Le Destin d'Azalée

Chapitre 1: Vers l'inconnu

Le soleil perçait doucement à travers les rideaux épais, illuminant la chambre encombrée d’Azalée. Elle se réveilla lentement, s’étirant avec un soupir de contentement. Ses muscles étaient encore engourdis par le sommeil, et son esprit, embrumé, luttait pour émerger pleinement de son rêve. Autour d’elle, la pièce semblait figée dans le chaos : des vêtements traînaient sur le sol, certains jetés négligemment sur une chaise ou accrochés à moitié à la porte de son armoire. Des livres aux pages écornées, des carnets remplis de notes et de gribouillis s’éparpillaient sur son bureau, le sol, et même sous son lit.

Sa valise, grande ouverte, semblait crier à l’ordre au milieu de tout ce désordre, ses entrailles débordant d’habits mal pliés et d’objets qu’elle n’avait pas encore pris le temps de ranger correctement. La vue de cet amas de choses la fit sourire. C'était son univers, un petit monde d'objets familiers et chaotiques qui avait toujours été le reflet de sa personnalité : un mélange de spontanéité, de créativité et de désorganisation.

Pourtant, ce matin-là, une petite boule d’anxiété commençait à se former dans son ventre. Elle ne pouvait plus ignorer la réalité : ce jour marquait un tournant dans sa vie. Ce chaos, cette chambre qui avait été son sanctuaire pendant tant d'années, elle allait devoir la quitter. Oreste, une ville à la fois fascinante et terrifiante, l'attendait avec ses promesses d'aventure, d'études et de dangers. La seule pensée des vampires, ces créatures insidieuses, la hantait malgré elle. Ces derniers n’étaient pas qu’un mythe dans la ville d’Oreste, et le simple fait de savoir qu’elle les croiserait peut-être un jour suffirait à faire frissonner même la plus courageuse des louves.

Azalée tourna la tête et regarda autour d’elle, savourant une dernière fois ce désordre qui lui appartenait. Petite, mesurant à peine 1m60, avec de longs cheveux bruns ondulés qui tombaient en cascade sur ses épaules et des yeux verts brillants qui scrutaient le monde avec une intensité rare, elle avait l’habitude de créer un tumulte autour d’elle, tant dans ses actions que dans ses pensées. Mais aujourd’hui, tout était différent. L’excitation de partir découvrir Oreste, une ville où coexistaient toutes sortes de créatures surnaturelles, se mêlait à une appréhension qui la tenaillait plus que de raison.

Le bruit de la vaisselle qui s’entrechoquait dans la cuisine, en bas, la tira de ses pensées. Azalée, sentant son estomac grogner, se décida à quitter son lit. Elle attrapa rapidement un jean délavé qui traînait sur le sol, un t-shirt noir qu'elle avait piqué à son meilleur ami, Cosmo, et une de ses vestes en cuir préférées. L’ensemble lui donnait un air à la fois négligé et rebelle, un style qu’elle affectionnait particulièrement. Elle passa une main rapide dans ses cheveux en bataille avant de descendre les escaliers en courant.

Lorsqu'elle entra dans la cuisine, une délicieuse odeur de pain grillé et de café la fit saliver. Sa mère, Alara, une femme à la beauté naturelle et à l’aura douce mais ferme, s’affairait derrière les fourneaux. Guérisseuse renommée de la meute du Croissant d'Aléa, elle avait passé des années à soigner les blessés et les malades, et son expertise en matière de soins avait profondément influencé le désir d’Azalée de devenir infirmière. Cependant, contrairement à sa mère, Azalée savait que la vie en dehors de la meute serait bien différente. Les responsabilités qui l’attendaient ne seraient pas seulement celles de soigner, mais de survivre dans une ville où les créatures surnaturelles coexistaient dans un fragile équilibre de pouvoir.

Son père, Diego, un homme imposant et sévère, était déjà assis à la table, absorbé par la lecture du journal du matin. Commandant de la garde de la meute, il avait toujours été un homme de devoir, protégeant farouchement sa famille et son territoire. Lorsque sa fille entra dans la pièce, il leva brièvement les yeux, un sourire discret flottant sur ses lèvres.