Le Destin d'Azalée

Chapitre 9 : Le poids des secrets

Azalée sortit de la salle de bain, toujours furieuse. Elle enfila rapidement un pantalon noir moulant et un débardeur assorti, ses gestes brusques trahissant son agitation. Sans même un regard vers Siméo, elle tira ses bottines, nouant les lacets avec des mouvements secs. Elle était en colère, et elle avait toutes les raisons de l’être. Chaque geste, chaque moment de sa vie récente avait été observé, surveillé, et cette trahison la brûlait de l’intérieur.

Siméo, assis sur le bord du lit, la regardait en silence, sentant la distance grandir entre eux. Il savait qu'il avait merdé en la faisant suivre, mais il n’avait jamais voulu la blesser. Il voulait la protéger. Pourtant, à cet instant, il comprenait que ses actions l'avaient profondément trahie. Il tenta de briser le silence, cherchant désespérément une façon de se rattraper.

« Azalée… je suis désolé, vraiment. »

Elle ne répondit pas. Son regard restait fixé sur ses mains qui bouclaient ses chaussures, ignorant totalement sa tentative de réconciliation. Siméo soupira, passant une main dans ses cheveux, frustré et impuissant. Il se leva et fit un pas vers elle, mais elle se détourna aussitôt, attrapant son blouson de cuir.

« Bébé… » tenta-t-il à nouveau, sa voix plus basse, presque suppliante.

Azalée se figea un instant à ce surnom, mais ne se retourna pas. Au lieu de cela, elle ouvrit la porte et s'arrêta un instant. Sa voix, lorsqu’elle parla, était froide et tranchante comme un couteau.

« Me protéger ? » cracha-t-elle finalement, se retournant juste assez pour lui lancer un regard noir. « En m’espionnant ? C’est ça, ta façon de me protéger ? »

Siméo se crispa. « J’ai fait ça parce que j’avais peur pour toi, avec les vampires… »

« Je ne suis pas une enfant, Siméo ! » s'écria-t-elle, le regard furibond. « Si tu m'avais parlé des raids, de ce qui se passait, j'aurais compris. Mais tu m'as menti. »

Il baissa la tête, ne trouvant pas les mots pour répondre. Il savait qu’elle avait raison. Mais à ce moment-là, il pensait vraiment agir pour le mieux.

« Tu aurais dû me faire confiance… » murmura-t-elle avant de claquer la porte derrière elle, le laissant seul avec sa culpabilité.

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Azalée dévala les escaliers en direction de l'infirmerie, le cœur battant à tout rompre. Ses pensées tourbillonnaient dans tous les sens. Comment avait-il pu lui faire ça ? Elle avait toujours eu confiance en lui, elle le pensait différent. Mais le fait qu’il l’ait espionnée comme ça, sans même lui en parler, l’avait trahie. Elle était blessée.

En entrant dans l’infirmerie, l'odeur familière de désinfectant la ramena à la réalité. L’atmosphère était lourde de tension et de souffrance. Des blessés gisaient sur des lits, certains grognant de douleur, d’autres simplement inconscients. Azalée trouva sa mère, Alara, au chevet d’un métamorphe grièvement blessé, ses mains expertes appliquant un bandage serré autour de son torse.

« Maman… » murmura Azalée en s’approchant d’elle.

Alara leva les yeux, un sourire fatigué mais aimant apparaissant sur son visage. « Ma fille… comment te sens-tu ? »

Azalée soupira, se laissant tomber sur une chaise à côté du lit. « J’ai été mieux… »

Alara fronça légèrement les sourcils en la détaillant. « Ce n’est pas juste les chaleurs, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Azalée se pinça les lèvres, hésitant à tout déballer, mais la frustration bouillonnait trop en elle. « Siméo… il m’a fait surveiller, maman. Il m’a espionnée pendant tout ce temps. »