Chapitre 15 : Ombres et souffrances

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Cela faisait désormais plus de dix jours qu'Azalée avait disparu, et chaque jour qui passait semblait un supplice de plus pour la meute du Croissant d'Aléa. La situation devenait insoutenable. Siméo, l’Alpha, n’avait plus une once de la force et de la prestance qui le caractérisaient autrefois. Il s’était enfermé dans un cycle infernal de culpabilité et de colère, incapable de se pardonner cette disparition.

Le QG, autrefois vivant et animé, avait pris des allures de tombeau. Tous savaient qu’une absence de dix jours signifiait bien souvent la fin, mais personne n’osait le dire à haute voix. Leurs pensées, leurs conversations et leurs actions tournaient toutes autour d'une seule et unique personne : Azalée.

Siméo n'était plus lui-même. Il n’avait pas dormi, à peine mangé, et passait ses journées enfermé dans son bureau, seul avec sa rage et son désespoir. Son apparence n’était plus celle du charismatique Alpha que tous respectaient : son visage était marqué par des cernes profondes, sa barbe non entretenue donnait à son regard une noirceur qu’il n’avait jamais eue auparavant. Devant lui, des piles de papiers oubliés s'entassaient, et plusieurs bouteilles de whisky vides jonchaient le sol. Chaque gorgée d'alcool semblait être un anesthésiant temporaire à la douleur qui l’envahissait. Pourtant, il continuait, malgré tout, à rester debout, pour Azalée.

Cosmo, son Bêta et meilleur ami, n’était guère en meilleure forme. Même s'il essayait de garder la tête haute pour soutenir Siméo et la meute, la disparition d'Azalée le touchait profondément. Il ne passait pas un jour sans qu'il n’aille traquer des pistes, interroger des vampires capturés ou organiser des expéditions pour tenter de retrouver sa meilleure amie.

Mais tout cela semblait vain. Chaque piste aboutissait à une impasse, chaque vampire capturé ne savait rien d’utile. Siméo et Cosmo avaient interrogé, torturé et tué des dizaines de vampires ces derniers jours, mais aucun d'entre eux n’avait d’informations concrètes sur le sort d'Azalée.

Et pendant ce temps, Azalée souffrait.

Azalée vivait un véritable enfer. L’endroit était délabré, l'odeur de moisi imprégnait l’air, se mêlant à celle du sang et de la pourriture. Les murs suintaient d’humidité, et le plancher craquait sous le poids de chaque pas. Les fenêtres étaient brisées, laissant entrer un courant d’air glacial qui n’avait pourtant aucun effet sur la froideur qui régnait à l'intérieur.

Elle était attachée depuis des jours, les poignets en sang à force de lutter contre les cordes imbibées d’aconit tue-loup. La brûlure que l’aconit provoquait était presque insupportable. Chaque mouvement, chaque tentative de se libérer envoyait une nouvelle vague de douleur à travers ses veines. Mais malgré cette souffrance, elle refusait de céder. Son esprit restait déterminé. Elle ne perdait jamais espoir.

Knox, le chef des vampires, venait la voir régulièrement. Grand, imposant, avec une peau pâle et des yeux noirs qui semblaient absorber toute lumière, il incarnait une terreur silencieuse. Ses pas résonnaient dans la pièce à chaque fois qu’il s’approchait d’elle. Le sourire cruel qu'il arborait chaque fois qu'il posait ses yeux sur elle lui retournait l'estomac.

« Tu es une belle prise, » disait-il souvent, se penchant vers elle avec ce rictus prédateur. « Une Luna… et la compagne de Siméo, en plus. Et tu es délicieuse »

Ses mots étaient un venin qui s'infiltrait dans l’esprit d’Azalée. Knox ne se contentait pas de la torturer physiquement, il la brisait aussi mentalement. Pourtant, elle refusait de plier. Elle le fixait avec défi, même lorsqu'il s’approchait à une vitesse terrifiante pour planter ses crocs dans sa peau.

À chaque morsure, la douleur était insupportable. C’était comme si ses nerfs brûlaient de l’intérieur, chaque fibre de son corps criant sous l'assaut des crocs de Knox. Mais malgré cela, Azalée ne criait plus. Ses cris avaient cessé il y a plusieurs jours. Elle ne voulait plus lui donner ce plaisir. À la place, elle tremblait, les poings serrés, laissant échapper de faibles gémissements, mais gardait toujours les lèvres scellées.

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