Je n'ai jamais aimé Whitney Houston

10 : La fête des pêcheurs, une discussion et La Honte

- Oh putain, mais quelle tuerie ces côtes de porc !

Charles venait de finir sa deuxième côte, les doigts couverts de sauce grasse.

C'était sûr il devait sortir avec Juliette plus souvent.

Un sourire aux lèvres, le jeune homme but joyeusement une gorgée de sa bière. De la musique paillarde se jouait à la fête, Charles se sentait pleinement dans son élément.

Assis en face de Cassandre et Joshua sur une table de pique-nique, le jeune homme avait l'impression d'être leur premier enfant, tandis qu'ils surveillaient tout autant le second parti un peu plus loin dans la fête, d'ailleurs. Tiens, en y pensant où en était la benjamine de leur famille ?

- Juliette s'éclate toujours autant ? Demanda t-il la gueule puant la marinade et la bière.

- Oui, oui. Répondit Cassandre tout en faisant un signe de la main et un grand sourire derrière lui. Elle est sur un petit nuage là.

« Être sur un petit nuage » comme venait de dire Cassandre était un bien grand mot par rapport à ce que vivait réellement Juliette.

En réalité, la concernée était emportée dans un tourbillon de personnes âgées en train de danser avec joie et bonne humeur. Le lieu entier sonnait d'ailleurs comme un festival local : des enfants piaillaient dans tous les sens, des vieux alcoolos riaient la gorge déployée, un vieux groupe de rock jouaient et chantaient des reprises de musiques paillards, et bien sûr sur les berges de Saint-bois sur mer, ça pêchait des poissons à tout va.

La fête des pêcheurs, quoi.

- Je suis trop content que tu sois venue ! Venait d'exclamer Benjamin alors qu'ils venaient de terminer le madison pour enchaîner sur une danse aléatoire appelée la bourrée, un truc de « paysan » comme disait Cassandre.

Juliette lui fit un mince sourire, tandis qu'elle essayait de suivre le rythme des danses, et qu'elle venait de voir son amie lui faire un signe de la main. Maintenant elle regrettait un peu d'être venue surtout si tout le monde s'amusait et mangeait sans elle. Mais comme toujours, c'était les vieux que sauvait les pots cassés de la situation.

- Je croyais qu'on allait parler Benjamin ! S'était-elle alors exclamé la jeune femme entre quelques pas de danse.

- Oui, mais attends Juliette c'est la chanson des pêcheurs !

La jeune femme ne put s'empêcher de simplement lever les yeux au ciel alors qu'il l'a reprenait par les mains. Encore une fois, la chanson des pêcheurs était l'une des chansons mythiques de la soirée que Juliette connaissait par cœur comme tout le monde. Sauf que bon, elle n'était ni saoule ni rassasiée (elle n'avait mangé que quelques chips et bu qu'une boisson avant de partir danser), Juliette commençait un peu à en avoir marre de l'étrange enthousiasme dont faisait preuve son « ex ».

Ainsi, entraînée par Benjamin, elle s'était mise à redanser en ronde, surprise par le cardio qu'il possédait. Bien que vu sa morpho, ça devrait être l'inverse...

- Benjamin...

Les oreilles et la bouche remplies de chansons paillardes, le jeune homme était déjà reparti dans son élan. Tellement qu'il ne l'écoutait plus, un sourire béat collé sur le visage. Juliet ne l'avait vu comme ça.

- Benjamin !

Juliette tournoya sur place. Bon sang qu'elle avait la dalle ! Si Benjamin n'arrêtait pas de gesticuler sur place, elle ne verrait jamais la fin du rouleau.

- C'est d'accord, je veux bien t'épouser !

Juliette avait crue que tout le monde ainsi que la musique allait s'arrêter net après avoir crié cette phrase, mais que nenni. Seul Benjamin s'était stoppé, les yeux écarquillés à son plus grand soulagement.