3 : Keep Sweet, des harengs et Oz

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- Oh, wow.

Furent les premiers mots de Juliette lorsqu'elle découvrit la petite maison au style faussement "coloniale" de son copain.

Avant d'être ensemble, il lui arrivait de passer devant à vélo, mais imaginer que lui y était né, et qu'il vivait dedans était assez improbable selon elle.

La maison était placée tout au bout d'un chemin préalablement fait en pierre, située dans une plaine forestière, un peu à l'écart du village.

Tout en longeant le chemin menant à la maison, Juliette avait remarqué quelques saules pleureurs, et autres grands arbres autour de cette dernière, donnant un aspect très reposant au lieu. C'était sûr, si la maison lui appartenait, elle se serait couchée là, sur l'herbe et aurait regardé leurs feuilles se balancer pendant des heures.

Sauf que seul inconvénient, Juliette n'avait pas le temps, et il était trop tard. Ses pas l'avait guidé jusqu'au seuil de la porte.

Avant de frapper, la jeune femme prit soin de plisser sa robe. C'était un repas de famille, pas un baptême.

Elle avait d'ailleurs opté très simplement à une robe bleue claire pâle, arrivant jusqu'au dessus de ses genoux, puis aux manches courtes bouffantes.

C'était sa mère qui lui avait prêté, « un truc qui date de mon époque » lui avait-elle dit. Juliette ne s'était pas posé de question, la robe lui allait bien même si ça datait de cette fameuse époque où toutes les femmes régnaient au foyer avec les enfants et tout le tintouin.

Mais bref, Juliette avait fini par frapper. Elle espérait secrètement que sa robe allait plaire à sa future belle-famille.

- Salut !

Benjamin venait de lui ouvrir, une sublime chemise à carreaux bleu sur le corps, les cheveux soigneusement coiffés.

C'était la première fois qu'elle le voyait autant souriant, et comme à la plage, Juliette ne pu s'empêcher d'être confuse face à cette nouvelle attitude. Benjamin ressemblait d'ailleurs à un mormon, comme si il était prêt à sortir pour prier.

Juliette n'avait pourtant rien d'une sainte, mais tant pis, le mal était fait et en attendant, Benjamin l'invitait à rentrer, sans même lui faire un bisou de bienvenue.

C'est vrai qu'en y repensant, elle et lui ne s'était même pas encore embrassés. Juliette n'avait jamais tenté et se disait peut-être qu'il faudrait mieux attendre qu'il fasse le premier pas. Mais bizarrement, Benjamin n'avait jamais rien tenté.

Quand même en 5 mois, ça commence à faire long.

Naturellement, son copain l'amena directement dans la salle à manger. Et en découvrant sa belle-famille, Juliette ne pût s'empêcher de se sentir encore plus mal à l'aise que quand il n'était qu'au seuil de la porte.

Ce n'était pas une blague quand elle pensait qu'il ressemblait à un mormon. Non, toute sa famille l'était c'était sûr.

Le père, et ses deux frères étaient en chemises, elles aussi bleues à carreaux, tandis que sa mère et sa sœur avaient les cheveux tressés en coiffe datant du millénaire dernier, et en robe rose claire.

Alors que la mère et la sœur s'étaient empressées de lui faire la bise, Juliette avait l'impression d'être victime d'une caméra cachée.

Ils étaient en 2024, pas dans la petite maison dans la prairie version flippante avec les mêmes tenues et les mêmes coiffures. Voilà un truc qu'elle raconterait à Cassandre, tiens.

- Enchantée de faire ta connaissance, Juliette. Avait commencé la mère. Benjamin nous a beaucoup parlé de toi.

La blonde ne se contentait juste de sourire en secouant la tête. Il fallait qu'elle se donne du courage, peut-être que la famille de Benjamin était adorable après tout.

Je n'ai jamais aimé Whitney HoustonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant