Ils passèrent la soirée dans une bulle intime, coupés du monde extérieur. Après le baiser, ils s’étaient installés sur le canapé, parlant à voix basse de tout et de rien, parfois de politique, parfois de leur vie personnelle. Mais à mesure que la nuit avançait, la conversation glissa inévitablement vers des sujets plus personnels, plus profonds.
« Je n’aurais jamais imaginé que les choses tourneraient comme ça », avoua Jordan, ses doigts jouant distraitement avec ceux de Gabriel. « Je suis toujours celui qui planifie tout, qui anticipe. Mais avec toi… »
« Avec moi, tu te perds », compléta Gabriel en souriant légèrement.
Jordan haussa les épaules. « Peut-être. Mais c’est loin d’être une mauvaise chose. »
Ils restèrent ainsi, enlacés sur le canapé, la nuit défilant autour d’eux. À un moment, Gabriel se tourna vers Jordan, son regard sérieux. « Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? »
Jordan resta silencieux un instant, réfléchissant à la question. Ils savaient tous les deux que la réalité, celle du monde politique, reviendrait vite les rattraper. Mais pour l’instant, dans cette parenthèse intime, Jordan ne voulait pas encore y penser.
« On verra demain », répondit-il enfin, déposant un baiser sur la tempe de Gabriel. « Pour l’instant, on est juste nous. Rien de plus. Rien de moins. »
Gabriel sourit, acceptant cette réponse pour ce qu’elle était : une promesse de prendre les choses un jour à la fois.
