« La vie ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre à danser sous la pluie. »
-Sénèque-
Toujours se méfier lorsque la vie prend un goût un peu trop sucré sur la langue. J'aurais dû rester sur mes gardes, ne pas me reposer sur mes lauriers. Comment ai-je pu être aussi stupide ?
Il aura fallut d'un appel, d'une minute pour voir ma vie s'effondrer comme un château de cartes. Pourtant, hier encore j'embrassais cette même vie à pleine bouche aux côtés de ma femme et ma fille. Aujourd'hui, me voilà clouée dans ce lit d'hôpital, les deux jambes dans le plâtre.
On m'a dit que j'avais survécu à un grave accident de la route, voire mortel. On m'a dit que je suis chanceuse d'être en vie, une miraculée. On m'a dit tant de choses dont je n'ai aucuns souvenirs. Des quatre semaines de coma qui ont suivi cette tragédie, je ne garde que le souvenir de cet appel m'indiquant l'incendie qui ravageait bien les locaux de mon entreprise.
Je n'ai jamais été très prudente, et ce tout au long de ma vie. J'ai toujours aimé jouer main dans la main avec le Malin en mettant ma vie en danger plus de fois qu'il était nécessaire, je l'avoue. Et je savais que de côtoyer le Diable, il finirait par réclamer son dû, un jour ou l'autre. Ce que j'ignorais par contre, c'est à quel point le prix à payer allait être élevé.
À l'heure actuelle, je n'ai pas encore vu Lara, Lilou ou Adèle. Ni aucun autres proches d'ailleurs. Pour être franche, j'ai honte de devoir me présenter à elles dans un tel état. Que vont-elles penser du déchet humain que je suis devenue ? En plus de ne pas pouvoir me servir de mes jambes, j'ai perdu mon travail, mon entreprise, mon magazine.
Que vais-je bien pouvoir dire à Ben et Angela ? Leur annoncer qu'ils sont au chômage à cause d'une stupide fuite de gaz ?Ils ne me le pardonneront jamais...
Perdue dans mes réflexions, absorbée par ma peine, je ne réagis même pas lorsqu'une personne apparaît près de la porte.
Depuis mon réveil hier soir, j'ai déjà vu défilé la moitié du personnel de cet hôpital. Entre le médecin m'annonçant que mes jambes avaient été broyés et la multitudes d'infirmières à mes soins, je ne m'étonne déjà plus de qui pourrait franchir cette porte.
« Mme CROCKAERT, je suis le docteur Laurent. Responsable du service de gynécologie. » Se présente-t-il en prenant une chaise.
Un gynécologue ? Pourquoi faire ? Ce sont mes jambes qui ont morflés... Ça n'a pas de sens. Et puis, pourquoi est-ce qu'il s'assoit ? Je n'aime pas ça, du tout.
« Gabriella, ce que j'ai à vous annoncer n'est pas facile à entendre... »Souffle-t-il en plantant son regard dans le mien.
« Vous pouvez y aller, doc. Au point où j'en suis... Une mauvaise nouvelle de plus ne changera pas grand chose... »
« Eh bien... Comment dire... Lorsque vous avez perdue le contrôle de votre véhicule, vous avez heurté la barrière de sécurité à une vitesse élevée. Et lors de l'impact, la violence du choc à broyer vos jambes sous le tableau de bord... »
« On me l'a déjà dit. Plusieurs fois même mais je n'ai aucuns souvenirs de ce qu'il s'est passé. » Je réponds sur la défensive, malgré moi.
« Alors voilà, le problème c'est que... Votre bassin a également encaissé le choc de la collision et il semblerait que vous ne puissiez plus avoir d'enfants... » Souffle-t-il, extrêmement mal à l'aise.
« Qu...Quoi ? »
J'ai du mal à comprendre ce qu'il vient de me dire... Je suis devenue stérile... ?
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Life... (T. 5)
RomansaLes contes pour enfants finissent toujours par cette phrase : Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants... Je n'ai jamais cru à cette fin. Dans ma réalité, la vie est un combat de chaque jour et une leçon à chaque épreuve dont on ressort to...