Chapitre 2

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J'enfile minutieusement mon armure noir encre. Je fourre quelques couteaux dans mes bottes et sur mes cuisses. J'attache à ma taille une épée et ma dague.

Je me rend à la hâte dans le hangar. Le jour n'est pas encore levé que le bataillon fourmille déjà dans le dédale de couloirs. Dans les entrailles de la forteresse monte la rumeur du fer frottant contre le cuir et des bottes frappant les dalles de pierre. Au milieu de ce chaos organisé, Feyd nous attend déjà. 

- BATAILLON!! Nous met-il aux ordres, Aujourd'hui le sang fremen va couler et ce... Muad'Dib, ce rat, va mourir.

Il découvre ses dents noires d'un sourire de défi.

- À celui qui fera tomber le plus de têtes fremen.

Comprenant l'ordre silencieux, les différentes unités se séparent, chacune allant à son vaisseau.

– Vine, tu voles avec moi.

– Mon prince, opine-je d'un hochement de tête.

À bord, Feyd s'assoit à côté de moi. Je le sens détendu, au mieux impatient de répandre la mort. À rebours du Na-Baron, mon sang bouillonne d'appréhension. Serai-je capable de les tuer ? La réponse à cette question me terrifie.

Quelques instants plus tard, nous survolons notre zone d'intervention. Feyd s'adresse aux autres unités par son micro.

– Que toutes les unités se tiennent prêtes, saut en vol, aucun vaisseau à terre jusqu'à extraction. Unités 2, 3 et 4, 6 je veux un enveloppement Est et Ouest, mon unité et l'unité 6 (mon unité) mèneront une percée centrale par le Sud une fois l'ennemi dispersé. Clair ?

– Oui Na-Baron, répondons-nous tous en chœur.

L'adrénaline, le tambour des moteurs, le cliquetis des harnais pulsent dans mes oreilles. Un dernier ordre hurlé. La rampe s'ouvre. Le vent brûlant nous frappe et emporte avec lui tous les bruits. Nous sautons. Nous atterrissons en pluie noire sur le sable clair, et l'enfer se déchaîne alors.

La folie meurtrière des Harkonnens se heurte à la rage de vivre des fremens. Les coups pleuvent, les corps pleurent, les hommes tombent dans une symphonie de fracas et de râles noyés. Je reste figée. Fremen, Harkonnen, la mort les prend tous dans l'ombre monstrueuse du Sietch. Les corps se heurtent, se brisent et agonisent. Fais quelque chose! Bouge!  Un couteau vole à quelques centimètres de ma tête. Mon corps me répond enfin. Épée en main je pare le coup suivant et riposte immédiatement avec un coup dans la jambe l'envoyant à terre. Sans que je ne m'y attende, d'un jeu de jambe expert je me retrouve à terre avec lui, son Krys piquant vers mon cœur. Je roule, esquivant de justesse son arme. D'une poignée de sable jetée au visage je l'aveugle. Un coup dans le nerf ulnaire et son arme se retrouve au sol. Je balais ses chevilles de ma jambe et le fremen tombe de tout son long. Il n'est qu'un homme. Je retiens mon souffle. Sous la peau de son cou, sa carotide palpite. Sectionnée, elle entraîne une hémorragie mortelle. Ma dague rencontre sa peau, tranchant net chair, nerfs et muscles, s'arrêtant à l'os. J'expire. Ses muscles se relâchent. Je l'ai fait... j'ai-

Je suis brutalement percutée de côté. Je m'écroule au sol sous le poids d'une fedaykin. Sireen... Mon sang se glace. Ressaisis-toi. Elle est morte. Des larmes emplissent ses yeux bleus, les yeux de l'ibad. Avec rage, caillou en main, elle vise ma tête en profitant de mon moment d'égarement. Je n'ai pas le temps de l'esquiver, la roche transperce déjà le verre de mon casque. L'air sec et la poussière s'infiltrent dans la brèche.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 10 ⏰

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