-il après avoir pris une gorgée. Mais attends... tu lui as dit quand ?

— Vendredi, réponds-je en haussant les épaules.

— Et il ne me l'annonce que maintenant ! s'exclame Meine, indignée. On est mardi, je te rappelle !

— Hier, c'était lundi, et on n'avait pas cours, je te signale.

— Le téléphone, tu connais ? T'étais même plus puni, je te rappelle.

— Woh, woh, woh, on se calme, interrompt Nick en riant.

Il se tourne vers moi, me fixe cinq secondes puis sourit.

— Mec, je n'arrive pas à croire que tu l'as fait. Je suis fier de toi, tu sais.

Je souris à mon tour. Ces deux-là sont ma deuxième famille.

— Bon, tout ça c'est bien joli, reprend Meine, mais alors... comment il l'a pris ?

— À ton avis ?

— Oh non...

Je secoue légèrement la tête, une grimace se forme sur mon visage.

— Il m'a rejeté. Et il m'a bien fait comprendre que mes sentiments ne signifieront jamais rien pour lui.

Ils me regardent tous les deux, clairement peinés pour moi. Moi aussi, ça m'affecte, mais c'était à prévoir.

— Hey, ne faites pas cette tête, je ne suis pas triste. Au contraire. Ça fait partie des risques en amour, non ? Se faire rejeter ou accepter.

Leur expression change instantanément, comme s'ils ne comprenaient pas d'où venait mon optimisme soudain. Nick me scrute un instant avant d'éclater de rire.

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