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Il est cinq heure du matin quand mon réveil sonne. Si je peux sécher mes cours, je ne peux manquer le travail, alors je me prépare rapidement. Je n'ai qu'un petit job de serveuse dans un café du coin, histoire de gagner de quoi payer mon appartement et à manger. Je laisse tout de même un post-it sur la table de la cuisine, un petit mot pour Swann.

"Fait comme chez toi, je rentre aux alentours de 15h
Appelle moi si tu as besoin
Repose-toi bien"

Je devrais être inquiète de le laisser seul, surtout après la réaction qu'il a eu hier, mais une étrange colère semblait occuper une plus grande partie de ma tête. Pas envers lui, pas envers toi, mais envers eux. Pourtant, l'image de Swann au regard vide, complètement absent, me hante. Je l'ai vu dans des états plus que déplorables. À pleurer des heures, tant qu'il semblait ne plus pouvoir en respirer, le corps tremblant, alors qu'il se réfugiait au creux de nos bras. Il était comme ça. C'était sa manière de ressentir les choses. Tout était trop fort et il avait beaucoup de mal à le supporter. Une certaine instabilité émotionnelle ou plutôt une sensibilité, qu'il était simplement incapable de contrôler, ce qui ne l'empêchait pas d'être le plus optimiste d'entre nous. Cela faisait son charme, en quelques sortes, illustrant la sincérité de son âme pure. Ce qui m'interpelle c'est qu'hier était différent. Il n'était plus submergé mais vide, presque inexistant.

- Madame ?
L'homme agitait sa main devant mon visage, essayant de capter mon attention.

- Hein ? euh, vous disiez ?

- Un cappuccino, vous savez un café au lait avec de la mousse de lait au dessus.
Sa réflexion obtenu comme simple réaction de me faire lever les yeux aux ciel.

- Oui je sais merci, ça sera tout ?

- WoW, madame veut faire la dure ou à juste un sale caractère ?

- Est-ce que ça sera tout ?
Me répétais-je, tentant de garder mon calme.

- Oui mais tu évites le sujet, c'est facile de faire la maline derrière tout ce maquillage, vous avez un complexe d'infériorité pour vous cacher comme ça ?

- 2€40 s'il vous plait.
Dis-je en haussant le ton, me retenant de lui coller mon poing entre les deux yeux, bien que je n'aurais probablement pas la force nécessaire pour lui infliger la moindre blessure.

- Je dis juste qu'en étant qu'une petite blondasse maigrelette au caractère de petite pouf prétentieuse, ça doit être compliqué de trouver un mec ou même des amis non ?

- Bon c'est quoi votre problème ? Prenez votre café et cassez vous d'ici !

- Ils embauchent vraiment n'importe qui de nos jours, je plains vos parents. Qui voudrait d'une fille comme ça ?
Impulsivement, je pris la tasse de café à ma gauche pour lui lancer le liquide, encore brûlant, au visage.

- Mais vous êtes folle ! Qu'est-ce qui va pas chez vous ?!  Appelez-moi votre responsable sur le champs !

Tous les regards se tournèrent dans ma direction. Me fixant comme si j'étais le clown d'un cirque ou un animal dans un zoo.

- Bah quoi ? C'est vos affaires peut-être ?!

Je ne réfléchis pas un instant, sorti de derrière le comptoir et jeta mon tablier au sol en me dirigeant vers la sortie. Taf de merde.

 Taf de merde

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Notre étoile meurtrieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant